mercredi, avril 24, 2024

Ebola au Sénégal : le jeune guinéen guéri au Chu de Fann parle (Entretien)

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Les tentatives pour entrer en contact avec le premier cas confirmé de malade de la redoutée fièvre hémorragique à virus Ebola ont été multipliées et se heurtaient tout le temps au refus poli des autorités médicales qui avançaient l’argument que le malade tenait à ce que soit respectée la confidentialité de son cas. Depuis hier, par l’entremise du Professeur Moussa Seydi, chef de la clinique des Maladies infectieuses de Fann, la barrière de la confidentialité est tombée et M.L.D qui a tenu à conserver son anonymat, a accepté de décrocher son téléphone et de se confier à L’Observateur. En exclusivité. Morceaux Choisis.

Quand est-ce que vous avez quitté la Guinée ?

J’ai quitté mon pays le 13 août dernier.

A ce moment-là, les frontières n’étaient-elles pas encore fermées ?

Non, elles ne l’étaient pas encore, puisque je suis venu par la voie terrestre.

Par quel moyen avez-vous pu entrer au Sénégal ?

J’ai emprunté un taxi de la Guinée jusqu’à Mbanda (localité située à la frontière sénégalo-guinéenne) et de Mbanda, j’ai pris un autre taxi jusqu’à Dakar. Par la suite, j’ai affrété un autre taxi qui m’a amené chez mon oncle, à l’Unité 7 des Parcelles Assainies.

Comment avez-vous vécu votre première nuit en isolement ?

J’étais souffrant, je ne sentais rien, mais j’étais très inquiet quand même. Les deux premiers jours, j’ai trop souffert et je n’arrivais pas à dormir. Ce n’est qu’au troisième jour que j’ai commencé à trouver le sommeil.

Dans quel état psychologique étiez-vous ? N’avez-vous pas eu à craquer ?

Non. Comme on le dit souvent, un bon musulman ne cède jamais au découragement. Les larmes n’auraient rien résolu, peut-être même que cela aurait aggravé ma maladie. Je passais mon temps à implorer la miséricorde d’Allah.

Les gens n’ont pas souvent la même lecture des choses. Certains peuvent dire du mal, d’autres du bien. Je ne pouvais pas savoir depuis la Guinée que j’étais malade d’Ebola, sinon je ne serai pas venu au Sénégal. Je n’aurais pas pris le risque de contaminer toute une nation. Je tiens à dire à la population sénégalaise que j’ai été la première personne à apporter le virus et j’en suis sincèrement désolé. Aujourd’hui, je suis guéri et cela, grâce aux médecins sénégalais qui m’ont soigné.

Qu’est-ce que vous dites à ces médecins sénégalais qui sont restés à vos côtés et qui vous ont soigné au risque de leur vie ?

Ils se sont bien occupés de moi. Ils m’ont sauvé et je leur dois la vie. J’ai été très bien accueilli et traité et je leur adresse un grand merci pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. De toute ma vie, je ne les oublierai jamais. Je les remercie infiniment. C’est une grande fierté pour moi d’avoir eu ces médecins-là.

Entretien réalisé par : L’ Observateur

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