Après avoir été largement battu par l’actuelle présidente, Ellen Johnson Sirleaf, lors du second tour de la première élection présidentielle véritablement démocratique post-guerre civile au Libéria, le 8 novembre 2005; l’ex-star du ballon rond, George Weah, semble animé du désir de prendre sa revanche. Demeurant toujours en politique et s’étant visiblement bien préparé, il est plutôt bien parti pour réussir le parti. En tout cas, si l’on en juge par le score qu’il vient d’obtenir face à Sirleaf Junior, à l’occasion des élections sénatoriales du 20 décembre dernier.
N’ayant plus à apprendre du football, Mister George a conscience de l’importance du footing et de l’échauffement pour une compétition en perspective. Envisageant les échéances électorales de 2018 avec sérieux, il se prépare à prendre le relais, quand Ellen Johnson Sirleaf sera »contrainte » de passer la main.
Dans cette optique, les élections sénatoriales du 20 décembre dernier étaient alors une sorte de match d’entrainement pour lui. Et eu égard à l’adversaire principal, Robert Sirleaf, qu’il avait en face, le match en question n’avait rien d’amical. Il avait, au contraire, un parfum de revanche! Car il s’agissait d’un face-à-face avec le fils de celle qui l’avait battu lors du second tour de la présidentielle 2005. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Weah a brillamment relevé le défi! Le caractère cinglant de la défaite qu’il a infligée à Sirleaf Junior est de nature à émousser les ambitions politiques que sa mère de présidente et lui nourrissaient pour lui.
Le score de 78 % des suffrages est d’autant plus prometteur pour George Weah lui-même, que le comté de Montserrado est le plus peuplé des 15 qui composent le pays. C’est donc une sorte de regain de vitalité politique, alors qu’il n’a pas encore 50 ans. Certains attribuent ce retour en grâce à son attitude pacifique lors des élections de 2005. Alors qu’il soupçonnait des fraudes dont son adversaire aurait profitées, il avait fini par reconnaître sa défaite, en mettant en avant la nécessité de préserver la fragile paix que le pays venait à peine de retrouver, suite à une guerre civile particulièrement meurtrière. Cette brillante victoire serait donc la rançon de l’option responsable et patriotique qu’il aurait eue, à cette époque.
A côté, d’autres encore évoquent le fait que Mister George ait mis le temps qui s’est écoulé à profit pour faire son introspection et réaliser qu’au-delà de l’aura obtenue sur les terrains de football, il a besoin de se former. Il s’y serait particulièrement investi et, au passage, aurait gagné en maturité politique. Toutes choses qui, se conjuguant et interagissant l’une sur l’autre, feraient de George Weah un des favoris à la succession d’Ellen Sirleaf, en 2018.
source: GuineeConakry.info
harouna.baldé@koldanews.com