Ce n’est pas seulement la jeunesse de Sédhiou qui a fait entendre sa voix pour réclamer son stade aux autorités. Ainsi, après la demande exprimée par le Khalife Général des Mourides de délocaliser le stade de Mbacké géographiquement proche des cimetières de Mboussobé suivie et successivement de la fatwa de famille de Serigne Mame Mor Diarra, du saccage des installations sportives et de la décision de l’odcav de Mbacké de déclencher l’opération Gadaay pour aller poursuivre les navétanes à Diourbel, l’on assiste à un nouveau feuilleton de ce qu’il convient désormais d’appeler » l’affaire du stade municipal de Mbacké. »
Mieux vaudra d’emblée signaler que le Président de l’odcav de Diourbel a confié à Dakaractu qu’il ne sera point question de laisser Mbacké dérouler ses matches à Diourbel déjà confrontée à un problème de calendrier avec sa pléthore d’équipes (63 exactement). Partant de là, se pose désormais la problématique de savoir si Mbacké devra renoncer au championnat hivernal de football ou se contenter d’un terrain vague.
Le temps de savoir l’alternative qui sera prise, des jeunes sont montés au créneau pour rappeler au Président Macky Sall que » Mbacké est une ville du Sénégal et qu’elle fait partie des rares communes de ce pays à ne point disposer de stade ». Ndongo Diouf, capitaine de l’ASC Yoonu-Ndam de se désoler des » promesses crues et jamais respectées du ministre des Sports Matar Bâ qui avait ( laconiquement) donné une date et un numéro de téléphone parlant du démarrage des travaux. » Mbaye Sy, quant à lui, préférera rappeler que » Mbacké a une longue tradition de grogne et qu’elle avait dû sacrifier le bras d’un élève de seconde pour avoir un lycée. »
L’histoire de ce bras coupé remonte à l’année scolaire 2005/2006 lors d’une manifestation au cours de laquelle un jeune Mbackois ramassait une grenade lacrymogène lancée aux élèves par les policiers. L’engin devait exploser sur lui emportant son bras droit. Une bourse d’études pour l’Europe (qu’il ne recevra jamais) lui sera octroyée par le Président Wade qui recevait la délégation des élèves le jour même de la venue de Khadafi au Sénégal. » Ce bras nous a offert le lycée », souffle à l’oreille de Dakaractu un ancien dirigeant de la grève. ( Nous y reviendrons ).
Visiblement » engagés » à se battre jusqu’à l’obtention de ce stade, Mbaye Sy et ses camarades préfèrent ne plus avoir confiance aux émissaires et directement demander au Chef de l’État de résoudre ce problème. » Nous comptons sur lui pour nous dire quand est-ce que nous pourrons étrenner notre premier stade dès son premier prochain voyage sur Touba ». Affaire à suivre.
DakarActu