Dernière journée de la session 2015 de la chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Kolda, une affaire d’infanticide inscrite au rôle ce lundi 7 décembre. Son auteur Mame Diarra Diaïté, a été condamnée à passer un séjour carcéral de deux ans à la maison d’arrêt et de correction.
Enceinte en 2014, Mame Diarra Diaïté n’a pas voulu suivre les consultations prénatales. Pendant 9 mois cette habitante de la commune de Tanaff dans la région de Sédhiou se cachait à son domicile où elle vivait avec sa maman.
Mademoiselle Diaïté devient mère dans la nuit du 11 au 12 septembre 2014 et éventre le nouveau-né à l’aide d’une lame. Elle emballe le bébé dans un pagne. Devant la gravité de la blessure la maman de Mame Diarra décide de la conduire au poste de santé avec le nouveau—né. Celui-ci va être évacué d’urgence à l’hôpital de Sédhiou où il va subir une opération mais sans succès. Après le décès de l’enfant, la gendarmerie a procédé à l’arrestation de Mame Diarra qui sera confiée par la suite à la maison d’arrêt et de correction de Kolda.
Ce lundi, devant la barre, Mame Diarra Diaité n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés. Elle explique aux juges qu’après l’accouchement, elle a pris la lame pour couper le cordon ombilical du bébé. Ce qui a causé des blessures sur le ventre de l’enfant. Non sans préciser que son intention était de garder l’enfant au lieu de le tuer.
Le procureur, près le tribunal de Grande Instance de Kolda balaie en touche. Il soutient que Mame Diarra Diaité, célibataire de son état, avait bel et bien l’intention de tuer son bébé qu’elle considère comme un enfant de la honte. Car, poursuit-il, elle avait gardé soigneusement la lame dans sa pochette et attendait le moment de l’accouchement pour commettre ce crime. C’est ainsi que le procureur a requis des travaux forcés à perpétuité contre Mame Diarra Diaité.
Les avocats de l’accusée ont demandé au tribunal de requalifier les faits d’infanticide en coups et blessures involontaires ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner. D’après eux, il n’y a pas de preuves pouvant retenir la dame dans les liens de la détention. Une plaidoirie suivie par le tribunal qui a condamné Mame Diarra Diaité à 2 ans d’emprisonnement ferme.
ismaila.mansaly@koldanews.com