vendredi, avril 19, 2024

Hôtel Paris-Opéra: La responsable de l’incendie est fixée sur son sort…

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Vingt-quatre morts dont neuf femmes et onze enfants: la cour d’appel de Paris se prononce mardi sur la responsabilité pénale de la femme à l’origine de l’incendie en 2005 de l’hôtel Paris-Opéra, le plus meurtrier dans la capitale depuis la Libération.

Comme en première instance, une peine de trois ans de prison dont un avec sursis a été requise en appel par l’avocat général Pierre Darbéda à l’encontre de l’auteure du sinistre, Fatima Tahrour.

Mais lors du premier procès, le tribunal correctionnel était allé au delà des réquisitions et l’avait condamnée à « trois ans ferme » pour « homicides et blessures involontaires ».

Devant la cour d’appel, son avocat Philippe Blanchetier a estimé fin septembre qu’une peine de trois ans avec sursis et mise à l’épreuve serait « une réponse satisfaisante pour la société » et qu’à défaut, la cour pourrait suivre les réquisitions du procureur ou prononcer une peine de trois ans totalement aménageable avec une libération conditionnelle.

Il y a près de onze ans, la nuit du drame dans cet hôtel occupé par des familles étrangères et précaires, la jeune femme, 31 ans à l’époque, compagne du veilleur de nuit Nabil Dekali, avait quitté le Paris-Opéra, énervée qu’il ne lui prête pas attention après l’avoir fait venir, préférant boire avec des clients et prendre de la cocaïne. En partant, elle avait jeté des habits sur des bougies placées au sol, dans la « salle des petits-déjeuners » où le couple s’installait la nuit sur une couche improvisée.

A leur arrivée sur place vers 02H30 le 15 avril, les pompiers plongeaient dans « un véritable cauchemar ». Un responsable des secours décrira « une scène de guerre, une pluie de corps qui s’était abattue sur la voie publique, des gens paniqués » qui « jetaient des enfants par la fenêtre ».

– « Comment vivre avec 24 morts sur la conscience? » –

A l’audience, la prévenue n’a pas contesté sa responsabilité et réaffirmé n’avoir pas commis un « acte volontaire ».

Reprenant ses déclarations du premier procès, elle a plaidé « un geste de colère irréfléchi » et affirmé avoir quitté l’hôtel avant le déclenchement de l’alarme incendie.

Une version que l’avocat général a tenue pour exacte. « Elle est bien à l’origine de l’incendie même si elle n’a pas voulu mettre le feu aux vêtements et encore moins à l’hôtel », a-t-il déclaré. « On a dit qu’elle avait méconnu le risque incendie, mais elle était en pleine irrationalité », a-t-il concédé en reprenant les conclusions d’un expert décrivant « une personnalité légèrement immature, étourdie et maladroite ».

« Le poids de l’immense culpabilité qu’elle porte pèse plus lourd que la condamnation pénale », a estimé le magistrat, en rappelant que 54 personnes avaient également souffert de blessures.

« Comment arriver à vivre avec le poids de 24 morts sur la conscience? Il lui a fallu du courage pour faire appel et affronter à nouveau le regard des parties civiles », a assuré Me Blanchetier, expliquant que sa cliente ne peut supporter de porter la responsabilité principale de ce drame.

« Quand elle jette les vêtements, elle ne pense pas aux bougies. Les experts ont tenté dix fois par la suite de reproduire l’embrasement des vêtements sans y parvenir. Il aura donc fallu un effroyable concours de circonstances pour qu’une pièce tombe sur une bougie anti-tabac et s’enflamme », a-t-il également fait valoir.

A l’audience, un représentant de l’association des victimes du Paris-Opéra, Aomar Ikhlef, avait lui estimé que l’appel de la prévenue visait surtout à « minimiser les conséquences de ses actes » et que rien dans ses déclarations ne lui semblait pouvoir justifier un nouveau jugement.

Source: RTLInternational

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