vendredi, mars 29, 2024

Boutros Boutros-Ghali: copte égyptien, diplomate francophone et francophile,… n’est plus!

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Brillant intellectuel, francophone et francophile, Boutros Boutros-Ghali, qui est mort en Egypte à l’âge de 93 ans, a été le premier Africain secrétaire général de l’ONU et se présentait comme un « ardent défenseur du tiers-monde ».

Né le 14 novembre 1922 au Caire, Boutros Boutros-Ghali, est issu d’une grande famille de la minorité chrétienne copte d’Egypte, marié à une juive d’une famille réputée d’Alexandrie (nord).

Attaché au français, qu’il parlait parfaitement, ce professeur de droit, toujours tiré à quatre épingles et grand connaisseur des relations internationales, avait réussi à s’imposer, en 1992, à la tête des Nations unies, grâce au soutien de la France.

A cette époque, l’Irak venait d’être chassé du Koweït à l’issue de la première guerre du Golfe mais le nouveau secrétaire général n’avait pas cédé à la jubilation ambiante.

Il avait alors prédit que la planète allait être, pendant un bon moment, dans une phase transitoire, pleine d’inconnues et de dangers.

Fin 1996, il avait dû quitter la tête de l’ONU après le combat mené par les Etats-Unis contre sa réélection.

Le monde anglo-saxon ne souhaitait plus voir à la tête de l’organisation internationale celui qu’il considérait comme « l’homme de la France ».

L’Amérique de Bill Clinton, soutenue par la Grande-Bretagne de John Major, lui reprochaient, outre ses amitiés françaises, la débâcle onusienne en Somalie fin 1993, et la relative impuissance des Nations unies face à la guerre dans l’ex-Yougoslavie et au génocide au Rwanda.

Boutros Boutros-Ghali s’est alors consacré à la rédaction de ses mémoires ainsi qu’à sa candidature au poste de secrétaire général de la Francophonie.

Parcourant sans relâche l’Afrique francophone, il s’était efforcé de convaincre les chefs d’Etat du bien fondé de sa candidature face à celle de son principal rival, l’ancien président du Bénin, Emile Derlin-Zinsou.

La francophonie mondiale souhaitait se doter d’un porte-parole politique d’envergure pouvant parler d’égal à égal avec les responsables des organisations internationales déjà existantes: ONU, Commonwealth, Ligue Arabe, ASEAN ou Unesco.

Il remporta le poste en 1997 et resta secrétaire général jusqu’en 2002.

Son curriculum vitae avait impressionné: petit-fils d’un Premier ministre égyptien assassiné en 1910 par un nationaliste pour avoir ouvert son pays à l’Occident, lauréat des Sciences Politiques et docteur en droit à Paris en 1948, professeur à l’université du Caire, journaliste au puissant quotidien Al Ahram, il fut ensuite membre, quatorze ans durant, du gouvernement égyptien sous la présidence d’Anouar el-Sadate.

Il fut, face au ministre israélien des Affaires étrangères Moshé Dayan, l’un des principaux négociateurs du traité de paix israélo-égyptien initié à Camp David en 1978 et signé en 1979.

En 1977, c’est lui qui rédige le discours historique que prononce le président égyptien de l’époque, Anouar el-Sadate devant la Knesset, le Parlement israélien. Mais il doit se faire aider par un collègue pour l’écrire en anglais.

« L’anglais n’était que ma troisième langue après l’arabe et le français », confessait dans ses Mémoires ce grand amoureux du français.

Source: RTLInternational

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