Un juge panaméen a envoyé à Interpol une demande de notice rouge pour arrêter l’ex-président Ricardo Martinelli (2009-2014), poursuivi pour espionnage et qui dit s’être installé aux Etats-Unis, a annoncé mardi le directeur de la police Omar Pinzon.
« La police nationale a reçu cette demande et l’a immédiatement transmise aux bureaux d’Interpol » au Panama, a-t-il déclaré. Cette requête se fonde sur le mandat d’arrêt délivré en décembre dernier par la Cour suprême du Panama à l’encontre de l’ancien président, qui affirme être en exil volontaire à Miami (Etats-Unis) et se défend via Twitter en parlant d’un « procès politique ». Le ministère des Affaires étrangères avait indiqué le 9 juin dernier qu’il demanderait aux Etats-Unis d’extrader M. Martinelli. L’ancien président libéral est accusé d’avoir intercepté les communications de quelque 150 personnes, dont des hommes d’affaires, des journalistes, des responsables de la société civile et des membres de l’opposition. Ses opposants l’ont toujours accusé, durant son mandat, d’instaurer une « dictature civile » à l’encontre de ses adversaires politiques. L’ex-président, richissime homme d’affaires de 63 ans, fait l’objet d’une autre enquête de la Cour suprême, qui le soupçonne d’être impliqué dans la surfacturation d’un contrat de 45 millions de dollars d’achat d’aliments pour des écoles, dans le cadre du Plan d’action national (PAN) de lutte contre la pauvreté. Plusieurs de ses anciens ministres et proches sont déjà incarcérés pour leur implication présumée dans des affaires de détournement de fonds et de corruption. (Belga)