lundi, juin 30, 2025

Doudou Sagnale décèdé le14 avril dernier : Sa famille refute la thèse avancée par la Police et annonce une plainte contre X

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Le mardi 14 avril dernier, Doudou Sagna, 24 ans, a perdu la vie dans des circonstances troubles à hauteur de la Brioche dorée de la Scat Urbam. Deux semaines après son décès et son inhumation, sa famille, désemparée, est montée au créneau pour dénoncer le flou qui entoure sa mort. Au quartier de Grand-Yoff où on retrouve ses proches toujours sous le choc, la thèse du meurtre est agitée, là où des sources policières avancent l’argument d’une agression qui a mal tourné. En attendant que l’enquête en cours, à la police, fasse la lumière sur ce drame, la famille annonce une plainte contre X.

ROKHAYA SAGNA, GRANDE-SŒUR DU DEFUNT

«Mon frère est mort dans des circonstances suspectes et nous réclamons justice»

«Dans la nuit du Lundi 13 avril aux environs de 3h du matin, ma petite-sœur (Méta) m’a appelée mais, je n’ai pas décroché à temps. Paniquée, j’ai rappelé ma mère sur le champ. Je ne vis pas avec la grande famille qui habite Grand-Yoff mais, avec ma grande-sœur à Liberté 4. Ma mère et mes deux sœurs (Méta et  Néné), en état de choc, n’ont pas voulu m’annoncer la nouvelle. Suite à l’insistance de l’une d’elles, elles ont finalement consenti à m’annoncer la triste nouvelle. Au bout du fil, elles m’ont dit ceci : «On vient de nous appeler et il parait que Doudou, notre jeune frère est entre la vie et la mort. Il a été agressé à hauteur de la Brioche dorée de Scat-Urbam et Il a été évacué d’urgence à l’Hoggy.» Aussitôt, j’ai affrété un taxi pour me rendre sur les lieux, ma mère était dans l’impossibilité de sortir puisqu’elle observe le veuvage. Sur place, j’ai trouvé mes sœurs qui m’ont dit qu’elles étaient venues avec un policier qui les avait beaucoup aidées. C’est en ce moment que l’ambulance qui transportait mon frère est sortie de l’hôpital car, la structure n’avait pas de place pour accueillir mon frère. Prise de peur, je me suis mis à crier et le policier m’a calmée et m’a ramenée à la raison. Quand j’ai voulu savoir l’auteur de cet acte, il m’a promis des explications détaillées plus tard. Nous avons fait le tour des structures hospitalières suivantes : Hôpital Aristide Le Dantec, Chnu de Fann, Principal puis hôpital de Thiaroye. Mais, faute de place, aucun des trois premiers hôpitaux cités n’a pu accueillir mon frère qui était plongé dans un profond coma, C’est tard dans la nuit que nous avons atterri à l’hôpital de Thiaroye (…) Et, ce qui m’a le plus intriguée, c’est qu’à chaque fois que nous posions des questions, les policiers nous réduisaient au silence sous le prétexte qu’on les empêchait de faire correctement leur travail. Ils se sont juste contentés de nous dire que notre frère avait été heurté par un chauffard qui avait pris la fuite. Le policier qui a accompagné mes sœurs durant tout le trajet se chargeait des formalités avec les médecins. Mais, il suffisait que je m’approche de lui pour lui demander son identité pour qu’il se braque. Il ne portait pas d’uniforme et n’avait pas de carte professionnelle. Nerveux à chacune de mes interpellations, il se mettait à fumer clope sur clope (…). Pendant ce temps, notre frère menait son dernier combat. Il a rendu l’âme, vers les coups de 7 heures du matin. Quand j’ai vu mon frère agonisant dans l’ambulance, j’ai senti que la mort était proche car mon père est mort dans mes bras et Doudou réagissait comme lui. J’ai partagé ma crainte avec les sapeurs-pompiers, ils nous ont fait sortir de la voiture et nous ont demandé de patienter. Entretemps, notre sœur aînée, Fatou qui nous avait rejoints, nous a demandé de retourner à la maison et d’attendre. C’est en cours de chemin que les sapeurs-pompiers ont appelé notre oncle dont on avait laissé le contact pour lui annoncer la triste nouvelle. Quant au policier, nous ne l’avons plus revu et les sapeurs-pompiers étaient dans l’impossibilité de nous fournir son identité car ils ne le connaissaient pas non plus. (Elle ne termine pas son récit. Son grand-frère, Ibrahima intervient pour apporter plus de détails).

