Selon les informations de Libération, les gendarmes ont découvert des faits assez troublants lors de l’enquête sur la tuerie de Boffa. Révélations exclusives…
Libération est en mesure de révéler que les enquêteurs de la Section Recherches de Dakar ont établi un lien formel, assez troublant entre René Captain Bassène, écroué dans le cadre de la tuerie de Boffa et un haut responsables du Mouvement des forces démocratique de la Casamance : Ousmane Tamba, membre de l’aile extérieure du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
En faisant « parler » le téléphone de Captain, les gendarmes ont découvert qu’il a échangé à plusieurs reprises avec Ousmane Tamba avant et après l’attaque de Boffa, en plus de plusieurs communications.
Pour les enquêteurs, il ne fait l’ombre d’aucun doute que René Bassène faisait des comptes rendus. De quoi et pourquoi ? Des échanges qui suscitent interrogations car il apparaît clairement que René Bassène était le planificateur de l’attaque.
En effet, celui qui se proclame « journaliste » et observateur de la crise casamançaise, a tenu une réunion avec les habitants de Toubacounta, mis en cause dans cette affaire, pour leur dire que si elles voulaient que la coupe de bois cesse, ils devaient poser un acte fort, pour ne pas dire sanguinaire. Ce, en plus d’avoir participé matériellement à la commission du crime (…).
Les enquêteurs ont découvert la face hideuse de Bassène qui, même en garde à vue, s’est distingué par ses théories séparatistes.
L’enquête a révélé un autre fait assez scandaleux. Comme chargé de communication de l’ANRAC, Bassène recevait par mois plus de 900.000 FCfa. En clair, il était grassement payé par les contribuables qu’il a fait tuer.
Ces informations démentent encore les propos du criminel Salif Sadio qui a voulu blanchir le MFDC dont l’un des chargés de mission, Oumar Ampoï Bodian, est d’ailleurs arrêté dans le cadre de cette affaire. Que dire des propos hâtifs de Robert Sagna qui disculpait le MFDC ou ses membres alors que l’enquête n’était même pas dans sa phase active ? Par ailleurs, Bounama Sané, secrétaire général du comité de vigilance pour la préservation de la forêt de Boffa, qui s’est donné la mort, avait effectivement mis en place un scénario cynique pour sauver les mis en cause.
Comme relaté par L’Obs, il avait bu un poison, alors qu’il était en route pour la gendarmerie où il était convoqué, en espérant mourir dans la brigade.
Et, ce qui est sûr est que si son plan morbide avait marché, cette « mort dans les locaux de la gendarmerie » allait saboter toute l’enquête et mettre les éléments de la Section de Recherches sous le feu de la polémique.
Heureusement que Sané qui devait être placé en garde à vue le même jour, parce que mouillé jusqu’au cou, est mort en cours de route. C’est grâce à l’autopsie mais surtout à l’analyse du vomi du défunt – ramassé lors du constat – que ce plan, qui témoigne de l’état d’esprit de ces gens, a été avorté.
Dans tous les cas, la Gendarmerie et l’Armée sont décidées à traquer ces assassins. L’Armée multiplie, depuis samedi, les bombardements pour exterminer ces tueurs sans foi ni loi.
Source : Libération avec Dakaractu