Le centre conseil ADO de Kolda développe une nouvelle stratégie pour lutter contre les grossesses indésirées, les mariages précoces et les mutilations génitales féminines. Cette stratégie appuyée par l’UNICEF et le Réseau Siggil Jigeen consiste à installer dans les différents quartiers de Kolda des clubs de jeunes filles pour prendre à bras le corps cette problématique par des actions de sensibilisation au niveau communautaire. Ainsi, le quartier Bouna Kane vient de mettre en place son club de jeunes filles ce dimanche 31 janvier. Une cérémonie honorée par la présence des chefs de services de l’Action Sociale, du Centre Académique d’Orientation Scolaire et Professionnelle et de l’Inspection Médicale des Ecoles.
« Nous nous engageons à ne pas avoir d’enfant jusqu’au mariage et à lutter contre les mariages et les grossesses précoces dans notre ville », a déclaré la présidente de ce club de Bouna, Mademoiselle Fatou Baldé. Une élève âgée de 17 ans qui fréquente une classe de première. A l’en croire, ses membres ont l’ambition de « poursuivre les études pour devenir demain des actrices de développement au service de la région voire du Sénégal ». Les différents orateurs ont salué cet engagement de ces jeunes filles. Cerise sur le gâteau, des notables leur ont aussi promis leur soutien pour que le programme de sensibilisation qu’elles veulent dérouler dans ce quartier puisse atteindre les résultats escomptés.
Pour le coordonnateur du centre ado de Kolda, « La pertinence et l’efficacité de cette stratégie innovante résident surtout dans le fait qu’elle permet de mener des actions de sensibilisation par les pairs mais aussi de développer le leadership féminin et l’exemplarité ». Des résultats encourageants sont obtenus, se félicite Babacar Sy. A ce jour, « 13 clubs de jeunes filles d’au moins 20 membres chacun sont installés. Ce sont des filles âgées de 12 à 18 ans. Il y a parmi elles des élèves. Celles qui ne sont pas l’école bénéficient de soutien pour suivre une formation », a-t-il indiqué. Avant de poursuivre que : « Cela a permis d’orienter 23 filles au CRETF pour appendre un métier ». Dans le même sillage, « les victimes de grossesse ne sont pas laissées en rade. Elles bénéficient d’un accompagnement holistique par le dispositif intégré de prise en charge pour qu’elles puissent poursuivre les études ou intégrer un centre de formation professionnelle », informe le patron du centre ado.
Toutes choses qui font que « ces clubs de jeunes filles sont demandés partout. Et nous nous engageons à poursuivre leur mise en place pour un maillage complet de la ville de Kolda. Le monde rural fait aussi partie de nos prochaines étapes» conclut Babacar SY,