Les Républiques sœurs du Sénégal et de la Gambie ambitionnent de s’engager dans une dynamique de lutte transfrontalière contre le paludisme, via leurs programmes nationaux, dans l’optique d’aller « ensemble vers l’objectif de pré-élimination » en 2020.
Dans cette perspective, une rencontre tripartite s’est tenue entre la Gambie, le Sénégal et Fonds mondial, « pour finaliser un plan d’action budgétisé, le chronogramme d’activités et identifier un certain nombre d’indicateurs des interventions à haut impact », a annoncé, mercredi, à Dakar, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) du Sénégal, le docteur Doudou Sène.
Cette rencontre s’inscrivait dans le processus d’harmonisation des interventions des deux parties, a dit lors d’un panel axé sur « La gestion transfrontalière de la lutte contre le paludisme : enjeux et perspectives », dans le cadre des travaux de la 7ème conférence de l’Initiative multilatérale contre le paludisme (Mim, en anglais).
Le Sénégal s’est doté d’un plan stratégique 2016-2020 dont l’ambition réaffirmée est de contribuer à l’élimination du paludisme et à la réduction de la mortalité palustre à un niveau proche de zéro, en adaptant les interventions de lutte aux différents faciès épidémiologiques, mais aussi en adoptant « des interventions innovantes à haut impact ».
Dans ce processus d’harmonisation des interventions entre les deux programmes, il a été décidé de « faire coïncider les campagnes de masse et de synchroniser également la campagne de distribution des médicaments dans la région sud » du Sénégal, a souligné le coordonnateur du Pnlp du Sénégal.
Il s’agit, dans cette optique, d’aller vers « une intégration du système de surveillance des cas entre les des deux pays, une harmonisation des indicateurs de suivi évaluation et des programmes de formation », a expliqué le docteur Sène.
Le coordonnateur du Pnlp, faisant la situation du paludisme, signale que « la plus lourde charge de morbidité palustre » correspond aux régions du sud du Sénégal, dont celles frontalières de la Gambie, à savoir Kaolack, Kolda, Tambacounda.
D’où la nécessité d’aller vers « une seule surveillance efficace à même de traquer au-delà des frontières » des deux pays.
Le responsable du Programme national de lutte contre le paludisme en Gambie, docteur Balla Kandeh, a de son côté souligné les « opportunités d’une gestion transfrontalière entre le Sénégal et la Gambie pour réussir l’objectif de pré-élimination ».
« Certes, la Gambie a encore beaucoup d’efforts à faire dans la mise en œuvre de l’approche communautaire dans le système de distribution des médicaments, mais avec cette dynamique de coopération et l’expérience du programme du Sénégal, les résultats vont suivre », a-t-il assuré.
Il a ainsi décliné « la vision stratégique de la lutte en Gambie en termes d’interventions qui offre des opportunités de collaboration certaine ».
Les « grands défis identifiés » par les deux programmes ont dans ce cadre trait à la mobilisation des ressources et à la surveillance de la mise en œuvre des activités transfrontalières.
Les participants au panel ont évoqué la nécessité d’impliquer le niveau politique, pour notamment réussir cette coopération entre les deux pays, la lutte contre le paludisme devant « transcender les frontières avec beaucoup de déplacements des populations ».
Des initiatives ont déjà été mises en place dans les pays, mais il y a eu « des problèmes du point de fonctionnalité et durabilité », d’où la recommandation consistant à définir « un rôle de partenariat assez claire et souple pour mettre une meilleure fonctionnalité ».
Cette conférence de l’Initiative multilatérale contre la Paludisme (Mim 2018), ouverte le 15 avril dernier, prend fin vendredi au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad).
APS