Malgré l’existence d’un arsenal juridique et les nombreuses campagnes de sensibilisation contre les VBG entre autres, les violences sexuelles faites aux femmes et aux filles restent une préoccupation dans cette contrée du Fouladou. C’est une révélation de l’ONG RADI qui vient de restituer à Kolda, ce samedi 9 novembre, une étude menée sur cette problématique dans les trois départements de la région plus précisément au niveau des communes de Ndorna, Bonkonto et Bagadadji.
« On est à Kolda à un taux de prévalence de 10% contre 11% en Afrique de l’Ouest pour les violences sexuelles », a fait savoir Dr Oumou Khaïry Coulibaly, coordonnatrice scientifique et chercheure principale du Projet de Recherche-Action : « Violences sexuelles et accès à la justice pour les femmes et les filles rurales de l’Afrique de l’Ouest ». Un projet d’une durée de 36 mois exécuté par le RADI, au Sénégal et en Mauritanie, en collaboration avec ANID et l’appui financier du Centre de Recherche et de Développement International (CRDI)
A en croire, cette sociologue chercheure, la situation révélée par les registres de justice est encore pire. En effet, en ce qui concerne « les viols sur mineures de moins de 13ans, le taux varie entre 50 et 60 % dans la région», poursuit Madame Oumou Khaïry Coulibaly Tandian qui déplore dans la foulée des contraintes d’accès des victimes à la justice. Des contraintes d’ordre culturel et politique mais aussi des difficultés liées au déficit d’infrastructures sanitaires et de justice. A cela s’ajoute l’épineuse question de la pauvreté entre autres problèmes qui font que les victimes de violences renoncent à la poursuite judicaire de leurs bourreaux.
Pour inverser cette tendance, l’ONG RADI entend renforcer les capacités des femmes koldoises, pendant la phase action de ce projet, notamment dans l’accompagnement juridique, la communication, la mobilisation entre autres afin d’éradiquer ces violences faites aux femmes et aux filles dans la région.
ismaila.mansaly@koldanews.com