La série noire des humiliations que la secte islamiste Boko Haram inflige à l’armée nigériane se poursuit. Après le retentissant enlèvement des 200 lycéennes de Chibok et les multiples attentats meurtriers de ces derniers mois, les hommes d’Abubakar Shekau demarrent la nouvelle année avec l’enlèvement de 40 jeunes hommes dans la localité de Malari, Etat de Borno et la prise de la base militaire de Baga, à 180 km de Maiduguri, capitale du même Etat du septentrion nigérian. A travers ces deux actes, le terrible groupe terroriste entend signifier qu’il ne reculera pas. Au contraire, il réitère ses velléités expansionnistes, au-delà du seul Nigéria.
Alors que leurs adversaires échafaudent des plans en vue de mettre un terme à leur sombre existence, les hommes d’Abubakar Shekau, de leur côté, travaillent à pérenniser la terreur qu’ils font régner sur le nord-nigérian et, de plus en plus, sur tous les pays voisins de la région. C’est du moins ce qui sous-tend l’enlèvement des 40 jeunes hommes de Malari, le jeudi dernier.
Lavage de cerveau
Agés de 10 à 23 ans, les otages qui, selon les témoignages, ont été conduits dans la forêt de Sambisa, devraient, à leur corps défendant, constituer la jeune garde de Boko Haram. Soumis au lavage de cerveau doctrinaire de la secte islamiste, et après un entrainement sommaire, ils devraient rejoindre la grosse troupe qui dicte sa loi dans la région, en alternant attentats, prises d’otages et attaques surprises.
Le groupe terroriste a d’autant plus besoin de ce contingent de jeunes recrues que ses visées expansionnistes demeurent intactes. N’ayant en face qu’une armée nigériane faiblarde et incapable du moindre sursaut d’orgueil, il se sent sans cesse pousser des ailes. Aussi, il pense réunir sous le même califat le nord du Nigéria, celui du Cameroun ainsi qu’une bonne partie du Tchad et du Niger. Mais du côté camerounais, il s’est récemment heurté à une résistance dont il se souviendra très longtemps encore. Il semble maintenant tâter le terrain tchadien.
Tester les Tchadiens
C’est ainsi qu’il s’est emparé, le samedi dernier, de la base militaire de Baga, à la lisière du lac Tchad. Bien que se situant dans la partie nigériane, la prise de cette base militaire a cependant un écho régional. En effet, elle abrite habituellement une force multinationale composée de soldats tchadiens et nigériens dont la mission est justement de lutter contre Boko Haram.
Bien qu’il n’est pas prouvé que les vrais occupants des lieux étaient en place au moment de l’invasion de la base, il demeure toutefois que, du point de vue de la symbolique, la cible s’est retournée contre son poursuivant. Il n’est pas non plus évident que l’armée tchadienne soit mise en déroute, comme c’est le cas des troupes régulières nigérianes. Ce qui, pour autant, n’enlève en rien au caractère préoccupant des ambitions de Boko Haram.
D’où la nécessité pour l’ensemble des leaders de la région, et au-delà, de l’Afrique et du monde, d’unir leurs efforts pour éradiquer cette nébuleuse qui veut étendre ses tentacules. Pendant qu’il est encore temps.
source: GuineeConakry.info
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