samedi, avril 27, 2024

Ziguinchor : Une centaine de grossesse sont enregistrées chaque année dans les établissements scolaires

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Dans la région du sud, les grossesses non-désirées constituent une des difficultés majeurs pour la maintien des filles à l’école .Victimes de grossesses précoces, des élèves de la région de Ziguinchor âgées entre 14 et 17 ans et sont passées aujourd’hui au statut de paires-éducatrices auprès de leurs sœurs pour les aider à éviter ‘’le plus grand obstacle à l’achèvement de leurs études ».

L’évocation de leurs noms ne donneraient aucune idée sur leur statut, leur parcours, encore moins un quelconque aperçu d’une représentativité dans un domaine d’activité. Mais elles servent aujourd’hui de relais communautaires auprès de centaines de jeunes filles, scolarisées ou non scolarisées, ‘’potentielles victimes de grossesses précoces ou de maladies sexuellement transmissibles ».

Plusieurs témoignages ont été recueillis par des journalistes lors d’une caravane-presse à l’initiative de l’Organisation non gouvernementale Population référence bureau (PRB) et la Division de la santé de la reproduction sur l’accès des jeunes aux services de santé de la reproduction dans la région de Ziguinchor.

Au Collège d’enseignement moyen de Agnack, dans la commune de Niaguiss à 18 km de Ziguinchor, une rencontre s’est tenue entre élèves et journalistes en présence du Principal et de quelques professeurs. Mais celle-ci n’a pas permis de recueillir de témoignages, encore moins de confidences, juste un aperçu sur les activités de sensibilisation du Club d’éducation à la vie familiale de la part du responsable du gouvernement scolaire.

Mais une fois dehors, dans la grande cour de l’école à l’ombre des manguiers, les entretiens par petits groupes d’élèves avec un journaliste pouvaient démarrer dans une ambiance conviviale plus détendue et moins formelle.

Assise sur un banc en bois à côté d’autres élèves, garçons et filles, une jeune élève en classe de 4ème est revenue à l’école après une grossesse contractée alors qu’elle faisait la 5ème en 2011-2012.

‘’J’habitais Diouloulou chez une tante paternelle, mon homonyme. Alors, pendant l’année scolaire, j’ai eu une relation avec un jeune du même village et suis tombée enceinte », a-t-elle confessé, la tête baissée triturant les boutons de la chemise beige de son uniforme.

La grossesse constatée par sa tante, elle retourne à Agnack chez ses parents pour y accoucher lors des vacances scolaires de 2012. ‘’C’est après les vacances que mes parents ont fait les démarches nécessaires auprès de l’Inspection d’académie notamment l’Inspection médicale des écoles (IME) pour que je puisse reprendre la 5ème au CEM d’Agnack », souligne-t-elle.

‘’Aujourd’hui, toutes mes camarades connaissent mon histoire. J’ai été abusée, parce que j’étais jeune, euphorique sans aucune connaissance de tout ce qui a trait à la santé de la reproduction, aux moyens de protection », ajoute la jeune mère. Membre du club EVF, elle fait office de paire éducatrice pour ses camarades en partageant son expérience.

Pour ce faire, elle a bénéficié d’une ‘’petite formation » pour être Leader élève animateur (LEA). ‘’Il s’agit juste de pouvoir parler à mes sœurs sans les heurter, à l’école et dans la communauté, sur les dangers liés à la période d’adolescence, les informer sur l’importance de l’abstinence sexuelle qui reste la meilleure protection », a-t-elle soutenu devant ses camarades.

Bintou a eu un parcours presque identique. Mais à la différence qu’elle n’a pas pu continuer ses études. Elle est vendeuse de fruits saisonniers au marché Nguélaw de Ziguinchor.

Agée de 32 ans, Bintou a deux enfants (une fille et un garçon de 16 et 14 ans). ‘’J’ai de grands enfants, alors que je suis encore une jeune fille, mais c’est une expérience qui m’a ouvert les yeux sur la vie et je ne veux pas que cela arrive à mes petites sœurs dans la communauté ».

Comme à Agnack, des jeunes filles et garçons conviées par l’Association amitié solidarité fraternité amour tolérance entente (ASFATE) se sont entretenus avec les journalistes de la caravane.

A Baïla, dans la commune de Bignona, l’histoire d’une élève en Première série S, retient également l’attention lors d’entretiens groupés dans la cour du poste de santé. A la question de savoir s’il y a des cas de grossesses précoces au CEM, elle lève la main et répond : ‘’j’ai eu un bébé lors des dernières fêtes de Noël ».

‘’C’est une erreur et cela peut arriver à tout le monde. Et aujourd’hui, je tiens à conseiller à mes camarades d’éviter de prendre une grossesse. Mes parents m’ont aidée à reprendre le chemin de l’école, j’aime les études. Les autres élèves ne m’ont pas également isolée, ni pointée du doigt Mais ils ont essayé de comprendre surtout les filles », confie-t-elle.

 »Elle est très courageuse parce qu’elle ne cache pas son histoire mais la partage avec nous pour qu’on ne tome pas dans la même erreur et compromette nos études », témoigne l’une de ses camarades Aïssatou Baïlo.

Paire éducatrice à l’image d’autres filles qui ont refusé de baisser les bras, la jeune maman encadre aujourd’hui ses camarades, donne des conseils et partage son expérience pour les aider à contourner ‘’les obstacles de la vie ».

Une centaine de grossesse sont enregistrées chaque année dans les établissements scolaires, selon le président de l’Union régionale des parents d’élèves de Ziguinchor et des témoignages de plusieurs chefs d’établissements du moyen secondaire.

En 2012-2013, 150 grossesses ont été recensées à Ziguinchor, a indiqué Ousmane Diémé.

 

Source:Setal.net

 

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