vendredi, avril 19, 2024

Donald Trump tente d’unifier son camp pour abroger « Obamacare » et instaurer « la plus grande réforme de soins de santé du monde »

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Le premier grand test des talents de négociateur politique de Donald Trump a commencé. Le président américain doit cajoler l’aile droite de la majorité républicaine, qui a des velléités de fronde dans l’épineuse réforme du système de santé.

Revêtant les habits effectifs de chef de parti, il recevra en fin de journée mercredi un groupe de parlementaires conservateurs afin de les amadouer, et il dînera à la Maison Blanche avec Ted Cruz, son ex-rival aux primaires, sénateur du Texas dont la voix est décisive.

« Obamacare est en train de s’écrouler, et nous allons agir », a déclaré M. Trump mardi, avant une réunion avec une trentaine d’élus républicains. « Il n’y aura plus d’attente et plus d’excuses ».

Tous les républicains sont d’accord pour abroger Obamacare, la réforme de 2010 emblématique de la dérive socialisante des années Obama, disent-ils.

Mais par quoi la remplacer?

Les chefs républicains ont concocté une proposition de loi qui « abroge et remplace » simultanément, selon leur formule, et qu’ils veulent faire adopter au pas de charge, avant les vacances de Pâques dans un mois.

Mais ce texte ne va pas assez loin pour les ex-élus du Tea Party. Ils l’ont qualifié d’Obamacare « light » et exigent un désengagement complet de l’Etat dans le marché de la santé.

En fait, ils n’ont pas claqué la porte. Ils veulent obtenir des concessions directement de l’homme d’affaires.

« C’est le début de la négociation », a affirmé mardi le sénateur libertarien Rand Paul, lors d’une conférence de presse à l’extérieur du Capitole avec plusieurs autres rebelles. Selon lui, la Maison Blanche multiplie les contacts en coulisses avec les élus conservateurs, notamment les membres du courant Freedom Caucus de la Chambre des représentants.

Son collègue Jim Jordan insiste: les crédits d’impôts, le maintien de certaines taxes créées par Obamacare, la prolongation de subventions fédérales… rien de tout cela, présent dans le plan républicain, ne correspond à l’orthodoxie conservatrice, dit-il.


Question de crédibilité

Les démocrates ont dénoncé un texte « catastrophe » qui ferait perdre à des millions de personnes leur couverture-maladie, mais du point de vue des chefs de la majorité, leur texte est un compromis, calibré pour satisfaire les républicains modérés.

Ils ont d’ailleurs conservé plusieurs acquis très populaires d’Obamacare: la possibilité pour les enfants de rester sur l’assurance de leur parents jusqu’à 26 ans, et l’interdiction pour les assureurs de refuser d’assurer quelqu’un à cause de ses antécédents médicaux.

Paul Ryan, président de la Chambre, a réfuté le terme de « négociation » et martèle que les républicains ont été élus sur la promesse d’abroger Obamacare. Ils perdraient toute crédibilité en cas d’échec.

« Nous passons par l’inévitable crise de croissance du passage d’un parti d’opposition à un parti de gouvernement », a-t-il déclaré mercredi, confiant dans l’adoption finale du texte.

Kellyanne Conway, mercredi matin, a admis que le texte initial était susceptible de changer pendant le processus parlementaire.

« Je suis sûr que mon ami Rand Paul soutiendra le nouveau et bon programme sur la santé, car il sait qu’Obamacare est un désastre! » a aussi tweeté le chef de l’Etat américain.

A ce stade, le plan républicain reste plus que jamais en vie.

Il devrait être adopté en commissions mercredi matin, première étape formelle avant les débats en plénière à la Chambre. Le Sénat, où la majorité républicaine est de seulement 52 sièges sur 100, examinera le texte seulement s’il est adopté par la chambre basse du Congrès.

De la réussite de cette abrogation dépend la suite du programme législatif de Donald Trump pour 2017: une grande réforme fiscale et un plan d’investissements dans les infrastructures.

« Ce sera une grande baisse d’impôts, la plus grande depuis Reagan, voire plus grande », a-t-il dit mardi. « Mais on ne peut malheureusement pas commencer tant qu’on n’en a pas terminé avec la santé ».

En attendant le texte qui doit passer au Congrès a tout simplement été baptisé, « Le plus grand plan de soin de santé du monde ».

Source:: RTLMONDE

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