vendredi, avril 26, 2024

Le service militaire obligatoire « décrété » les généraux

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C’est parti. Presque tout ce que les Armées sénégalaises comptent comme officiers supérieurs (généraux, colonel…) dont certains à la retraite, ont été présents au diner-débat consacré à l’incivisme caractérisé dans la société, avant-hier à Dakar. Pour y faire face, il a été proposé le «service militaire obligatoire» après le Bac.

Le service militaire universel après le Baccalauréat durant les 3 mois pour tous les bacheliers du Sénégal et 2 ans de service civique universel pour les titulaires de Licence et de Master. C’est l’une des recommandations fortes d’El Hadj Ibrahima Sall, ancien ministre du Plan. C’était dans le cadre d’un diner-débat organisé samedi à Dakar, par les anciens élèves sénégalais de l’école spéciale militaire saint-Cyr, sur le thème : «Civisme développement et sécurité quelles solutions pragmatiques?». A son avis, avec cela, «les casseurs ne casseront plus s’ils passent par Dakar Bango». Il exposait sur le sous-thème «civisme et développement, quelles mesures pragmatiques?», Il a, par ailleurs, émis l’idée d’une loi d’orientation sur le civisme, la création d’un Conseil national, d’un Conseil interministériel, un plan de suivi évaluation des politiques publiques et un rapport annuel sur l’état du civisme.  M. Sall a fait ces recommandations pour apporter des réponses aux problèmes de civisme au Sénégal. «Il n’y a pas de développement sans civisme. L’idée de développement durable vient de là. L’incivisme est la marque du sous-développement», a soutenu M. Sall.

Les invités au diner sont plus ou moins d’accord avec l’idée de faire le service militaire obligatoire. «Tout d’abord, la famille avant l’Armée», a laissé entendre le Général Tidiane Dia. Qui martèle qu’«avec l’éducation de base, on est des soldats en permanence sans l’uniforme». Pour le général Mansour Seck, il faut s’interroger sur le budget : Selon lui, «ce n’est pas en 2 ans qu’on peut changer le comportement de quelqu’un». De l’avis de M. Seck, ça commence par la famille.

Gl Tidiane Dia : «avec l’éducation de base, on est des soldats sans l’uniforme»

Pour ce qui est du rôle de la famille, la sociologue Fatou Sow Sarr rappelle que l’éducation doit commencer par le milieu familial. Elle déplore que les parents soient déracinés dans le milieu urbain, au détriment de l’éducation de leurs enfants à cause de la recherche des moyens de survivre. C’est en cela que Mme Sarr interpelle les autorités. «L’Etat doit aider les familles. Si on donne aux familles les moyens, on en serait pas là (face aux problèmes évoqués ‘éducation, civisme…)», affirme la sociologue qui a présenté le sous-thème: «civisme et éducation, quelles mesures pragmatiques?». Elle a, en outre, fait appel aux religieux pour la formation au civisme et à la citoyenneté. Cela, en intégrant les chants religieux et les communautés locales. «Il revient à tous, le religieux y compris, l’école….qui représentent l’espace républicain pour forger le futur citoyens», indique-t-elle. De l’avis de Mme Sarr, «l’école doit davantage jouer son rôle dans la formation à la citoyenneté et au civisme. Elle en a la responsabilité première et qu’il faut investir à l’école pour des générations».

Mais pour des invités, il sera difficile pour l’école d’inculquer le civisme et la citoyenneté, à cause des grèves et du non-respect du quantum horaire. Qui est en deçà des 900 et même à 500 heures, estime-t-on. Pour Aïssata Sall, invitée, il faut valoriser le personnel pour qu’il soit garant du civisme.

Les invités ont toutefois mis à l’index la promotion de la citoyenneté et du civisme. Cela commence par exemple par les vacances citoyennes que l’Etat organise pour la tranche 18-35 ans. Mais selon El Hadj Lamine Samba, un des concepteurs des vacances citoyennes, «le concept est dévoyé et devenu un slogan politique pour faire du tintamarre». Conséquence : cela est mal conçu comme service civique national.  Face aux défaillances quant au civisme et à la citoyenneté, El Hadj Ibrahima Sall a, dans la suite des recommandations, proposé l’idée d’une charte de déontologie pour parer les dysfonctionnements de l’Etat. Selon lui, «l’Etat s’est affaissé depuis une vingtaine d’année» en mettant à l’index les conflits d’intérêt sur, par exemple, l’affaire des 94 milliards de francs Cfa.

Gl Mansour Niang : «La désobéissance traduit la déliquescence de l’autorité»

L’Etat s’est affaissé, mais peine aussi faire autorité. «La désobéissance» traduit «la déliquescence de l’autorité», dixit le Général Mansour Niang. Il présentait le thème : «Officier de gendarmes-civisme et sécurité, quelles mesures pragmatiques?». Pour lui, la restauration de l’autorité est un préalable. Il n’a pas manqué de mettre l’Etat devant ses responsabilités pour promouvoir la citoyenneté et le civisme. Cela, en listant les manquements. «Il faut de l’urbanisation pour faire reculer la déliquescence, investir dans l’éclairage, s’occuper des bidonvilles, des ponts, devenus ingérables, avoir un plan de circulation performant, déployer des policiers sur le terrain», ébauche-t-il en estimant que 9 accidents sur 10 sont dus au non-respect du Code de la route. Qui sont en partie dus au mode d’acquisition des permis. Selon des intervenants, il y a des trafics pour passer le permis. Revenant à M. Niang, ce Code de la route de 1965 a besoin d’être reformé pour plus d’efficacité dans les sanctions. En effet, les sanctions pécuniaires varient de 500 francs Cfa à 20 mille francs Cfa. Ce qui n’est pas dissuasif, selon certains.  L’idée de sanctionner n’est pas partagée par tous les invités. Pour Aïssata Sall, invitée, «il faut avant tout autonomiser les populations pour qu’elles jouent leurs rôles».

Colonel Isma Sow : «le gouvernement doit respecter la loi comme les citoyens»

Dans la même veine, Colonel Isma Sow laisse entendre: «il est bon de sanctionner, mais aussi bon de proposer des solutions». De même, un invité a rappelé que «le gouvernement doit respecter la loi comme les citoyens sous le contrôle d’un juge indépendant». Interpelés les maires ont posé les défis à la promotion du civisme et de la citoyenneté. «Nous n’avons pas la force publique pour réprimer. Il faut 5000 francs Cfa pour la police par jour, louer des machines à coût de millions. Il n’y a plus de police municipale. Il faut la restaurer. On ne peut pas demander aux communes d’aménager le territoire alors qu’elles n’ont pas les moyens», plaide le Maire Santy Sène Agne,  en présence du ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana qui indique que «le défi est de pérenniser la sacralisation de l’espace public». A l’en croire, «Dakar et les villes du Sénégal ont une fierté à retrouver».

walf-groupe.com

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