Les députés de l’opposition regroupés autour du front démocratique et social de résistance nationale (fdsrn) a appelé les 7 sages à lire le droit suite au dépôt du recours contre le parrainage devant conseil constitutionnel mercredi 25 avril 2018 pour l’annulation de la loi instituant le parrainage des candidats aux échéances futures.
C’est fait! Conformément à ce qu’elle a annoncé, l’opposition a déposé hier devant le Conseil constitutionnel une requête en annulation de la loi constitutionnelle instituant le parrainage des candidats supposés briguer le suffrage des citoyens aux échéances futures. C’est un premier jalon posé par l’opposition parmi les séries d’actions qu’elle a prévues.
Les adversaires du régime ne comptent pas baisser les bras et laisser le pouvoir dérouler à sa guise le processus électoral. Attendu à 15h, Me Madické Niang ne s’est présenté au siège du Conseil Constitutionnel qu’après 17h. Au bout de quelques minutes, le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie en est ressorti, muni du récépissé de dépôt. «Nous venons de déposer notre saisine au niveau du Conseil Constitutionnel pour annulation de la loi instituant le parrainage.
Il ne faut pas que les gens se trompent, nous n’avons pas saisi le Conseil en inconstitutionnalité», a expliqué l’ancien ministre des Affaires Etrangères avant d’ajouter : «certains qui se disent experts vont s’empresser de dire qu’une loi constitutionnelle ne peut être inconstitutionnelle. Nous sommes venus pour une annulation. C’est une saisine pour annulation», a-t-il insisté. «D’abord pour violation de la constitution et ensuite pour violation du règlement intérieur de l’assemblée nationale».
Selon Me Madické Niang, beaucoup d’arguments ont été développés pour asseoir le caractère juste et sérieux de leur requête. «La demande qui a été déposée est très fondée. Nous espérons que le Conseil va annuler la loi constitutionnelle en tenant compte des dispositions législatives qui sont contenues dans la loi et qui violent la Constitution mais aussi le règlement intérieur de l’Assemblée nationale» martèle le patron des députés libéraux. Interpellé sur un éventuel rejet de la requête introduite au niveau du Conseil constitutionnel, Madické Niang se montre optimiste.
«Ce n’est pas le seul recours que nous avons. Nous avons annoncé 4 recours. D’abord une saisine du Conseil constitutionnel. Une saisine de la Cour suprême pour faire annuler le décret qui a saisi l’Assemblée nationale. Enfin nous avons la possibilité de saisir la Cedeao et la Cour africaine des droits de l’homme», a-t-il soutenu, non sans faire savoir que l’opposition dispose d’une jurisprudence abondante qui pourra être développée au soutien de la demande. Selon Me Madické Niang, certains peuvent être habités par cet état d’esprit. «Or en démocratie, on n’a pas le droit de se comporter comme des défaitistes d’avance.
«Nous menons la bataille judiciaire et si cette bataille ne prospère pas, nous avons des moyens politiques. Aujourd’hui nous utilisons les deux. Nous allons continuer dans un premier temps la bataille politique qui a commencé à l’Assemblée Nationale par des manifestations le 19 avril que nous allons poursuivre avec les jeudis de la résistance», indique l’ex-chef de la diplomatie sénégalaise.
Interpellé sur la posture du leader de Rewmi Idrissa Seck, Me Madické Niang s’est voulu on ne peut plus clair. «Idrissa Seck ne s’est pas désolidarisé.Il a proposé que l’on saisisse la Cedeao. Pour lui, la saisine de la Cedeao est la voie la plus appropriée. Donc, il n’y a pas de désolidarisation. L’opposition est représentée presque dans sa globalité. Nous parlons d’une seule et même voix. Idrissa Seck pense que la Cedeao est la voix la plus opportune. Nous, nous pensons qu’il faut faire les recours internes et saisir par la suite la Cedeao», affirme l’ancien ministre de la Justice. Porte-parole de l’opposition, Me Madické Niang a invité tous les sept sages du Conseil constitutionnel à lire le droit. «C’est la seule mission qui leur est réservée. Le peuple les attend sur ce terrain», dit le responsable libéral.
Toutinfo