vendredi, mars 29, 2024

Pourparlers d’Astana sur la Syrie : De possibles progrès sur le dialogue politique

Ne ratez pas!

Le huitième round des pourparlers d’Astana sur le conflit en Syrie doit aboutir vendredi à une déclaration finale qui pourrait porter sur le dialogue politique entre Damas et les rebelles, une semaine après l’échec de la réunion de Genève.

Les pourparlers organisés dans la capitale du Kazakhstan à l’initiative de la Russie sont aussi parrainés par l’Iran, allié de Damas, et par la Turquie, soutien des rebelles.

A l’ouverture jeudi de ce huitième round, la Russie a dit espérer des progrès vers la résolution de ce conflit qui dure depuis plus de six ans.

Le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad, appuyé par l’armée russe, a désormais repris l’avantage sur le terrain, mais la perspective d’un règlement politique est restée au point mort, autant à Genève sous l’égide de l’ONU qu’à Astana via l’initiative russe.

Si les pourparlers d’Astana sont censés se concentrer sur les questions techniques et militaires (zones de désescalade, prisonniers, aide humanitaire…), le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n’a pas caché en attendre des progrès politiques après avoir reçu l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

« Les objectifs liés à la liquidation de la menace terroriste étant dans l’ensemble atteints, nous nous sommes concentrés sur le processus politique », a déclaré M. Lavrov.

Selon le chef de la diplomatie russe, les pourparlers d’Astana doivent tenter de parvenir à un accord sur « les organisations et personnalités » qui seront « invitées au Congrès du dialogue national syrien » que Moscou veut organiser à Sotchi, dans le sud de la Russie.

L’idée d’une telle réunion, réunissant une trentaine de forces politiques syriennes de tous bords, avait été lancée à l’issue du précédent round de pourparlers à Astana. Mais le projet ne s’est pas concrétisé, achoppant notamment sur la participation des Kurdes, qu’Ankara rejette.

« Aucune date » n’a pour l’instant été fixée, a répété jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

– Nouveau round à Genève ? –

Le conflit en Syrie, qui a débuté en 2011 avec la répression de manifestations pacifiques, a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

« Il est temps de faire avancer le processus politique », a plaidé jeudi Staffan de Mistura, tout en repoussant les perspectives de règlement politique à un nouveau round de pourparlers espéré à Genève dans la deuxième quinzaine de janvier.

« Chaque chose en son temps », a insisté l’émissaire de l’ONU. Selon lui, le processus d’Astana doit se concentrer sur les zones de désescalade créées lors des précédentes réunions, ainsi que sur les questions liées aux prisonniers et au déminage des anciennes zones de combat.

Dans une déclaration publiée à l’ouverture des pourparlers d’Astana, l’opposition a appelé la Russie, « plus que jamais, à faire pression sur le régime en faveur d’un règlement politique ».

L’opposition a indiqué avoir pour objectif « la libération de tous les prisonniers, le renforcement du cessez-le-feu, en particulier dans les zones de désescalade, la levée des sièges de toutes les villes et les villages et la délivrance d’une aide à ceux qui en ont besoin ».

Ces pourparlers se déroulent un peu plus d’une semaine après l’annonce par Vladimir Poutine du retrait d’une partie des troupes russes déployées en Syrie, où a été annoncée la « libération totale » du territoire de l’emprise de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI).

Le président russe s’est en outre entretenu jeudi par téléphone avec le roi Salmane d’Arabie saoudite, soutien des rebelles, pour évoquer « la nécessite d’intensifier les efforts pour atteindre un règlement politique » du conflit, selon le Kremlin.

– La Russie incontournable –

Le rôle que l’ONU peut encore jouer dans le règlement du conflit syrien semble ainsi compromis, alors que la Russie apparaît comme un acteur incontournable. Mardi, Staffan de Mistura a demandé au Conseil de sécurité des idées pour rédiger une Constitution et organiser des élections dans le pays.

Si Damas est prêt à accepter des élections sous la supervision de l’ONU, les négociations achoppent toujours sur le sort de Bachar al-Assad, le régime refusant d’évoquer l’éventualité de son départ du pouvoir, réclamé par l’opposition.

L’armée syrienne a enregistré des victoires décisives ces deux dernières années, reprenant, grâce au soutien sans faille de l’aviation russe, la cité antique de Palmyre aux jihadistes de l’EI, brisant le siège de Deir Ezzor, dans l’est, et chassant les rebelles de leur bastion d’Alep, dans le nord.

Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi dans les rues d’Alep pour célébrer le premier anniversaire de la reprise de la ville par les forces gouvernementales.

Des centaines de proches de soldats tués ont marché en tenant à la main le portrait d’un fils ou d’un frère tombé au combat. Hommes, femmes et enfants de tous âges brandissaient des portraits du président Assad, des drapeaux syriens ou des pancartes à la gloire des forces armées. 

RTLMONDE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Articles récents

La Russie impose à l’ONU la fin de la surveillance des sanctions contre la Corée du Nord

La Russie a imposé jeudi la dissolution du système de surveillance des sanctions de l'ONU contre la Corée du...

Notre sélection pour vous