IBRAHIMA SAGNA, GRAND-FRERE DU DEFUNT

«Sur l’autopsie, il est écrit que mon frère est décédé des suites d’une hémorragie interne et externe, de coups et blessures avec objet dur et contendant alors que la Police parle de mort suite à une chute d’un scooter»

«Sur le rapport d’autopsie sur lequel j’ai eu à jeter un œil, j’ai vu qu’il était mentionné que mon frère est décédé des suites d’une hémorragie interne et externe, de coups et blessures avec objet dur et contendant et d’une nuque cassée. Malheureusement on n’a pas les papiers de l’autopsie à notre disposition. Après l’accident on s’est rendu au commissariat de Grand-Yoff pour obtenir le certificat d’inhumer. Vu qu’on était sous le choc, c’est notre cousin qui s’occupait des formalités. C’est dans ce cadre qu’il nous a indiqué que le commissaire lui a fait savoir qu’on pouvait récupérer la dépouille. En cours de route, il s’est souvenu que le papier de l’autopsie n’était pas visé et il l’a repris pour aller revoir le Commissaire. Là, il a commis une erreur puisque le papier ne devait pas être visé par le Commissaire mais par le Procureur. Il est resté une vingtaine de minutes avant de nous rejoindre pour nous informer que le Commissaire lui a dit qu’on ne pourra disposer du corps que le lundi 20 avril. Le lundi, il est revenu pour nous dire que le Procureur lui demande un rapport détaillé du genre de mort que le médecin légiste devait nous fournir. Malheureusement, on nous fait savoir que le médecin était à l’Université pour les besoins de ses cours et on était obligé d’attendre le lendemain. C’est le mardi qu’on a pu disposer du rapport détaillé de l’autopsie. Après cela nous sommes partis voir le Procureur pour lui remettre tous les papiers. Suite à ce face à face avec le Procureur, mon cousin et les autres m’ont rapporté que le Procureur a constaté des contradictions entre l’autopsie du médecin légiste et le rapport de la police. Sur le rapport de la police, il est inscrit qu’il (Doudou) est tombé d’un scooter alors que l’autopsie du médecin ne révèle pas cela. Ce sont ces contradictions qui ont intrigué le Procureur et il a appelé le commissaire pour en savoir plus et lui a même demandé de faire une contre-autopsie. Mais d’après des informations qui nous sont parvenues le Commissaire a fait savoir au Procureur qu’une autre-autopsie n’était plus possible car le corps était en état de décomposition très avancé. Ces différentes versions m’intriguent. Je n’y comprendfs plus rien et c’est ainsi que, au nom de la famille, nous avons décidé de porter plainte contre X pour que toute la lumière soit faite sur le décès de notre frère. Pour le moment, on attend de se concerter en famille pour déposer la plainte.»

ENCADRE

«C’est une agression qui a mal tourné»

La thèse du meurtre avancée par la famille de feu Doudou Sagna est écartée par des sources proches de la Police qui avancent celle d’une agression qui a mal tourné. Explication : «Le mardi 14 avril, une dame qui officie comme serveuse au restaurant «Le Pentola» a été victime d’une agression alors qu’elle sortait de son lieu de travail. Accusant 3 garçons à bord d‘un scooter, elle a été menacée par ces derniers qui étaient armés d’armes blanches. Prise de peur, la dame a hurlé, ameutant les piétons et automobilistes qui étaient aux alentours. Un automobiliste qui a assisté à la scène s’est mis à la poursuite de ses assaillants, qui, roulant à toute vitesse, ont fait une embardée à hauteur de la brioche dorée de la Scat Urbam. Après vérification, l’identité des 3 scootéristes a été établie : Il s’agissait de Doudou Sagna (le défunt) et de ses deux amis dont on cherche toujours l’identité. Malheureusement, l’un d’eux est tombé (Doudou) et sa tête a heurté la chaussée. L’automobiliste qui les poursuivait s’est arrêté pour les sommer de se rendre à la Police. Mais, face aux menaces des deux compères de Doudou Sagna qui ont pointé vers lui leurs armes, il a renoncé. Affolé, l’automobiliste a rebroussé chemin pour venir chercher du renfort auprès de la Police de Grand-Yoff. C’est durant cet intervalle que les deux compagnons de Sagna en ont profité pour prendre la poudre d’escampette, emportant avec eux, le téléphone de leur ami. C’est d’ailleurs eux qui ont appelé la famille de Doudou Sagna pour les informer du fait qu’il luttait contre la mort à hauteur de la Brioche dorée de la Scat Urbam. Sa famille devait ignorer ses activités délictuelles, c’est pour cela qu’elle parle de mort suspecte. De notre côté, nous avons fait une réquisition pour connaître les causes exactes du décès et l’autopsie a conclu à une mort suite à une chute d’un scooter»,  narre une source policière. Pour l’heure, l’enquête suit son cours et la Police recherche activement les deux complices du défunt.

source: www.gfm.sn

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