mercredi, avril 24, 2024

Abdoulaye Lamine Balde, animateur culturel : Un militant engagé pour le rayonnement du Sénégal

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lamine-baldeIl avait opté pour des études en philosophie ou en relations internationales, mais Abdoulaye Lamine Baldé s’est retrouvé dans le milieu de la culture. Devenu animateur culturel après une formation de trois ans à l’École nationale des arts, il est nommé directeur du Centre culturel régional de Kolda et vit sa passion. Celui qui se bat au quotidien pour l’épanouissement des acteurs culturels n’a qu’un seul objectif : faire rayonner la culture à Kolda et au Sénégal.

Âgé de 35 ans, Abdoulaye Lamine Baldé a fait ses humanités à l’école élémentaire Ansoumana Sané, puis au collège d’enseignement moyen technique de Louga. À son retour à Kolda, il poursuit ses études au lycée Alpha Molo Baldé. Son bac en poche, il est orienté à l’Ucad, à la Faculté des Lettres et sciences humaines, au département des Lettres modernes. C’est à la suite d’un concours qu’il a atterri à l’École nationale des Arts, option animation culturelle. Au départ, le jeune Abdoulaye avait envisagé de faire des études en philosophie ou même en relations internationales, mais a subi l’influence d’un frère aîné qui était déjà au département des Arts scéniques.

Toujours est-il qu’après trois ans de formation sanctionnés par un Diplôme d’études supérieures en animation culturelle, il est sorti de l’école des arts pour se consacrer exclusivement au service de la culture. Aujourd’hui, M. Baldé ne regrette pas sa trajectoire. « Même si c’est différent des autres corporations, je m’y plais beaucoup parce que je pense que là où on peut être, on peut servir valablement et utilement son pays. Et ce qui nous réconforte, c’est cette force morale, cet humanisme des acteurs, des hommes, mais aussi des sommités. Pour moi, cela n’a pas de prix », note-t-il.

Sorti de l’école en 2009, Abdoulaye Lamine Baldé est resté au chômage pendant une année, le temps de se forger. « On a bénéficié d’une position de mise en stage. À l’époque, Serigne Modou Bousso Lèye était le ministre de la Culture. Pendant quatre ans, nous avons accepté de venir à la périphérie, conscient que le Sénégal ce n’était pas seulement Dakar. Il fallait donc penser aux autres régions », note-t-il. Pour le jeune animateur culturel passionné, c’est un tout cohérent, pour permettre à toutes les populations de sentir qu’elles font partie de cette nation. C’est ainsi que le jeune Baldé a opté de revenir au bercail, à Kolda. « Il n’y avait qu’un seul animateur dans la région, j’ai décidé de venir l’aider un peu dans sa tâche, dans sa mission », informe-t-il.

Ce choix, Abdoulaye Lamine Baldé ne l’a pas regretté. Après quatre ans de rodage, il a été recruté et affecté à Kolda. « Le 24 novembre 2014, j’ai été promu au rang de directeur du Centre culturel régional de Kolda. J’ai eu la chance de trouver sur place de grands hommes de culture, des personnes ressources avec lesquels nous travaillons le plus souvent. Il s’agit de Sadiki Sall, Amadou Joe Kane, Ibrahima Thiodo Bâ, Madou Bâ, Hamady Sow, Abdourahmane Diallo, etc. », fait-il savoir. Selon M. Baldé, les métiers des arts et de la culture sont porteurs. « Sans la culture, on n’est rien. Ce qui fait l’être, c’est la culture. C’est un métier très noble. Et je ne regrette pas d’avoir choisi cette trajectoire », indique-t-il.

M. Baldé estime que sous nos cieux, « la culture c’est un tout », même si parfois c’est un peu difficile. A son avis, les autorités doivent faire beaucoup d’efforts pour accroitre les moyens pour la promotion et la valorisation de la culture. « En Europe, ils ont maitrisé les choses élémentaires. Mais nous, si on veut être au rendez-vous des grands de ce monde, il faut explorer davantage le domaine des arts et de la culture ». À l’en croire, tous les Sénégalais qui sont connus à travers le monde, ce sont des ambassadeurs : Cheikh Anta Diop, Souleymane Bachir Diagne, Sembène Ousmane, Léopold Sédar Senghor, Boubacar Boris Diop, etc.

« Le rayonnement international, le président Léopold Sédar Senghor l’avait bien compris. Et si, aujourd’hui, le Sénégal, en tant que petite nation du tiers monde, est connu, nous le devons certes à notre diplomatie, mais aussi à notre diplomatie culturelle ». Hier comme aujourd’hui, Abdoulaye Lamine Baldé se bat pour le rayonnement de la culture à Kolda, mais aussi au Sénégal de manière générale. « Nous avons à montrer au monde un patrimoine culturel, des expressions culturelles, notre nature. Bref, nous avons notre culture à magnifier », explique-t-il.

« Pour qu’on puisse a arriver à ce rayonnement culturel souhaité, il faut que les populations s’approprient leur propre culture. Car en matière de culture, ce sont elles les principales dépositaires. Il faut donc qu’elles acceptent de collaborer, mais aussi que les autorités pensent à mettre des infrastructures qui puissent accompagner cette production culturelle », estime-t-il. M. Baldé informe que le ministère a pris l’engagement ferme de doter le Centre culturel régional d’un studio d’enregistrement. Cela va permettre, à son avis, de fixer les œuvres musicales, mais aussi de l’ensemble du patrimoine musical et sonore. L’acteur culturel a ainsi plaidé pour la réhabilitation des sites et monuments historiques (Ndorna, Hamdallaye).

« Réhabiliter ces sites, c’est rendre aux populations du Fouladou leur fierté, leur dignité et renforcer leur sentiment d’appartenance. Comme dans toutes les contrées du pays, le Fouladou a aussi ses références. C’est des valeurs qu’il faut perpétuer et cela passe par la réhabilitation de ses tatas. Il y a aussi l’arbre Moussa Molo qui retrace l’itinéraire de cet illustre fils du Fouladou qui mérite d’être connu par la jeune génération, mais aussi par la postérité », soutient-il. Au mois de décembre prochain, Kolda va abriter le Festival national des arts et culture (Fesnac). Un gros challenge pour la région, selon M. Baldé.

« Les 14 régions du Sénégal vont se retrouver à Kolda, qui sera la capitale culturelle sénégalaise pendant une semaine. Ce n’est pas une mince affaire, l’ensemble des populations doit s’y mettre, parce que c’est la première fois que Kolda abrite une manifestation culturelle d’envergure nationale », indique-t-il. L’ambition de M. Baldé, c’est de réussir le pari de l’organisation et de la participation, mais aussi faire en sorte que Kolda puisse au moins remporter deux prix dans les règles de l’art et dans un esprit de cohésion et de fraternité.

Source : Le Soleil 

 

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