Les forces irakiennes sont entrées dans Tikrit mercredi pour la première fois depuis la prise de cette ville en juin par le groupe Etat islamique (EI), qui tente en Syrie voisine de contrôler une route entre les deux pays.
Lancée il y a 10 jours, l’offensive des forces gouvernementales irakiennes pour reprendre Tikrit a pris un tour nouveau avec la percée des rangs djihadistes par le nord de la ville. Des soldats, des policiers et des membres des Unités de mobilisation populaire, une force para-militaire principalement composée de miliciens chiites, ont repris le contrôle d’une bonne partie du quartier Qadisiyah, mais la suite s’annonce délicate, a d’ores et déjà prévenu un haut gradé sous le couvert de l’anonymat. « Nous n’avons pas face à nous des combattants au sol mais un terrain piégé et des snipers », a-t-il ajouté, une technique rodée des djihadistes étant de truffer de bombes et autres engins explosifs les villes qu’ils s’apprêtent à quitter. Les forces irakiennes n’ont pas été aidées directement dans cette bataille par la coalition antidjihadistes mise sur pied par les Etats-Unis, qui mène des raids depuis août en Irak, depuis septembre en Syrie. Elles sont en revanche appuyées par l’Iran, qui soutient les milices chiites irakiennes auxquelles Téhéran aurait fourni artillerie, entraînement et « certaines informations », selon le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey. Un ex-chef de la CIA s’est dit « mal à l’aise » de l’influence de l’Iran chiite en Irak, et « mal à l’aise de voir l’offensive contre Tikrit ressembler à une avance chiite dans une ville sunnite », sans que l’on sache si l’absence de raids directs de la coalition était lié à cette présence iranienne. (Belga)
Source: RTLInternational