Dans sa chronique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh nous parle de la première conférence officielle de Donald Trump et de son volet économique …
Mais d’abord est-ce que Donald Trump hier soir a éclairé le reste du monde sur les aspects économiques de son programme?
Non … c’est une immense déception pour les américains d’abord, mais aussi pour les marchés financiers du monde entier. Il est resté extrêmement vague sur tous les sujets ou presque. Il a même parfois exprimé une opinion et son contraire, comme sur l’Obama Care par exemple. Et le volet économique de son programme est resté tout aussi opaque, se contentant de slogans forts proches de ceux de sa campagne électorale. Certains journalistes américains se demandaient même sérieusement hier s’il maîtrise ses dossiers dans les détails.
Que pouvez-vous quand même retenir de son discours et des réponses qu’il a fournies aux journalistes?
En politique intérieure, il a fallu une question d’un journaliste pour qu’il aborde l’Obama Care, le système légal obligatoire de santé créé par Barack Obama. Il s’est contenté de dire qu’il voulait l’annuler. Tout en laissant la porte ouverte à une réflexion plus longue, avec son parti Les Républicains, pour trouver une alternative. Bref, impossible de savoir quelle va être sa politique en la matière. Par contre, comme à chaque interview, il distille, l’une ou l’autre déclaration qui fait frémir un secteur économique et plonger les bourses. Cette fois-ci, il a fait une sortie contre les entreprises pharmaceutiques qui font payer les médicaments trop chers.
Un sujet qui préoccupe aussi les marchés financiers, c’est son éventuelle politique protectionniste?
Comme il l’a fait ces dernières semaines, il a mis la pression sur les grandes entreprises américaines, les menaçant d’une taxe en cas de délocalisation. Et rajouté qu’il allait annoncer dans les prochaines semaines la construction de grandes usines dans cette région du Midwest sinistrée par la crise économique et financière. Par contre, rien sur les sanctions contre la Russie prises par Barack Obama.
Est-ce qu’il a abordé les conflits d’intérêt générés par son statut de chef d’entreprise?
Oui, il a expliqué qu’il allait parquer ses affaires dans un trust, même s’il n’y est pas obligé, qu’il n’avait pas d’affaires en cours avec la Russie et enfin, qu’il ne révèlerait pas ses comptes fiscaux car ils sont audités pour l’instant.
Une conclusion à ce stade?
Plus que jamais il est impossible de dire si sa politique économique sera de droite ou de gauche, difficile de comprendre concrètement quelles seront ses décisions et quelles pourraient être les conséquences économiques de celles-ci. Bref, cela ne va pas rassurer les bourses, ou la Banque Mondiale qui, fait rarissime comme le rappelle le Trends, vient d’annoncer qu’elle renonce même à fournir de nouvelles prévisions pour la première puissance économique mondiale, du fait du flou entourant encore le programme de Donald Trump.
Source:: RTLMONDE