Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur invite le chef de l’État à mettre fin aux fonctions des ministres de l’Enseignement supérieur et de l’Intérieur. Son secrétaire général leur impute la responsabilité de la situation ayant conduit à la mort d’un étudiant, jeudi 14 août, à la suite de manifestations pour le paiement des bourses.
Un étudiant de l’Ucad est mort hier, jeudi 14 août, aux urgences de l’hôpital Principal de Dakar. Il a succombé à ses blessures subies lors d’échauffourées entre ses camarades, qui réclamaient le paiement de leurs bourses, et les forces de l’ordre. Dans un communiqué reçu à SenePlus, le gouvernement informe que le procureur de la République a été « saisi du dossier (pour) situer les responsabilités».
Cette réaction de l’exécutif ne semble pas satisfaire le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes). Son secrétaire général, Seyni Ababacar Ndiaye, appelle tout bonnement à la démission des ministres de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, et de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, responsables, selon lui, de la situation ayant entrainé la mort de l’étudiant.
En outre, sur les ondes de la Rfm, le responsable syndical a invité le chef de l’État, Macky Sall, qui est actuellement en France pour les festivités du Débarquement de Provence, à rentrer immédiatement au Sénégal pour « prendre la situation en main».
Seyni Ababacar Ndiaye n’a pas manqué de déplorer la « cohabitation impossible», décidée il y a quelques mois, entre forces de l’ordre et étudiants au sein de l’espace universitaire. Pour la paix et la sérénité à l’Ucad, il demande au gouvernement d’y mettre fin.
La victime des manifestations se nomme Bassirou Faye. Il serait originaire de la région de Diourbel. Il participait à la manifestation des étudiants qui, après avoir décrété une grève de 72 heures, mercredi 13 août, ont défié les policiers à l’intérieur et aux abords du campus social, le lendemain.
« Le sauve-qui-peut régnait au campus de l’université jusqu’en fin de matinée, rapporte l’Aps. Les forces de l’ordre en avaient investi plusieurs endroits, pourchassant les grévistes, au point d’indisposer de nombreux passants obligés de trouver refuge dans les locaux de l’église universitaire Saint-Dominique, située en face du campus.»
« Ces manifestations, informe le communiqué du gouvernement, ont causé plusieurs blessés parmi les étudiants et les forces de l’ordre, tous pris en charge par les services d’urgence des différents centres hospitaliers de Dakar.»
Tout en exprimant sa « compassion» et ses « sincères condoléances à la famille du disparu et à la communauté universitaire», le gouvernement déplore « la violence qui a caractérisé ces manifestations» et promet de continuer « à veiller sur la sécurité des personnes et des biens et au maintien de l’ordre public».
C’est la deuxième fois en moins de trois mois que les étudiants se frottent aux forces de l’ordre en réclamant le paiement de leurs bourses. La première fois, ils avaient poussé le bouchon jusqu’à mettre à sac la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Le gouvernement s’était empressé de payer les bourses dans les heures qui ont suivi les manifestations. Mais, visiblement, la solution apportée au problème n’est pas durable.