vendredi, mars 29, 2024

Merkel lance son parti dans la bataille des élections de 2017

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La chancelière Angela Merkel se prépare à être largement réélue mardi à la tête des conservateurs allemands et à lancer la bataille pour les législatives de 2017, où elle vise un quatrième mandat axé sur la lutte contre le populisme croissant.

Un millier de délégués de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) réunis en congrès à Essen (ouest) doivent adouber Angela Merkel, deux semaines après qu’elle a annoncé briguer un nouveau mandat de quatre ans à la tête du gouvernement. Elle le fera lors des élections qui auront probablement lieu en septembre prochain.

Après onze ans de pouvoir, la chancelière bat des records de longévité parmi les dirigeants des pays occidentaux et a désormais en ligne de mire les records nationaux de Konrad Adenauer (14 ans) et Helmut Kohl (16 ans).

Seule candidate à sa propre succession à la présidence de la CDU, la dirigeante de 62 ans va surtout définir, lors d’un discours très attendu en milieu de journée, les grandes lignes de son programme de campagne.

– Incarner la continuité –

Le vote des délégués pour lui accorder un 9e mandat de présidente de la CDU est ensuite prévu en début d’après-midi. Lors de sa réélection en 2014, elle avait obtenu 96,7% des suffrages.

En annonçant fin novembre vouloir rester chancelière, Angela Merkel a promis d’incarner la continuité face aux turbulences mondiales mais n’a pas donné de détails sur ce qu’elle entend faire concrètement.

Elle s’est présentée en rempart devant la montée du populisme en Allemagne et dans le monde, en gardienne des valeurs démocratiques notamment après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.

Le Brexit, la démission du chef du gouvernement italien Matteo Renzi, mais aussi l’ascension de la responsable du parti d’extrême droite en France Marine Le Pen n’ont fait que renforcer les inquiétudes en Europe.

Mme Merkel a dans ce contexte prévenu que la campagne qui s’annonce serait la plus difficile depuis la réunification du pays en 1990.

Depuis un an, elle doit affronter des critiques sans précédent à son encontre suite à l’arrivée de 900.000 demandeurs d’asile en 2015, qui suscite inquiétudes dans le pays.

Prudente et toujours très rationnelle, l’ancienne physicienne voit son mandat assombri par l’ascension rapide d’une droite populiste et xénophobe dans un pays qui depuis la chute d’Hitler se pensait immunisée contre pareil phénomène.

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), créditée de 13% des voix, prospère sur les peurs d’une frange de la population, en particulier en ex-RDA, qui se sent déclassée socialement et rejette les élites.

– Ligne anti-islam –

L’AfD a en particulier adopté un discours anti-islam et anti-migrants virulent, une ligne qui a séduit une part importante des opinions récemment aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne.

Face à cette grogne, la CDU entend durcir le ton en matière d’immigration, en prônant un renforcement des reconduites aux frontières. L’interdiction du voile intégral, bien qu’il apparaisse comme un phénomène marginal, figure également au menu des motions qui seront débattues mardi et mercredi.

Mais Mme Merkel a elle appelé à une campagne électorale apaisée. « Je ne veux pas que la bataille électorale en Allemagne soit menée avec le ton qui a pu régner par moment aux Etats-Unis. Nous voulons nous disputer dans le respect, en tout cas c’est ce que je compte faire », a-t-elle dit au quotidien WAZ.

Après un plongeon dans les sondages en fin d’année dernière et au début 2016 lié à la crise des réfugiés, la CDU a redressé la barre. Depuis l’annonce de la candidature de Mme Merkel, le parti est remonté dans les intentions de vote, un sondage lui donnant 37%, contre 22% aux sociaux-démocrates.

Néanmoins, dans les rangs de son propre parti, Mme Merkel doit essuyer des critiques inhabituelles de certains militants.

Certains lui reprochent ainsi sa main mise sur la CDU. « Ce que vous faites, c’est du culte de la personnalité », a dénoncé un chrétien-démocrate à Iéna (est) vendredi. D’autres n’ont pas digéré l’accueil des réfugiés: « Madame la chancelière, démissionnez! », lui a lancé un militant la semaine dernière à Karlsruhe.

Dès lors des médias allemands jugent qu’un score sous les 90% mardi témoignerait d’une grogne à la base du parti.

Source:: RTLMONDE

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