mercredi, avril 24, 2024

Le prix du pétrole est au plus bas, il reste pourtant une arme géopolitique redoutable

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C’est une bonne question puisqu’en 2010, ce pétrole valait 120$ le baril. Aujourd’hui, le baril est à 29$, 32,80$ pour le Brent, le pétrole de la Mer du Nord. Soit une perte de plus de 70% : un record depuis les années 2000. En sachant qu’un baril de pétrole équivaut à 42 gallons US, soit environ 159 litres.

Comment en sommes-nous arrivés à un pétrole aussi bas?

Comme d’habitude, il y a une conjonction de raisons. D’abord nous avons connu dans les années 2000 une forte croissance économique. Comme nous avons des économies très carbonées, basées sur une forte consommation de pétrole, la demande a augmenté. Si la demande augmente, le prix augmente. Si le prix augmente, cela attire les entrepreneurs qui vont augmenter l’offre. En pratique cela a résulté dans de gros investissements pour répondre à cette demande en forte croissance. Et particulièrement aux Etats-Unis avec le développement du très controversé pétrole de schiste.

L’impact de la crise de 2008

Exactement. Et la faible croissance mondiale a fait fortement baisser la demande. Le monde produit aujourd’hui plus de pétrole que la demande permet d’absorber. Si la demande baisse, et que l’offre reste identique, le prix baisse, c’est mécanique.

Le pétrole atteint des planchers historiques: pourquoi?

Quand la demande baisse, si l’on veut soutenir le prix d’un produit, on peut réduire l’offre. C’est ce que le cartel des pays producteurs de pétrole (l’OPEP) a toujours fait de manière très efficace. Quand les prix baissaient, ces pays réduisaient la production et stockaient, ce qui réduisait l’offre et soutenait les prix. Ces dernières années l’Arabie Saoudite, qui est le plus gros producteur de pétrole au monde, a décidé de ne plus réduire sa production.

Le pétrole, une arme géopolitique

Pour éliminer la concurrence tout simplement. L’Arabie Saoudite a un pétrole facile et donc peu coûteux à extraire. Avec les prix bas actuels, le pays maintient ses parts de marché et continue à faire du bénéfice. Mais en plus, avec ces prix bas, les productions plus coûteuses, à extraire comme le Brent de la mer du nord, ou pire, comme le pétrole de schiste, ne sont plus rentables. Plus personne n’investit donc dans de nouvelles infrastructures, et en plus certaines unités de production pourraient fermer, c’est le cas par exemple de certaines de nos plates-formes en Mer du Nord.

C’est la concurrence, l’offre de demain qu’on assassine! Pire, il y a moins de pression à adopter des solutions plus respectueuses de l’environnement. L’Arabie Saoudite est enfin favorablement positionnée si la demande repart à la hausse. Entretemps, le Venezuela est au bord de la faillite et la Russie est considérablement affaiblie. Le pétrole reste donc aussi un facteur géopolitique.
Bruno Wattenbergh

Source: RTLInternational

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