samedi, avril 20, 2024

La Russie menace l’UE de prolonger d’un an et demi son embargo alimentaire

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La Russie a menacé vendredi l’Union européenne (UE), qui se prépare à de difficiles discussions sur la reconduction de ses sanctions contre Moscou, de prolonger jusqu’à la fin 2017 son embargo alimentaire décrété en rétorsion et responsable d’un important manque à gagner pour les agriculteurs européens.

« J’ai ordonné que soient préparées des propositions en vue d’une prolongation des mesures de rétorsion non pas pour un an mais jusqu’à la fin 2017 », a déclaré le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, cité par les agences russes.

Ces « mesures de rétorsion » interdisent depuis août 2014 l’importation de la plupart des produits alimentaires des pays occidentaux, principalement de l’UE, qui sanctionnent la Russie pour l’annexion de la Crimée et son soutien aux séparatistes de l’Est de l’Ukraine.

Prolongé une première fois pour un an l’été dernier, cet embargo expire au mois d’août et n’a rien arrangé à la crise agricole qui frappe l’UE.

Un rapport interne du gouvernement russe, révélé récemment par l’agence TASS, évalue à 9,3 milliards d’euros les pertes pour les pays visés par l’embargo.

Sa prolongation pour un an et demi d’un coup doit aider le secteur agricole russe, qui craint un brusque retour de la concurrence européenne, à bénéficier « d’un horizon plus lointain pour planifier ses investissements », selon M. Medvedev.

Son avertissement intervient alors que les pays de l’Union européenne doivent discuter en juin d’une éventuelle prolongation de leurs sanctions contre Moscou, qui touchent les banques, les secteurs de la défense et de l’énergie et expirent en juillet. Jusqu’à présent ces mesures ont été reconduites tous les six mois.

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré la semaine dernière qu’elle s’attendait à une nouvelle prolongation. Et la chancelière allemande Angela Merkel a jugé jeudi lors du sommet du G7 qu’il était « trop tôt » pour une levée.

Bruxelles lie la levée des sanctions à l’application des accords de Minsk de février 2015, signés entre l’Ukraine et la Russie avec médiation française et allemande, visant à ramener la paix dans l’Est de l’Ukraine où le conflit a fait près de 9.300 morts en deux ans.

Même si les combats ont perdu en intensité, des violations régulières du cessez-le-feu continuent de faire des victimes. Les négociations achoppent notamment sur la question de la tenue d’élections locales dans la zone contrôlée par les rebelles prorusses.

Néanmoins, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a reconnu cette semaine l’existence d’une « résistance dans l’UE » quant à une prolongation. « Il sera plus difficile que l’année dernière de trouver une position commune sur cette question », a-t-il expliqué à l’agence balte BNS.

– Scepticisme –

Or un vote unanime est nécessaire pour reconduire les sanctions. Si les pays baltes ou la Pologne, inquiets de la crise ukrainienne, poussent dans cette direction, certains pays ont exprimé leur scepticisme comme l’Italie ou la Hongrie.

Vladimir Poutine a l’occasion de plaider sa cause vendredi et samedi lors d’une visite en Grèce, où il arrive avec nombre de contrats prêts à signer dans sa valise pour réaffirmer son soutien au Premier ministre Alexis Tsipras, resté solidaire pour l’instant de la position de Bruxelles concernant les sanctions.

« Il me semble que la probabilité d’une levée des sanctions est plus faible que celle d’un maintien pour un certain temps », a concédé cette semaine le ministre russe de l’Economie Alexeï Oulioukaïev, cité par l’agence Interfax.

Les sanctions occidentales ont accentué les difficultés d’une économie en plein essoufflement juste avant que l’effondrement des prix des hydrocarbures ne plonge la Russie dans sa plus longue récession depuis l’arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 2000. L’embargo alimentaire a provoqué de son côté une flambée des prix en Russie.

A long terme, les autorités russes espèrent toutefois que l’embargo favorisera le développement du secteur agricole national à qui elles versent d’importantes subventions. Mais les représentants du secteur s’inquiètent du manque de visibilité vu le caractère géopolitique de l’embargo.

« En cas d’annulation des sanctions et de restrictions sur les importations, cela aura des répercussions difficiles sur les producteurs de fromages: ils ne seront pas compétitifs », a prévenu cette semaine le président de l’Union russe des producteurs laitiers, Andreï Danilenko.

Source: RTLInternational

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