vendredi, mars 29, 2024

Royaume-Uni, la non candidature de Boris Johnson leader Brexit donne à Theresa May favorite pour succéder à David Cameron

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La ministre de l’Intérieur Theresa May figure en bonne position vendredi au Royaume-Uni dans la course à la succession de David Cameron qui a viré au drame shakespearien avec la décision de Boris Johnson, le leader du camp du Brexit, de ne pas briguer le poste de Premier ministre.

Au total cinq candidats se sont avancés mais pas le plus attendu, Boris Johnson, qui, à la surprise générale, a annoncé jeudi qu’il ne s’alignait pas.

Ce coup de théâtre redistribue complètement les cartes au sein du parti conservateur et laisse entier le suspense sur la façon dont les négociations de sortie de l’Union européenne vont être menées.

« Je dois vous dire mes amis, vous qui attendez la +phrase choc+ de ce discours, que je ne peux pas être cette personne », a lancé l’imprévisible Johnson à une assistance médusée.

La stupeur a été totale. Car même si l’ex-maire de Londres suscitait une grogne croissante depuis la victoire des pro-Brexit, personne ne s’attendait à ce qu’il abandonne seulement une semaine plus tard.

La candidature surprise jeudi matin du ministre de la Justice Michael Gove, 48 ans, a été perçue comme une trahison par « BoJo ».

Theresa May, qui a le profil pour ressouder le parti même si elle s’était ralliée à David Cameron pour défendre un maintien dans l’UE, veut également s’installer au 10, Downing Street le 9 septembre.

« Brexit signifie Brexit », a-t-elle martelé. « La campagne a été menée, le vote a eu lieu, le taux de participation a été élevé et le peuple a prononcé son verdict », a-t-elle ajouté comme pour dire aux Brexiters qu’elle comptait respecter leur choix.

– ‘Méprisable et irresponsable’ –

« Notre pays a besoin d’un dirigeant qui soit fort et reconnu pour traverser cette période d’incertitude économique et politique », a-t-elle aussi déclaré. Si elle est élue, elle ne compte pas activer l’article 50, qui régit le divorce avec l’UE, « avant la fin de l’année ».

Mme May, 59 ans, a reçu le soutien du quotidien Daily Mail qui titre vendredi à la une: « Il y a le feu dans la maison, et seule Theresa peut l’éteindre ».

Michael Gove jouit, lui, d’une excellente réputation auprès du parti. Reste à savoir comment sera perçue sa volte-face, alors que le député écossais Alex Salmond l’a comparé jeudi à Lord Macbeth, le général qui, dans la tragédie de Shakespeare, commet un régicide pour s’emparer du pouvoir.

Le ministre du Travail Stephen Crabb, l’ancien secrétaire d’État à la Défense Liam Fox et la secrétaire d’Etat à l’Energie Andrea Leadsom ont également déposé leurs candidatures.

Les députés conservateurs doivent désormais se mettre d’accord pendant l’été pour désigner deux finalistes, et les 150.000 membres du parti choisiront l’élu, qui sera intronisé le 9 septembre.

L’abandon de Boris Johnson est le dernier épisode d’une saga qui l’a vu remporter le pari du Brexit et ouvre des interrogations sur son avenir politique.

L’ancien vice-Premier ministre conservateur Michael Heseltine s’est dit « consterné ». Boris Johnson « est comme un général qui fait avancer son armée au son des canons et qui abandonne au moment où il découvre le champ de bataille. Je n’avais jamais rien vu d’aussi méprisable et irresponsable. Il devra vivre avec cette honte », a-t-il déclaré.

– Brutus et César –

Réfugié dans un quasi mutisme depuis le référendum, comme sonné, Johnson avait commencé à susciter l’inquiétude chez les Tories. Le coup fatal est venu de son plus proche allié pendant la campagne, Michael Gove, qui a pris tout le monde par surprise en annonçant sa propre candidature.

Le revirement du ministre de la Justice a aussitôt été interprété comme un coup de poignard dans le dos de Johnson, qui a fait allusion dans son discours à l’assassinat par Brutus de Jules César.

Personne n’avait vu venir Michael Gove, qui avait déjà rompu avec un autre grand ami, David Cameron, en se prononçant en faveur d’un Brexit au printemps.

Il a enfoncé le couteau dans la plaie en disant être arrivé « à la conclusion que Boris ne pouvait pas assumer le leadership ou construire une équipe pour la tâche qui [les] attendait ».

« Seul Shakespeare aurait réussi à retranscrire la magnitude de toutes ces trahisons. On est devant un nid de vipères déguisé en parti politique », a tranché Nick Turnbull, maître de conférence à l’Université de Manchester.

Source: RTLInternational

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