samedi, avril 20, 2024

Risque de crise du pain au Sénégal : boutiquiers de quartiers et clients sont mécontents

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C’est peu de le dire. La question concernant l’interdiction de la vente du pain occupe la pensée de bon nombre de boutiquiers. A la Sicap Liberté 3, les concernés qui listent leurs inquiétudes par rapport à la mesure, parlent « d’une véritable catastrophe ».

Gérant d’une boutique sise au niveau du Rond-point Jet d’eau, Abdourahmane Diallo va jusqu’à prier pour que cette décision ne soit pas définitive. Il faut dire qu’il est plus qu’ « inquiet ».

« La décision du gouvernement d’interdire la vente du pain dans les boutiques ne nous arrange en aucun cas. Cette situation nous inquiète vraiment. Une fois que cette décision sera définitive, nous allons subir les conséquences, nous les boutiquiers », prévient-il. Allant plus loin, le professionnel indique que cela n’arrangera pas non plus les citoyens qui ont l’habitude d’acheter leur pain quotidien chez lui.

 « Le pain nous permet d’épuiser nos pots de chocolat ainsi que nos paquets de beurre et tout ce qui va avec.  Ce qui ne sera plus possible avec cette catastrophe si nous ne vendons pas du pain. Comment, allons-nous faire pour finir nos stocks de mayonnaise ? », s’interroge-t-il, annonçant que l’application d’une telle mesure serait une véritable perte pour tous les boutiquiers du Sénégal.

Vêtu d’un pantalon beige assorti d’un t-shirt de couleur bleue foncée, ce jeune guinéen qui a requis l’anonymat, est du même avis que son collègue susmentionné. Contre la mesure, il pousse un cri du cœur. Au bord des larmes, il soutient que le gouvernement ignore le vécu des Sénégalais.

« J’ai fait 18 ans dans la vente de pain. J’ai consacré toute ma vie à ce travail. Je nourris ma famille avec. Maintenant si la décision d’interdire la vente du pain dans les boutiques est effective, qu’est-ce que nous allons devenir, ma famille et moi ? Une telle décision ne nous arrange pas », confesse le jeune homme âgé d’une trentaine d’années.

Il invite ainsi le gouvernement à « revoir » cette décision afin de peser son impact sur la population et de consulter l’avis des citoyens notamment les boutiquiers avant de la mettre en place.

« La vente du pain dans les boutiques est due à la pauvreté. Tout le monde ne peut pas aller dans les boulangeries pour acheter du pain, encore moins quand la boulangerie est loin de la maison. Le mieux pour eux est d’aller voir la boutique la plus proche pour se procurer du pain », tranche-t-il.

Peintre de profession, Mouhamadou Moustapha Seck exprime son mécontentement sur la question. Vêtu d’un t-shirt de couleur rouge assorti d’un jean tâché, il soutient que la situation sera un calvaire pour lui. « Je n’ai pas le temps de prendre le petit déjeuner chez moi. Ma femme me propose chaque matin de rester déjeuner mais je ne peux pas par manque de temps. Je préfère me rendre à la boutique pour ne pas être en retard au boulot. Mais cela risque de se compliquer si toutefois le gouvernement interdisait la vente du pain dans les boutiques », s’offusque-t-il.
pressafrik

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