jeudi, avril 25, 2024

Marema, Lauréate Prix Rfi Découvertes : «Je n’attends pas l’aide des autorités pour tracer ma voie»

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Elle y croit à peine ! Marema, lauréate 2014 du Prix Rfi Découvertes, est toujours sur un petit nuage. Un single, Femmes d’affaires et déjà la consécration. Pour autant, la jeune femme de 28 ans ne compte pas rester en si bon chemin et projette de décrocher la prestigieuse récompense d’un Grammy awards. Plus rien ne la retient. Marema a le vent en poupe et fait courir aujourd’hui le tout Dakar by night. Entretien.

Quel sentiment vous procure le fait d’être choisi parmi ces dix finalistes du Prix Rfi découvertes ?
C’est un bonheur. Je suis extrêmement contente parce que rien que faire partie des dix finalistes, c’est quelque chose. Et être désignée lauréate ce n’est que du bonheur pour moi.

Qu’est ce que ce prix a changé dans votre vie ?
Je suis de plus en plus reconnue dans la rue même sans la coiffure. Partout, où je passe les gens me félicitent, me remercient et me disent que je suis leur fierté. On me complimente beaucoup dans la rue et ça me fait énormément plaisir.

Est-ce que vous pensez que si vous n’aviez pas gagné ce prix vous auriez eu cette reconnaissance nationale ?
Oui je le pense. Le succès avait déjà commencé bien avant que je sois lauréate, avec mon single Femmes d’affaires. Donc, je pense que les gens savaient déjà qui est Marema. Ce prix n’a fait que renforcer ce succès.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter à ce prix ?
En fait j’ai été inscrite. Nous étions 900 au départ et franchement je ne pensais même pas que je ferai partie des dix sortants. Mais, quand j’ai été choisie, c’est là que j’ai pris conscience que j’avais une chance. Il faut aussi dire que le son que nous avions réalisé était un véritable hit. Les autres candidats avaient aussi leurs chances, j’ai écouté leurs chansons et c’était également du lourd.

Comment entrevoyez-vous votre avenir ?
Femmes d’affaires a fait son chemin et ça ne s’arrête pas. On a lancé le second single, My friend, actuellement en promotion, qui parle d’amitié. C’est un sujet d’actualité parce qu’aujourd’hui, les gens manquent cruellement de sincérité. Ensuite, nous allons entamer la confection de l’album qui sortira en 2015. Et avec le prix que je viens de remporter, nous allons démarrer une tournée dans toutes les Ccf (centres culturels français) des pays africains qui ont participé au concours. Et pour finir, nous allons nous produire en France.

Vous avez longtemps été choriste, quel a été le déclic pour que vous vous lanciez dans une carrière solo ?
Il est vrai que j’ai fait pas mal de chœurs pour bon nombre d’artistes, comme Idrissa Diop, Wally Seck, Didier Awady, Yoro, Adiouza, etc, Et, le déclic a été ma rencontre avec l’artiste Mao Otayek. Il m’a énormément aidée. Et si j’en suis là actuellement, c’est grâce à lui. Il m’a donné le courage de croire en moi bien que je l’avais quelque part en moi parce que j’ai toujours cru que je devais être au devant de la scène. Il a renforcé ce sentiment en moi, il m’a épaulé et aidé.

Comment êtes vous entré en musique ?
J’ai commencé la musique très tôt. J’ai été influencée par ma mère, qui est une très grande mélomane. Donc, dès le bas âge j’ai commencé à chantonner. C’est comme cela que j’ai attrapé le virus. Et j’ai rencontré un artiste du nom de Papi qui m’a appris à reprendre les musiques jazz et soul. Cela m’a beaucoup aidé. Par la suite, j’ai intégré l’école de musique de Douta Seck et j’y ai passé trois années avant de décrocher mon attestation.

Comment ont été vos débuts dans la musique ?
Mes débuts ont été un peu difficiles parce qu’à cette époque j’étudiai en même temps. Ma famille, surtout ma mère voulait que je poursuive mes études. J’étais élève en classe de terminale au lycée John Fitzgerald Kennedy, une occasion s’est présentée à moi pour aller en tournée et j’ai tout plaqué pour aller en Europe. A mon retour, je ne voulais plus reprendre les études. J’étais complètement sous le charme de ce que j’ai vu. Nous avions participé au Mondial Festival et c’était grandiose. Et ça avait fait mal à ma mère à l »époque. Mais par la suite, elle a compris mes choix et m’a aidée dans la voie que j’avais choisie.

Vous êtes un peu différent du type de chanteuses sénégalaises, sexy et aguicheuses, pourquoi avoir adopté ce style qui de prime abord n’attire pas ?
On est en Afrique. Je pense que ma musique est une musique africaine. Je représente le continent. Elle est un peu différente parce que je pense qu’il n’y a pas que du mbalax. Il y a les sérères, les diolas, les mandingues, etc donc ma musique est à l’image de cette diversité. Ce n’est pas que je déteste le mbalax, je l’ai chanté et dansé, mais ma vision va au-delà. Je veux amener la musique sénégalaise aussi loin que possible. Et je pense qu’avec ce prix ça commence déjà bien.

Est-ce que par rapport à votre carrière vous souhaiteriez vous marier dans un court terme ?
Je ne suis pas encore mariée mais quand Dieu décidera du moment je le ferai.

Est-ce qu’il y a quelqu’un qui partage votre vie ?
Disons que non (Rires)

Est-ce que vous aviez eu le soutien des autorités avec la consécration de ce prix ?
Non pas du tout. Je me suis battue toute seule avec l’aide de Mao. Il n’y a aucun soutien de leur part peut-être qu’ils n’ont pas le temps avec le sommet de la Francophonie. Je veux juste que les sénégalais sachent que le prix que j’ai gagné ce n’est pas pour moi c’est pour le pays.

Comment appréciez-vous le fait que la reconnaissance vienne toujours de l’extérieur ?
C’est dommage. Je pense que les Sénégalais sont coutumiers des faits. Déjà, quand on est ici et que l’on joue les Sénégalais ne croient pas en toi. J’entends pas mal de commentaires qui s’indignent du fait que ce soit toujours les étrangers qui font la découverte de nos talents. Et ils ont raison parce qu’ils voient que personne ici ne le fait. Il est important d’aider les jeunes talents parce que c’est tout le Sénégal qui y gagne. Quand on représente un pays et qu’on gagne un prix aussi prestigieux même un petit merci ferait plaisir. Mais rien ! Heureusement en dehors des autorités, il y a eu des gens qui m’ont soutenue, je les remercie pour cela. Je veux dire que je n’attends pas les autorités pour tracer ma voie. Avec ou sans leur aide je vais travailler

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