vendredi, mars 29, 2024

Le tourisme, un secteur en danger au Sénégal (Mouhamed Faouzou DEME)

Ne ratez pas!
  • Manque de Stratégies, de capacitésfinancières et managériales, et
  • Du pragmatisme pour attirer des touristes

Devant la multiplication des plateformes, des contenus et des outils de planification de voyage, comment l’administration publique, les acteurs de l’industrie touristique ne peuvent-ils réfléchir et agir ensemble pour faire face au tourisme, première économie dans le monde.
Lorsque le Ministre annonce pour la prochaine année trois millions de touristes par an c’est ambitieux et volontariste. Mais, il doit savoir que c’est une lourde machine, une logistique qui fait environ 24 Airbus de 350 places, ou 17 Airbus de 500 places par jour sans arrêt. Cela occasionne une population d’arrivée de touristes, entre 8400 et 8500 touristes par jour non-stop.Pour une capacité globale d’hébergement toutes catégories confondues (dans une répartition très inégale) non disponible et qui ne sera pas disponible en 2015.
Nous avons moins de 21 000 lits pour 320 hôtels, et combien pour le type de tourisme de loisirs, le balnéaire etc… Qui ne font pas courir du monde face à la vétusté et à la dégradation continue de l’environnement et du cadre de vie des touristes.
En d’autres termes au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor c’est un avion de 350 places toutes les heures ou un avion de 500 places toutes les 90 minutes, 7 jours sur 7 avec un taux d’occupation et de réservation continue dans les hôtels de plus de 150% non-stop. Une logistique de 170 bus de tourisme de 50 places par jour, pour faire la navette non-stop entre l’aéroport et les zones touristiques du Sénégal, en plus de sillonner les villes de l’intérieur du Sénégal pour les circuits touristiques. Cela suppose également que les touristes voyagent en groupe de 50 pax au maximum, au cas contraire, il faudra deux fois plus de bus, ce qui épuiserait le parc autobus disponible dédié au tourisme. C’est cela le niveau de traitement de trois millions de touristes avec ses conséquences et ses effets induits.
Maintenant que c’est clairdans nos têtes et simple à comprendre, mettons les stratégies, les outils, les hommes, les moyens, la volonté, le professionnalisme, la compétence et le sérieux pour atteindre cet objectif qui serait à saluer s’il se concrétisait.Le tourisme est une manne pour l’emploi et l’économie, un enjeu de politique étrangère. Et promouvoir un tourisme d’échelles, de qualités personnalisées, tourné davantage vers les découvertes culturelles, gastronomiques, artistiques et patrimoniales, sont davantage de pratiques qui permettent de hisser notre image, de diversifier notre offre et de présenter le Sénégal comme une destination multicartesdans le développement des destinations touristiques.
Le développement des circuitsà l’échelle national et des continents européens, est l’une des stratégies commerciales et concurrentielles à mettre en valeur, pour rendre notre pays plus compétitif, avec à sa tête un responsable des contrats de performances, pour les nouveaux produits, ainsi que les nouvelles destinations.La promotion de la gastronomie et de la culture culinaire sénégalaise à travers le monde, par le biais de l’ouverture de restaurants gastronomiques, et l’organisation d’évènements liés à l’art de vivre sénégalais, dans un partenariat public privé, est le premier jalon d’un point de rupture et d’innovation, pour lancer notre label et laisser une marque indélébile dans les pays émetteurs de touristes .
Des points d’accueils et d’informations touristiques, dans les différentes zones au Sénégal, participent à la visibilité et au rappel, que le tourisme chez nous, est un secteur vital.Et pour cela, la formation, les séminaires et les colloques doivent être organisés en collaboration avec les facultés des sciences économiques, les sections tourismes et développement des universités du Sénégal, dontl’objectif serade faire des études objectives, sur l’apport de l’investissement touristique à l’économie.À la mise en valeur des cultures et au dialogue entre nos peuples de la sous-région, à la recherche des voies et moyens de créer un climat favorable au développement de l’industrie touristique,en mettant en place une stratégie nationale pour encourager l’artisanat local.
Les participants traiteront, lors des rencontres, plusieurs axes abordant entre autres, le tourisme et l’artisanat traditionnel.Les lois régissant le secteur, les investissements étrangers dans le domaine du tourisme, les effets du tourisme sur l’économie et l’environnement, le tourisme et son impact social et culturel. Il est nécessaire de réfléchir et de travailler sur toutes ces thématiques qui nous ouvrent les voies d’une compréhension inclusive de notre tourisme. Le tourisme de mémoire enjeu économique, de même que les professionnels du tourisme, dans leurs relations avec la banque, la clientèle étrangère pour répondre à chacune des attentes de l’un et de l’autre, sont autant de préalable pour bâtir un tourisme durable, profitable, à l’économie et aux populations.

Mouhamed Faouzou DEME

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