Le château “la folie” du baron Roger de Richard toll devait faire parti du patrimoine architectural a restaurer Fékké bolé wou thi Walo ; Walo mo daalal France thi Ndar.
Le Walo aurait du être associé à cette fête de l’amitié franco sénégalaise qu’a été la récente visite du President Emmanuel Macaron à Saint Louis. En France on ne saurait magnifié des relations avec la ville de Quimper et ignorer la Bretagne la province qui l’entoure;
En réponse aux populations venues chaleureusement l’accueillir le président français Emmanuel Macron a promis que son pays injectera plus de 16 milliards de francs CFA, soit 25 millions d’euros, dans la restauration du patrimoine architectural de la ville de Saint-Louis, caractérisé par une dégradation faisant courir à la capitale nord du Sénégal le risque d’être déclassée de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Les populations du Walo avec l’association pour la Commémoration du Bicentenaire de la Mise en valeur Agricole souhaiteraient bénéficier d’une partie de ce pactole afin de pouvoir elles aussi restaurer un autre symbole de la présence française à Richard Toll savoir le château la Folie du Baron Roger.
Sur la route de Matam juste après le pont de la Taouey dans la Commune de Richard Toll dans un écrin de verdure se dresse un vaste bâtiment à étages construit au milieu d’un parc et qui rappelle par son style certains châteaux appelés (“folies”) du 18ème siècle en Europe. Cet édifice inscrit dans la liste du patrimoine historique classé sénégalais est le témoin de toute l’aventure coloniale de France en Afrique plus particulièrement au Sénégal.
Ce château se trouve actuellement à Richard Toll est en péril et menace de tomber en ruine.
Seules des mesures d’urgence de réhabilitation pourront sauver ces vestiges dont la valeur est inestimable.. Tout d’abord il faudra déterminer sous quelle tutelle administrative se trouve le bâtiment .Car tout étant patrimoine historique classée, situé dans un foret classé donc dépendant du Ministère de l’environnement, le bâtiment se trouve dans le périmètre communal de Richard Toll.
Nous allons raconter ce pan de l’histoire du Walo qui se confond avec l’histoire coloniale française. En effet ce fut dans cette contrée du Walo que la France a eut à expérimenter toutes les phases d’exploitation coloniale, avant de les appliquer au reste de l’Afrique noire.
Ce fut au Congrès de Vienne de 1815, que les pays alliés vainqueurs de Napoléon signèrent un traité de paix dont une clause stipulait la rétrocession à la France de ses possessions au Sénégal (que l’Angleterre occupait de 1809 à 1817) à la condition de l’abolition de la traite négriére.
Afin de prendre le contrôle de la colonie du Sénégal le 17 juin 1816 la France envoya une expédition navale, dirigée par le futur gouverneur du Sénégal, le colonel Julien Désiré Schmaltz, accompagné, de scientifiques, de soldats et de colons.
Lee navires firent naufrage sur la cote mauritanienne et al tragédie qui s’en suit inspira le magnifique et terrible tableau de Géricault qui se trouve actuellement au musée du Louvre à Paris connu sous le nom du « Radeau de la Méduse ».
Le colonel Julien Désiré Schmaltz après moult péripéties dans le désert mauritanien avait réussi à gagner à pied le comptoir de Saint Louis ou il prit ses fonctions de gouverneur du Sénégal. La mission que le Ministre des Colonies, le Baron Portal avait assignée au gouverneur Schmaltz était de créer une colonie agricole au Walo.
C’était le début de la révolution industrielle en Angleterre, la machine était entrain de remplacer la force de travail humaine ou animale. L’Angleterre puissance dominante préconisait l’abolition de la traite négriére afin de vendre ses machines.
La traite abolie la France coloniale trouvait plus rentable économiquement d’acquérir des terres de cultures en Afrique et d’y faire cultiver du coton et de la canne à sucre que de transporter des négres dans les plantations en Amérique.
Le gouverneur Schmaltz chargé d’appliquer cette politique porta son choix sur le royaume du Walo pour ses projets de colonisation agricole. Dans une lettre adressée au Ministre des Colonies, le 4 septembre 1819 le gouverneur Schmaltz disait ceci « J’ai toujours soigneusement observé les pays que j’ai parcourus et je n’ai pas vu de plus beau, de plus propre à de grandes entreprises que le Sénégal..Les bords du Gange ne m’ont point paru plus fertiles que ceux de notre Fleuve et je n’ai le moindre doute d’y réussir les cultures qu’on y voudra. »
Après deux jours de négociation le 8 Mai 1819 à bord du navire l’Isère ancrée sur le fleuve Sénégal en face du village de Ndiaw, au nom du roi de France le Colonel Schmaltz signa avec le roi du Walo le Brack Amar Fatim BORSO MBODJE (pére des lingueres Ndieumbeut, Ndate Yalla) et les principaux chefs du pays : le Diawdine Madiaw Xor Aram Bakar DIAW, le Béthio Sakoura DIOP, le Maalo Ndiack Danco DIAW , le Diogomaye Ndiack Arame Kélar DIAW , le beuk Negg Ndiourbel Birame Coura DIAGNE le traité dit Traité de NDIAW.
Ce traité devait permettre à la France de créer des établissements de culture et de construire des forts militaires à Dagana et sur la rivière Taouey pour les protéger des peuples voisins près du village de Ndioukouck moyennant une redevance annuelle de 11 715 ,70 francs.
Apres avoir démarré le projet , le colonel Schmaltz fut rappelé en France et ce fut le Baron Roger le premier gouverneur français qui mettra en œuvre ce projet de mise en valeur de1822 à 1827 .
Né à Longjumeau « Seine et Oise » en 1787 , le Baron Roger est mort en 1849. Avocat à la cour de cassation de Paris Roger avait exprimé pendant plusieurs années le désir de servir dans les colonies , ainsi il sera nommé directeur de l’habitation royale à Koielel ( ferme modèle entre Dagana et Mbilor) destiné à la vulgarisation agricole de la colonie au Sénégal.Deux ans plus tard Roger fut nommé procureur du Roi par intérim à Saint Louis .
Par ordonnance royale du 26 juillet 1821 Roger fut nommé Commandant et Administrateur du Sénégal (le titre de Gouverneur ne sera établi qu’en 1828).
En février 1822 Jacques François Roger prendra ses fonctions à Saint-Louis .Empreint de théories rousseauistes, très progressiste pour son époque, il commença à former les premiers éléments d’une élite africaine moderne. De 1822 à 1824 avec l’aide de la Révérende mère Anne Marie Javouhey le Baron Roger, créa une école rurale de garçons à Dagana
Son action se fondait sur une pensée simple : la croissance d’une société sous développée se réalise en partant de l’agriculture, le commerce en conséquence devient l’auxiliaire de l’agriculture. Afin d’attirer ses investissements et collaborateurs nécessaires à cette politique agricole il s’attache à débarrasser le Sénégal d’une réputation d’insalubrité auprés de l’opinon publique francaise
Avec DakarActu