samedi, avril 20, 2024

Egypte: ‘journée de la colère’, un an après la destitution de Morsi

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La police égyptienne a dispersé jeudi plusieurs manifestations à l’appel des Frères musulmans qui menaient une « journée de la colère », un an après la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, qui avait été suivie par une violente répression.

Cette journée est un test pour les islamistes, et en particulier pour la confrérie de M. Morsi, dont la capacité à mobiliser a été drastiquement réduite par la répression implacable menée par les autorités sous la houlette de l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué M. Morsi et vient d’être élu président.
Le mouvement vieux de 86 ans, qui avait remporté toutes les élections depuis la révolte populaire de 2011, a récemment été déclaré « terroriste » et la quasi-totalité de sa direction, à l’instar de M. Morsi, a été arrêtée et encourt désormais la peine de mort dans de multiples procès. Son Guide suprême, Mohamed Badie, a ainsi déjà été condamné deux fois à la peine capitale.
Et en un an, plus de 1. 400 manifestants pro-Morsi sont tombés sous les balles des forces de l’ordre et plus de 15. 000 personnes ont été arrêtées, dont des centaines condamnées à mort à l’issue de procès expéditifs.
Pour marquer l’anniversaire de ce que l’opposition islamiste appelle un « coup d’Etat militaire », l’Alliance anti-coup d’Etat, coalition pro-Morsi chapeautée par les Frères musulmans, a convoqué dans un communiqué au ton virulent une « journée de la colère » Dès la publication de cet appel, cinq cadres de cette coalition, dont plusieurs chefs de petits partis islamistes soutenant M. Morsi, ont été arrêtés.
Dès les premières heures de la journée jeudi, les policiers, massivement déployés, ont bouclé les principales places de la capitale, habituels lieux de rassemblement dans le pays, en proie depuis la révolte de 2011 à des crises à répétition et à des manifestations souvent violentes.
Ils ont dispersé plusieurs défilés au Caire, en particulier dans le quartier de Aïn Chams, où un journaliste de l’AFP a vu les forces de l’ordre tirer des grenades lacrymogènes et des chevrotines pour disperser quelques dizaines de manifestants qui brûlaient des pneus.
En outre, le ministère de l’Intérieur a annoncé que 157 personnes avaient été arrêtées, tandis que 39 militants islamistes recherchés par la police avaient été appréhendés. – ‘Catastrophe’ pour les droits –
Pour les défenseurs des droits de l’Homme, la répression lancée il y a un an est la plus sanglante qu’ait connu le pays depuis des décennies.
D’abord uniquement dirigée contre les islamistes pro-Morsi, elle vise désormais aussi les militants laïques et progressistes qui étaient derrière l’armée il y a un an.
Ainsi, des tribunaux condamnent régulièrement des dizaines d’opposants, notamment en vertu d’une loi décrétant « illégale » toute manifestation n’ayant pas obtenu au préalable l’autorisation du puissant ministère de l’Intérieur.
Amnesty International évoque ainsi « une hausse des arrestations arbitraires, des incarcérations, de la torture et des morts en détention qui prouve la grave détérioration des droits de l’Homme en Egypte » en un an.
L’ONG dénonce encore une « catastrophe » pour les droits de l’Homme alors que « la Sûreté de l’Etat est de retour et emploie les mêmes méthodes de torture qu’aux pires heures du régime de Hosni Moubarak », renversé début 2011. En représailles, des insurgés jihadistes mènent des attaques qui ont fait, selon le gouvernement, plus de 500 morts dans les rangs des forces de l’ordre.
Jeudi, l’armée a annoncé avoir tué 17 jihadistes dans la péninsule instable du Sinaï, base arrière de ces groupes. Face aux violences qui font fuir touristes et investisseurs étrangers, M. Sissi, vainqueur en mai de la présidentielle avec près de 97% des voix, capitalise sur son image d’homme à poigne capable de ramener la stabilité.
Mais les Frères musulmans, dont l’organisation est rodée à l’action clandestine après des décennies d’interdiction sous les présidents précédents, peuvent encore compter sur des fidèles. Dans ce contexte, l’explosion d’une bombe dans un train à Alexandrie en Egypte a fait cinq blessés.
De premières violences avaient émaillé la nuit de mercredi à jeudi: deux hommes sont morts apparemment alors qu’ils étaient en train de fabriquer un engin explosif, tandis qu’une bombe de faible puissance a explosé près d’un hôpital militaire du Caire, selon des responsables des services de sécurité.

Setal

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