La pépite Sénégalaise du Fc Metz, Habib Diallo est en train de réussir un très bon début de championnat en Ligue 1, France. Des performances qui ont poussé So.foot à percer le secret de la réussite du jeune attaquant sénégalais.
Habib Diallo fait parler de lui en France. Après 10 journées de championnat, l’attaquant sénégalais du Fc Metz (16e, 11 points) est déjà à 7 buts. Ses performances et ses statistiques ne laissent personne indifférent. So.foot a ainsi cherché à creuser le secret d’une telle réussite du jeune attaquant sénégalais. La parole a été ainsi donnée à presque tous ceux qui l’ont côtoyé. Son ancien coach Philippe Hinschberger dit de lui qu’«Habib est quelqu’un de très discret, très poli, gros bosseur, vachement dans l’observation, qui s’entraîne tout le temps et ne ramène jamais sa gueule…. C’est un peu l’antithèse du cliché du footballeur professionnel», témoigne-t-il.
Même remarque d’Olivier Perrin, ancien entraîneur du jeune sénégalais à Génération Foot. «C’est un mec cool, qui fait des choses simples, souffle. La famille, la télé, un peu les voitures, les chiens, les animaux…», se souvient l’ex-entraîneur des Grenats. Un mec chiant ? Non, juste un type «secret» qui «n’a pas envie de se mettre en avant». Perrin se trompe un peu, car Habib Diallo est vraiment «chiant» pour les défenseurs. La preuve, aujourd’hui, il s’est mis en avant par ses buts.
Rétro sur un talent prometteur
Le natif de Thiès a été confié, à l’âge de 15 ans, au président de Génération Foot qui a dû remettre de l’ordre dans sa tête. «La relation que j’ai avec Habib Diallo dépasse celle d’un président et son joueur», témoigne Mady Touré qui décrit un garçon «déjà très intelligent» et «attiré par le sens du but». Mais avec des défauts relevés par Olivier Perrin : «A ses débuts, il était plein de talent, mais très inconstant dans ce qu’il faisait d’une séance à l’autre, ou même dans une même séance : capable de marquer trois buts d’affilée, puis de disparaître. C’est ce qui lui est ensuite arrivé à Metz avec des hauts et des bas», se désole Mady Touré.
Il a certainement raison. Arrivé en 2013 en Lorraine, le jeune international sénégalais a tardé à faire éclore son talent. Les formateurs messins pensaient ainsi qu’il y a eu une erreur de casting en le faisant venir. «Lors de ses deux premières saisons, il n’avait marqué qu’un seul but», explique Philippe Gaillot, le directeur sportif messin. «On était si peu convaincus qu’on a hésité à lui donner un contrat pro… On a finalement décidé de lui donner sa chance avec un an de contrat, et deux en option». Pourquoi cette difficulté à s’adapter ? «Comme la majorité des garçons issus de Génération Foot, il a eu besoin de vivre une saison au centre de formation pour avaler tout le travail qui n’est pas toujours possible de faire en Afrique», rapporte Perrin. Habib Diallo avait alors tout à découvrir : les horaires, le froid, les entraînements quotidiens, expliquer où on a mal aux kinés, faire de la vidéo… Il faut du temps.
Certains «extraterrestres» comme Ismaïla Sarr sont arrivés à griller des étapes, mais pas lui. Pour arriver à ce niveau actuel, Habib Diallo a bossé dur à l’entraînement jusqu’à convaincre José Riga à le lancer à 20 ans, en août 2015, contre Lens. Mais selon So.foot, c’est Hinschberger qui est le premier à véritablement lui mettre le pied à l’étrier. «Quand je récupérais l’équipe en janvier 2016, il n’était pas dans le groupe, mais dès les premiers entraînements, on a été agréablement surpris par l’impression visuelle qu’il dégageait : un joueur longiligne, très habile, élégant, racé. Je l’ai envoyé avec la réserve, qui jouait un amical un mardi soir contre un club luxembourgeois. Il a mis un triplé. Je l’ai récupéré sur le banc directement le match d’après contre Le Havre. Puis, il s’est mis à marquer contre Nîmes. Une fois rentré dans l’équipe, il n’en est plus ressorti», raconte-il.
Furlan, l’homme clé
Dans sa carrière, il y a un homme qui a joué un rôle déterminant. Il s’appelle Jean-Marc Furlan. C’est son coach à Brest où il avait été prêté en janvier puis en août 2017. Soit une saison et demie. Furlan a été très exigeant avec lui pour lui permettre d’être plus professionnel. «Comme certains footballeurs, il considérait l’entraînement comme un amusement», pointe Furlan. «Il pouvait s’entraîner de manière trop décontractée et je me souviens lui avoir dit plusieurs fois de se bouger le cul», révèle l’actuel entraîneur de l’Aj Auxerre, avant de poursuivre : «Il n’y a que lui qui peut dire ce que ce prêt lui a apporté, mais ça lui a quand même permis de changer de cadre et de se remettre en question. (…) J’aimais travailler avec Habib, parce que c’est un garçon merveilleux. Il s’était très bien adapté à l’autorité de l’entraîneur, à notre philosophie de jeu et à la conception du groupe…»
L’ancien protégé du coach Serigne Saliou Dia en sélection U23 est en train de mûrir et de progresser dans quasiment tous les domaines. Aujourd’hui, ce n’est pas un hasard si l’attaquant de 24 ans est désigné vice-capitaine du Fc Metz. «Il a su gommer ses défauts pour devenir incontournable sur le terrain et en dehors,» se réjouit Philippe Gaillot. Un constat partagé par Olivier Perrin : «Quand je l’ai retrouvé, il y a un an et demi, j’avais déjeuné avec lui. En sortant du repas, je me suis dit : «Ce n’est plus un gamin, j’ai un homme en face de moi». Il a eu des déclics avec des gens comme Jean-Marc Furlan qui lui ont fait prendre conscience de ses capacités. On croit que c’est facile quand on a des aptitudes, mais certains ont besoin qu’on les accompagne. Quand on le voit jouer aujourd’hui, il doit enfin en avoir conscience». Son travail a séduit le sélectionneur Aliou Cissé qui l’a fait jouer contre le Brésil (1-1), en match amical, le 10 octobre dernier, à Singapour.
WalfNet