Difficile de trouver de la viande actuellement dans la capitale du Fouladou. Un différend survenu entre le chef de service départemental de l’élevage par ailleurs inspecteur des abattoirs communaux de Kolda et les bouchers est passé là. Les professionnels de la viande observent un arrêt de travail tout en exigeant le départ du départemental Malamine Diédhiou.
« Aucun boucher n’ira vendre tant qu’il est là. Nous ne voulons plus de lui. Il doit partir », a pesté le porte parole des professionnels de la viande Telly Baïlo Diallo, lors d’un point de presse tenu au domicile de leur président Kalidou sané dans le quartier Gadapara. On reproche à l’inspecteur Diédhiou d’ « imposer aux bouchers d’aller acheter des animaux qui coûtent 700 mille francs » alors que « Les bouchers n’ont pas les mêmes possibilités financières. Ce qui a mis bon nombre d’acteurs de ce secteur dans le chômage », a déploré M Diallo très en colère. Ce n’est pas tout. « Cet inspecteur exige toujours un laissez-passer pour tout animal qui arrive à Kolda même si celui-ci a été établi ailleurs par un de ses collègues », poursuit-il. Avant de conclure : « La dernière fois, il n’a accepté d’estampiller que cinq animaux. Conséquence, il y avait peu de viande ce jour-là sur le marché. C’est ce qui a occasionné la hausse du prix du kilogramme de viande qui est passé actuellement à 2 500F ».
Dans sa réplique, le patron du service de l’élevage balaie en touche. A en croire Malamine Diédhiou cette hausse du prix de la viande décidée de façon unilatérale par les bouchers, constitue véritablement la pomme de discorde. « Ils vendent actuellement à 2500F. Cette hausse ne se justifie pas car Kolda est une zone pourvoyeuse et dans les marchés qui nous entourent ce n’est pas ce prix là qui est pratiqué. Mais ils ne veulent pas discuter », a-t-il expliqué. « Puisque les consommateurs doivent maintenant payer plus cher, nous avons décidé d’appliquer la réglementation pour qu’on puisse trouver sur le marché de la viande de qualité. Le règlement en vigueur n’autorise que l’abattage des taureaux et des bœufs. Cette disposition va être désormais appliquée aux bouchers qui veulent vendre à 2 500F », a-t-il précisé.
En ce qui concerne la délivrance du laissez-passer M Diédhiou dit être en phase avec la loi et que son service a été même félicité par le ministère de tutelle qui a constaté que « Cette pièce a contribué à faire reculer le vol de bétail » au Fouladou.
Pour l’heure, les consommateurs qui peinent à se ravitailler en viande se sentent comme étant les seules victimes de ce différend. A les en croire, la balle est désormais dans le camp des autorités qui selon eux, doivent impérativement trouver une solution à cette situation.
ismaila.mansaly@koldanews.com