vendredi, avril 19, 2024

« Notre guerre contre la nature doit cesser », soutient Greta Thunberg à New York

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La militante suédoise est arrivée mercredi à Manhattan, après quinze jours de traversée de l’Atlantique.

Escorté par une flottille colorée depuis la Statue de la Liberté, le voilier a accosté au milieu des yachts de la North Cove Marina, à deux pas des malls luxueux et des gratte-ciel du Financial District de Manhattan.

La Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, est arrivée à New York mercredi après-midi, après quinze jours de traversée de l’Atlantique à bord du Malizia II. Le périple, entamé le 14 août à Plymouth (Grande-Bretagne), s’est achevé sous les applaudissements de plusieurs centaines de soutiens, dont de nombreux enfants et adolescents, qui ont attendu des heures sous un ciel gris pour l’accueillir.
En quelques mois, la jeune militante suédoise s’est imposée comme une figure de proue du mouvement de lutte contre le changement climatique. Des dizaines de milliers de jeunes répondent chaque vendredi à son appel à faire l’école buissonnière pour attirer l’attention sur l’urgence climatique.

«Ecouter la science»

«Le sol tremble encore un peu pour moi», a confessé Greta
Thunberg, à peine débarquée, lors d’une courte conférence de presse. Avant
d’annoncer sa participation à la marche des jeunes pour le climat vendredi à
New York, et plusieurs actions militantes en amont de sa venue à l’ONU
pour le sommet climat du 23 septembre. «Notre guerre contre la nature doit cesser», a-t-elle
intimé, indiquant avoir pu admirer «la puissance et la beauté de l’océan» lors
de la traversée, et avoir été mise au courant sur le bateau des incendies qui dévastent l’Amazonie. «La crise climatique est une crise mondiale, la plus grave crise à
laquelle soit confrontée l’humanité»,
 a-t-elle déclaré.
Appelant à l’union et à la mobilisation, elle a adressé un message
d’encouragement aux activistes : «Même si tout ça peut paraître sans espoir,
continuez : vous faites la différence»,
 a-t-elle insisté.

«C’est marrant comme tout le monde m’interroge sur Donald Trump, a-t-elle répondu à
la question d’un journaliste sur le climatoscepticisme du président américain. La seule chose que je pourrais lui dire, c’est d’écouter la
science. Mais visiblement, il ne le fait pas. Si personne n’a pu le convaincre
de l’urgence climatique, pourquoi y arrivais-je ?»
 Invitée
à l’ONU, Thunberg, diagnostiquée autiste Asperger à l’âge de 12 ans, avait
refusé de prendre l’avion pour éviter de générer des émissions carbone. Elle a
regretté que l’attention soit «concentrée sur [elle] et pas sur la
problématique dans son ensemble».
 Ce qui lui vaut d’ailleurs
de nombreux détracteurs (elle serait manipulée par des ONG, par ses parents,
par des partis politiques…), qui n’ont pas manqué de moquer son voyage en
bateau, plusieurs membres de l’équipage ayant prévu de revenir en Europe
en avion. «Mais si ça peut permettre d’attirer l’attention sur la crise
climatique, alors je vais utiliser cette opportunité», 
s’est
défendue l’adolescente. Dans un tweet, le maire de New York, Bill de
Blasio, a affirmé que Thunberg avait «montré plus de leadership sur le climat en
une traversée de l’océan que tout le gouvernement Trump depuis son arrivée au
pouvoir».

Dans la foule, plusieurs
pancartes ont détourné le slogan du président Trump, «Make America Greta Again». «Elle est
tellement authentique,
 se réjouit Alexandra, membre de
l’organisation March for Science. Greta incarne une vérité pure, et elle ne
mâche pas ses mots face aux responsables politiques. Elle va au cœur du
problème, sans aucune peur.»
 L’adolescente a notamment marqué
les esprits par ses discours sombres et affirmés, dénonçant frontalement
l’inaction et l’irresponsabilité des politiques à la tribune de la 24conférence
onusienne sur le changement climatique (COP 24) en Pologne, ou face aux
élus des parlements britannique et français.

«Je me sens très liée à Greta parce que comme moi, c’est une
enfant,
 constate
Sophia, 13 ans, venue du Bronx avec des amis. Elle me fait me sentir puissante, me donne de
l’énergie pour cette lutte, au lieu de ne rien faire et d’attendre que d’autres
le fassent pour moi. D’habitude, les adultes ne nous écoutent pas, nous les
enfants, quand on parle de ce genre de choses…» 
Sophia est
accompagnée par Palma, une prof de sciences amie de sa mère, qui a encouragé
ses élèves à participer aux grèves pour le climat cette année. «Greta est une source d’inspiration pour mes élèves comme pour moi
en tant que prof et en tant que mère,
 se félicite Palma. Je crois énormément en ce mouvement des jeunes, et Greta a été
déterminante dans leur engagement, leur envie d’être éduqués. Il n’y a que
comme ça qu’ils pourront faire des choix éclairés, comprendre qu’il y a des
limites à la consommation, qu’on doit vivre autrement, même si ça n’est pas un
concept très populaire aux Etats-Unis. Et qu’ils pourront élire des politiciens
qui portent enfin ce message, ou devenir des leaders eux-mêmes.»

Greta Thunberg a abrégé
la conférence de presse. «Mon cerveau ne fonctionne plus bien», s’est-elle
excusée alors qu’elle cherchait ses mots. La jeune activiste a prévu de «se reposer» et «enfin, de manger des aliments frais».
Après les Etats-Unis, elle doit se rendre au Canada, au Mexique et à Santiago
du Chili pour la COP25, en décembre.

Libération

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