Les ministres sénégalais de l’Elevage, Aminata Mbengue Ndiaye et son homologue mauritanien Vatma Vall Mint Soueina ont réitéré, dans une déclaration rendue publique jeudi 12 avril 2018 à Saint-Louis, leur attachement à l’accord liant les deux pays en matière de transhumance transfrontalière à l’issue d’une réunion du Comité paritaire chargé du suivi de la question.
« Le Comité paritaire a examiné le compte-rendu de la réunion des gouverneurs et walis soumis à l’approbation des deux ministres, avec comme résultat, des discussions consensuelles autour de plusieurs points à savoir : l’accord réglementant la transhumance transfrontalière entre les deux pays », lit-on dans cette déclaration.
Les discussions ont aussi porté sur la conclusion d’un protocole d’accord de coopération dans le domaine de la santé animale, de la santé publique vétérinaire et des productions animales, de la situation pastorale dans les deux pays, ainsi que le commerce du bétail.
Les deux parties ont fait part à cette occasion de leurs préoccupations relatives au « non-respect, par certains des dispositions du protocole d’accord réglementant la transhumance transfrontalière entre les deux pays ».
Le protocole cite notamment « les formalités administratives prévues, les points de passage officiels, les effectifs, les zones et la durée de séjour autorisés ».
Au nombre des contraintes, les deux parties évoquant aussi la non-harmonisation des tarifs de l’eau et de l’aliment bétail appliqués aux transhumants et aux résidents, la sécurité des biens et des personnes, le retard accusé dans la mise en œuvre du protocole d’accord de coopération dans le domaine de la santé animale, de la santé publique vétérinaire et des productions animales.
La réunion de Saint-Louis propose ainsi « la participation des autorités locales et des instituts de recherche aux réunions des gouverneurs et walis et à celle du Comité paritaire, mais aussi l’identification d’un commun accord de nouveaux points d’entrée et de sortie officiels ».
Selon la déclaration, les officiels sénégalais et mauritaniens se sont de même engagés à assurer aux transhumants des deux pays « des services administratifs de proximité ».
L’importance de la recherche et des études d’impacts socioéconomiques et environnementales de la transhumance transfrontalière a été également soulignée par les deux parties, qui ont retenu « la création d’un observatoire de la transhumance transfrontalière par le PRAPS », le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel.
Ils ont par ailleurs convenu du « renforcement des capacités des éleveurs et de la vulgarisation de la législation pertinente, ainsi que des programmes de sauvegarde de bétail pour faire face à la période de soudure ».
La partie sénégalaise a « vivement remercié la partie mauritanienne pour sa contribution à la satisfaction de ses besoins en moutons pour la fête de Tabaski », l’Aïd-el-kébir 2017.
Les officiels mauritaniens ont pour leur part « remercié la partie sénégalaise pour toutes les dispositions de facilitation prises pour l’accueil des opérateurs de moutons de Tabaski », et pour « la solidarité du Sénégal envers les transhumants mauritaniens durant cette période marquée par la soudure ».
Les gouverneurs de Saint-Louis, Louga, Matam et Tambacounda et leurs homologues walis des wilayas du Trarza, du Brakna, du Gorgol et du Guidimakha, assistaient à cette rencontre, en même temps que les représentants de l’Assemblée nationale et du Haut Conseil des collectivités territoriales du Sénégal.
Ont également pris part à la rencontre, l’Union des associations des élus locaux, les services techniques des départements ministériels concernés et les services de sécurité déconcentrés, de même que les représentants des organisations socioprofessionnelles d’éleveurs des deux pays.
APS