vendredi, mars 29, 2024

Vote de la loi constitutionnelle supprimant le poste de PM : Dakar en état de siège

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La capitale sénégalaise est sous haute tension. En effet, les députés sont convoqués aujourd’hui en séance plénière pour l’examen du Projet de loi constitutionnelle portant révision de la constitution. Si à coup sûr le vote se déroulera dans le calme à l’intérieur de l’hémicycle, il n’est pas garanti que le même climat puisse régner aux alentours de l’hémicycle et dans le centre-ville. La cause, FDS, FRAPP dégage et autres, promettent contre vents et marrées de manifester leur opposition à cette réforme, malgré l’interdiction du Préfet de Dakar.

Le ministre de la Justice va défendre aujourd’hui le projet de loi portant révision de la Constitution. La réforme qui va toucher une vingtaine d’articles dans la charte fondamentale va entériner la suppression du poste de Premier ministre. Ce projet va certainement être approuvé par la majorité des 3/5 des membres composant l’Assemblée nationale. Pour assurer la sécurité à l’intérieur de l’hémicycle, le service de la Communication de l’Institution a pris les devants. Ainsi, l’accès à l’Assemblée nationale sera règlementé.

Par conséquent, à en croire le communiqué parvenu à « L’As », seuls les journalistes détenteurs de la carte de presse pourront accéder à l’institution parlementaire. Pour dire que ce ne sera pas une séance ouverte au public. Tout au moins, d’individus indésirables ! Cependant, le risque de tensions est réel tout autour de la place Soweto et dans le centre-ville. En effet, les Forces Démocratiques du Sénégal (F.D.S), One Million March, Cellule Orientation et Stratégie/M23 C.O.S/M23, Vision Citoyenne, Mouvement Reccu-Fal-Macky, FRAPP France Dégage ont déjà annoncé la couleur.

Ils réitèrent leur appel à venir exercer leur droit constitutionnel à manifester devant l’Assemblée nationale aujourd’hui à partir de 09 heures et dans d’autres endroits du Sénégal et de la diaspora. Ce, malgré le fait que le préfet de Dakar ait interdit la manifestation devant l’Assemblée nationale. Dans sa note de refus, l’administration territoriale a motivé sa décision en invoquant entre autres, la violation de l’arrêté n°007580/MINT/SP du 20 juillet 2011 du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique ; une tentative de discrédit d’une institution publique et enfin des menaces de troubles à l’ordre public.

Risques de confrontation

Loin de baisser les armes, les détracteurs de la réforme constitutionnelle comptent en découdre avec le régime pour faire foirer le projet. Ils soutiennent que le projet de révisions constitutionnelles de Macky Sall est dangereux. Pour eux, s’y opposer est un devoir et qu’il s’agit d’une énième interdiction anti-démocratique. Ils pensent que cette interdiction est une preuve supplémentaire que le projet de révisions constitutionnelles qui sera soumis aux députés n’est pas celui du peuple.

« Il est d’ailleurs important de se poser les questions suivantes : à part de permettre au président de la République de se dédire sur la réduction de son premier mandat de 7 à 5 ans et de nous préparer à un 3e mandat inacceptable, à quoi a servi le référendum de 2016 pour le peuple sénégalais ? Si tant est que le président veut accélérer la cadence de la gestion des affaires du peuple par le gouvernement pourquoi la première mesure du président de la République n’est-elle pas de consacrer l’impossibilité du président de la république à être la personne morale d’un parti politique et donc à démissionner de la présidence de l’APR et de BBY », se sont-ils interrogés.

Non sans sommer tous les députés à se rappeler qu’ils sont les députés du peuple et à refuser, par conséquent, le suicide parlementaire le président de la République les invite. Poursuivant, Guy Marius Sagna, Babacar Diop et Cie ont appelé les députés de Rewmi, du PDS, de Pastef, d’AJ/PADS, de Tekki, du Grand Parti, du PUR… à déposer aujourd’hui une motion de censure.

Tout compte fait, il demeure constant que l’Etat ne les laissera pas faire et que la police comme à l’accoutumée tentera de les disperser et de quadriller la place Soweto, toutes les places sensibles et les points focaux du centre-ville. Du côté des manifestants, il ne restera comme on l’a vu par le passé d’installer une sorte de guérilla urbaine et faire monter la tension le plus longtemps possible afin de maintenir la pression sur les députés.

Juste préciser que la stratégie avait bien marché le 23 juin 2011 lors du vote du ticket présidentiel. A l’époque, les manifestants avaient réussi à faire échouer ce projet. Depuis lors, toutes les manifestations autour de l’Assemblée nationale ont été bien gérées par la police qui ferme de façon hermétique toutes les issues vers le Parlement. La dernière en date, c’est le vote de la loi sur le parrainage élargi aux partis politiques. Mais on dira que les contextes ne sont pas les mêmes.

toutinfo.net

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