jeudi, avril 18, 2024

« Une pluie sans fin », un film qui retrace le passé d’une Chine en pleine mutation

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Premier film du Chinois Dong Yue, « Une pluie sans fin » fait le tableau très noir d’un pays en pleine mutation. Des jeunes femmes assassinées en Chine, quelques mois avant la rétrocession de Hong Kong. Un homme obsédé par ces crimes se noie dans l’enquête.

« J’ai eu envie d’écrire une histoire témoignant de l’atmosphère qui régnait en Chine avant les réformes majeures de la fin des années 90 », explique le cinéaste, né en 1976.

Intitulé en anglais « The Looming Storm », son film a reçu au printemps le Grand prix du festival du film policier de Beaune, un an après « Le Caire confidentiel ».

« Une pluie sans fin » est construit sur un flashback et remonte en 1997 quand Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une usine arrive sur le lieu d’un meurtre. C’est la quatrième femme tuée dans cet endroit et dans ces circonstances.

Rapidement, cet employé modèle va se mettre à la recherche du tueur en série, défiant la police dont l’enquête patine.

Récit d’une obsession et film de genre, le long-métrage doit beaucoup à son acteur principal Duan Yihong, son atmosphère pesante, son univers gris, accompagné en permanence d’une pluie battante.

C’est la vue obstruée par la pluie, parmi des silhouettes cachées derrière de larges capuches, que Yu Guowei va tenter de trouver le meurtrier. Une quête qui va lui faire perdre pied.

« Ce climat correspond également à mon impression des transformations sociales et économiques qui se sont produites en Chine à la fin des années 90. Les gens n’arrivaient pas à apaiser leurs angoisses, ils n’avaient pas d’espoir », souligne le réalisateur, qui a volontairement désaturé les couleurs pour obtenir une palette terne.

Si son film évoque le polar « Memories of murder » (2003) du Coréen Bong Joon-ho par son récit d’une (en)quête désespérée, il s’attarde plus sur l’ambiance et l’aspect obsessionnel du personnage principal, quitte à délaisser un peu l’intrigue.

Le réalisateur, qui revendique Hitchcock (« Sueurs froides ») et Coppola (« Conversation secrète ») comme source d’inspiration, en profite pour faire le tableau d’une Chine qui n’existe plus: celle des employés oeuvrant à vie dans une usine.

« De nombreux ouvriers qui pensaient que leur outil de travail leur appartenait ont dû quitter ces usines étatiques où ils avaient travaillé toute leur vie. Il leur a fallu accepter l’idée qu’ils étaient dès lors abandonnés par la société et par l’époque », souligne Dong Yue, dans les notes d’intention du film.

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