mercredi, avril 24, 2024

Portugal: Le tout nouveau président est une star de la télé…

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Marcelo Rebelo de Sousa, vainqueur dimanche dès le premier tour de l’élection présidentielle au Portugal, a promis de « rétablir l’unité nationale » dans un pays « divisé » après les élections législatives d’octobre qui avaient provoqué une crise politique. Ce professeur de droit haut en couleur, âgé de 67 ans, recueille 52,11% des voix, devançant nettement son principal rival, l’indépendant de gauche Antonio Sampaio da Novoa, qui obtient 22,74%, selon des résultats portant sur 99% des circonscriptions.
« Je veux rétablir l’unité nationale »
« Je veux rétablir l’unité nationale. Un pays comme le nôtre, qui sort d’une crise économique et sociale profonde, ne peut se permettre le luxe de perdre son énergie« , a-t-il ajouté. « Il n’y a pas de vaincus dans cette élection présidentielle, nous formons tous une seule patrie« , a poursuivi, visiblement ému, M. Rebelo de Sousa.
« C’est aujourd’hui le temps de la pacification »
« Nous sortons d’un long processus électoral qui a divisé la société. C’est aujourd’hui le temps de la pacification, économique, sociale et politique au Portugal« , a-t-il déclaré devant plusieurs centaines de ses partisans rassemblés à la faculté de droit de l’Université de Lisbonne.
Enjeu clef du scrutin, le chef de l’Etat dispose du droit de dissoudre le Parlement, une arme décisive alors que le gouvernement socialiste en place depuis novembre dépend d’une alliance fragile avec la gauche radicale. Un an et demi après la sortie du pays de son plan de sauvetage international de 78 milliards d’euros, l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement minoritaire soutenu par le Parti communiste et le Bloc de gauche avait suscité des inquiétudes en Europe.
« Un arbitre au-dessus de la mêlée »
« Je ne serai le président d’aucun parti« , avait promis à plusieurs reprises M. Rebelo de Sousa, spécialiste du droit constitutionnel, s’engageant à être « un arbitre au-dessus de la mêlée« . Parmi les premiers à féliciter le futur chef de l’Etat, l’ancien Premier ministre de droite Pedro Passos Coelho a estimé que « cette victoire dès le premier tour lui confère une autorité politique incontestable« .
Une campagne très personnalisée
Populaire au-delà de son camp politique comme commentateur vedette à la télévision, Marcelo Rebelo de Sousa a mené une campagne très personnalisée, sans affiches ni tracts, privilégiant le contact direct avec les électeurs. Cette élection a mobilisé davantage de Portugais que lors du dernier scrutin présidentiel, avec un taux d’abstention se situant à 51,5%, contre un record de 53,5% en 2011.
Un électron libre de la politique portugaise
Divisé, le Parti socialiste, qui n’a donné aucune consigne de vote, apparaît comme le grand perdant de cette élection. L’ancienne ministre de la Santé socialiste Maria de Belem Roseira a ainsi dû se contenter de 4,26% des voix, devancée par la candidate du Bloc de gauche, Marisa Matias (10,14% des voix). Président du Parti social-démocrate (PSD, centre droit) de 1996 à 1999, Marcelo Rebelo de Sousa passe pour un électron libre de la politique portugaise, connu pour son indépendance d’esprit.
Il a pris ses distances
Si sa candidature disposait du soutien officiel du PSD et du CDS (droite), il a pris ses distances avec des partis associés à quatre ans d’austérité budgétaire. « Il a mené une campagne consensuelle, à l’écart de son camp politique, visant à capter des voix à gauche et à droite », a expliqué à l’AFP le politologue José Antonio Passos Palmeira.
Diplômé en droit avec une moyenne de 19 sur 20
Né à Lisbonne le 12 décembre 1948, il doit son prénom à Marcello Caetano, témoin de mariage de ses parents et qui allait succéder à Antonio Salazar avant la fin du régime dictatorial renversé en 1974. Son père, médecin, a notamment été ministre et gouverneur colonial sous Caetano. Diplômé en droit avec une moyenne de 19 sur 20, ce jeune homme hyperactif participe en 1973 à la création de l’hebdomadaire Expresso, dont il devient un des chroniqueurs les plus redoutés et où il entretient des rapports crispés avec la censure.
Son passé politique
Il prend part à la fondation du Parti social-démocrate et devient député avant d’entrer au gouvernement au début des années 1980, en tant que secrétaire d’Etat puis ministre des Affaires parlementaires. Dix ans plus tard, sa première grande joute électorale, comme candidat à la mairie de Lisbonne, se solde toutefois par un échec.
Il revient sur le devant de la scène politique en 1996 en prenant la tête du PSD et enjoint ses troupes, alors dans l’opposition, de s’abstenir de voter contre le budget, permettant au gouvernement socialiste minoritaire de parvenir à la fin de son mandat. En 1999, il abandonne son parti après avoir échoué à réunir une colation de droite à l’issue des élections.
Une popularité grandissante
Il entame dès 2000 sa carrière de commentateur politique à la télévision qui lui vaudra une popularité grandissante. A part la couleur politique, tout le distingue du président sortant, Anibal Cavaco Silva, qui achève à 76 ans son deuxième quinquennat consécutif, dont la fin a été marquée par la crise née des élections législatives du 4 octobre. Ce conservateur à l’allure rigide n’a jamais caché sa réticence à nommer un gouvernement socialiste appuyé au Parlement par des partis de gauche radicale anti-européens et opposés à l’Otan. Cette alliance inédite en quarante ans de démocratie avait évincé du pouvoir la coalition de droite, arrivée en tête des élections, mais sans majorité absolue.

« Il ne sera pas l’ennemi politique du gouvernement socialiste »A l’inverse de M. Cavaco Silva, le « professeur Marcelo » s’est montré plutôt conciliant envers le gouvernement dirigé par Antonio Costa, son ancien élève à la faculté de droit de Lisbonne. « Il ne sera pas l’ennemi politique du gouvernement socialiste », a déclaré à l’AFP le politologue Antonio Costa Pinto.Mais en cas de crise, « il n’hésitera pas non plus à convoquer de nouvelles élections, s’il est convaincu qu’elles déboucheront sur une majorité stable ».

« Absolument absurde »

Au grand dam des ténors de la droite, qui misent sur leur candidat pour leur faciliter le retour au pouvoir, M. Rebelo de Sousa a qualifié d' »absolument absurde » l’hypothèse d’une dissolution du Parlement dès son arrivée au palais présidentiel.

Source: RTLInternational

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