jeudi, mars 28, 2024

En Argentine, les signes d’une récession imminente se multiplient

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Les signes d’une récession imminente se multiplient en Argentine : la production industrielle et la consommation baissent, pendant que Buenos Aires tente de solder un différend avec des fonds spéculatifs remontant à la crise de 2001.

Le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,8% au premier trimestre 2014 et d’après l’Institut argentin de statistiques (INDEC), la 3e économie d’Amérique latine pourrait entrer officiellement en récession à l’issue du 2e trimestre 2014, qui devrait confirmer le recul de l’activité.

« Le ralentissement de l’activité économique se maintiendra au cours des prochains mois », prévoit un rapport de l’université privée Torcuato Di Tella.

Avant de s’essouffler fin 2013, l’économie argentine a connu une décennie de forte croissance (4,9% en 2013), poussée par le secteur automobile, la construction et les exportations agricoles, notamment le soja.

La majorité des experts considèrent que la vigueur de l’économie entre 2003 et 2013 a été profondément affaiblie par des questions financières, un coût de la main d’oeuvre en hausse et le contrôle des changes.

La dévaluation de 18% du peso argentin en janvier, sous la pression des marchés, a handicapé l’industrie. Les prix se sont envolés, sans que les hausses salariales ne compensent l’inflation, selon les experts.

« Ce qu’il faut toujours faire, c’est savoir à quel type de récession on fait face. Nous venons d’avoir une année de consommation très élevée et il était assez probable qu’à la moindre situation négative, la consommation allait se réduire », observe Eduardo Blasco, économiste de l’institut Maxinver.

Pour lui, « la situation est mauvaise, mais elle n’est absolument pas dramatique. Sur le front de l’emploi, la situation s’est compliquée et elle peut s’aggraver. L’industrie automobile en est le meilleur exemple. Il n’y aura pas de récupération à court terme ».

– Plan de relance –

Le taux de chômage a baissé de 0,8% sur les trois premiers mois de l’année, pour se situer à 7,1%, malgré les réductions d’effectifs dans l’industrie automobile.

Cette dernière, moteur de l’économie et de la croissance au cours des dernières années, pâtit de la baisse des achats de voitures après une année 2013 record en Argentine, mais aussi de la baisse de la demande brésilienne, car une grande partie de la production argentine part notamment vers le Brésil.

Les exportations de véhicules ont dégringolé de 24,3% sur les cinq premiers mois. Les ventes en Argentine ont chuté de 32,3% pendant la même période, après une année 2013 record, avec près d’un million de véhicules achetés, dont un tiers de voitures françaises (Renault, Peugeot, Citroën).

Pour relancer la production, le gouvernement a lancé un plan facilitant l’achat de voitures à crédit.

Outre l’inflation chronique qui dépassera probablement encore 25% en 2014, comme en 2013, l’économie argentine est fragilisée par la baisse de ses réserves monétaires en devises, même si l’hémorragie est contenue depuis plusieurs semaines.

« Le constat que nous pouvons faire, c’est que l’Argentine a limité la baisse des réserves, au détriment du niveau d’activité. Aujourd’hui, la Banque centrale finance le gouvernement et ensuite, assèche le marché pour maintenir le niveau des réserves. Cela provoque un impact négatif sur le secteur privé. Le crédit est paralysé », note l’économiste Dante Sica, de l’institut Abeceb.

L’industrie argentine tourne à son plus bas régime depuis dix ans, remarque Abeceb.

Les difficultés de l’Argentine pourraient encore s’aggraver si les négociations avec les fonds « vautours » sur un résidu de dette n’aboutissent pas.

« La décision de la Cour suprême des Etats-Unis nous est tombée comme un seau d’eau froide sur la tête, un jugement qui paraissait improbable », confie Dante Sica.

L’Argentine et 93% de ses créanciers se sont mis d’accord pour une restructuration de la dette impliquant le remboursement d’environ 30% des sommes dues, mais 7% des détenteurs de bons, surnommés fonds « vautours », ont refusé ce compromis. Une poignée d’entre eux, NML Capital et Aurelius Capital, a intenté une action en justice aux Etats-Unis et obtenu gain de cause, le paiement de 1,3 milliard de dollars, soit 100% de la mise initiale.

Buenos Aires s’estime sous la menace d’un nouveau défaut de paiement après celui de 2001 si les autres créanciers exigent le remboursement à 100%, comme NML Captital et Aurelius Capital.

Source: RTLInternational

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