jeudi, avril 18, 2024

Ousmane Tanor Dieng réunit alliés, adversaires et «ennemis»

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La cérémonie d’inhumation du Secrétaire général du Parti socialiste a réunit alliés, adversaires et «ennemis» de Ousmane Tanor Dieng. Après 23 ans de vie politique intense au Parti Socialiste (PS), il a tiré sa révérence lundi dernier. Et son inhumation à Nguéniène hier a encore prouvé la capacité de la classe politique sénégalaise à se retrouver dans les moments difficiles. En effet, la dépouille d’Ousmane tanor Dieng a réuni alliés, anciens compagnons de lutte, adversaires et «ennemis», etc.

La famille socialiste du Sénégal est sans conteste orpheline, avec la disparition d’Ousmane Tanor Dieng Secrétaire Général du Parti Socialiste (PS). Il est en effet décédé en France lundi dernier des suites d’une maladie et l’annonce de la triste nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans la classe politique, pouvoir et opposition confondus. Force est de constater que la trajectoire politique de l’homme a été parfois très controversée, mais qu’à cela ne tienne, sa cérémonie funéraire et son inhumation ont réuni hier toute la classe politique sénégalaise, qu’il s’agisse de ses alliés, de ses anciens compagnons de lutte, de ses partisans de tous les jours, de ses adversaires et même de ses «ennemis». Ce faisant, la classe politique sénégalaise a encore étalé toute sa classe et sa capacité d’oublier les adversités politiques et politiciennes pour se retrouver dans les moments difficiles. Dans le cas d’espèce, il s’agit d’un homme qui a traversé tous les pouvoirs qui se sont succédé à la tête du pays, mais avec des postures différentes, sans jamais se départir de son sens de la mesure que lui reconnait toute la classe politique. Si l’ancien Président Me Abdoulaye Wade a envoyé un message de
condoléances dans lequel il a reconnu les qualités de son ancien plus farouche adversaire politique, Idrissa Seck de Rewmi a fait le déplacement au domicile du défunt Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales et à l’accueil du corps à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD). Et pourtant, si Ousmane Tanor Dieng a symbolisé le PS dans les années 96-2000, Me Abdoulaye Wade et Idrissa Seck étaient les adversaires les plus virulents et qui ont finalement réussi à prendre le pouvoir de ses mains. Dans l’apprentissage de l’opposition après le départ d’Abdou Diouf, Ousmane Tanor Dieng a gardé la même ligne de conduite basée sur la mesure et les valeurs républicaines et pourtant le pouvoir libéral ne ratait aucune occasion pour tirer sur le régime socialiste. Le témoignage fait par
Idrissa Seck à l’arrivée du corps, en donne une parfaite illustration. Selon lui, Ousmane Tanor Dieng faisait partie des hommes politiques de référence du Sénégal. «Il avait de la mesure et avait le sens de l’Etat et de la diplomatie. Il m’a énormément appris car nous nous sommes retrouvés dans beaucoup de configurations politiques alors qu’il était dans l’exercice du pouvoir. Nous avons également été ensemble dans l’opposition et ensemble dans le pouvoir, mais aucun de ces cas de figue n’a changé son comportement, sa considération, son respect envers moi, même dans les cas de divergences politiques. Sur le plan strictement personnel, il était mon frère, mon ami et c’est ce qui justifie ma présence à cet hommage national qui lui est rendu et qu’il
mérite amplement ». C’est le même cas de figure avec Moustapha Niasse de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) dont l’animosité avec Ousmane Tanor Dieng a pris sa source au fameux congrès sans débat du PS en 1996, qui a consacré l’ascension politique fulgurante du défunt, avec la bénédiction du Président Abdou Diouf. Les deux hommes ne se sont jamais politiquement retrouvés, bien au contraire et l’éclatement de Benno Siggil Sénégal en 2000, quand il s’est agi d’aller vers une
candidature unique, est encore vivace dans la mémoire collective. Même au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar, mise en place entre les deux tours de la présidentielle de 2012, avec la motivation
partagée de dégager le pouvoir de Me Abdoulaye Wade, il n’y avait pas une parfaite entente politique entre les deux hommes. Au-delà des autres partis, il y a la crise interne au PS, qui donne également la mesure de cette capacité de dépassement de la classe politique, sur des questions qui sortent du cadre purement politicien. En effet, les partisans de Khalifa Ababacar Sall ont totalement partagé la peine des socialistes, malgré le contexte actuel marqué par une adversité virulente. La classe politique entière a parlé le même langage dans ces moments de peine
qui frappent la nation, en mettant de côté les querelles politiciennes et c’est cela aussi le charme des hommes politiques sénégalais, qui ne sont pas d’ailleurs à leur coup d’essai. Mais pour Pape Amadou Sall, membre du bureau politique du PS et responsable du parti à Thiès-Nord, il ne faudrait pas que de telles retrouvailles soient une boule de neige, qui sera reconstitué au prochain évènement de ce
genre. Pour lui, les relations de civilité entre les leaders politiques ne peuvent en aucune manière empêcher la défense des convictions politiques personnelles. A l’en
croire, Ousmane Tanor Dieng a été respectivement au cœur du pouvoir, puis dans l’apprentissage de l’opposition pendant 12 ans avant de revenir dans le champ d’exercice du pouvoir et personne ne l’a jamais pris par défaut, ni dans ses
propos, ni dans ses actes, malgré le fait qu’il ait été longtemps injustement diabolisé. Pour lui, c’est parce qu’il a été un homme politique hors-norme et c’est pourquoi, les témoignages ont été unanimes, tant du côté de la mouvance présidentielle que de l’opposition, du PDS jusqu’aux partis les moins connus. C’est là donc à ses yeux une leçon à retenir définitivement et à traduire désormais dans les actes de tous les jours, de la classe politique entière.

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