vendredi, juin 13, 2025

L’Irak s’invite dans les coulisses des discussions sur le nucléaire avec l’Iran

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La possibilité d’une coopération entre l’Iran et les Etats-Unis face à la poussée jihadiste en Irak, une menace immédiate pour le pouvoir à Bagdad, s’est invitée lundi dans les coulisses des négociations sur le nucléaire iranien, qui reprennent à Vienne.

Iraniens et Américains, tous les deux alliés du régime chiite, ont laissé la porte ouverte à des discussions sur les moyens d’aider l’Irak à contenir les insurgés qui se rapprochent de Bagdad à grands pas.

« Je n’exclurais rien qui puisse être constructif », a dit sur le sujet le secrétaire d’Etat John Kerry.

Le Pentagone a toutefois souligné qu’il n’était pas question d’une coopération militaire avec l’Iran. « Il n’y a absolument aucune intention, aucun plan pour coordonner des actions militaires entre les Etats-Unis et l’Iran », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.

Et la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki, a précisé dans un tweet: « Pour être claire: ouverts à une conversation politique avec l’Iran contre la menace (jihadiste), pas à une coopération militaire ».

Le Wall Street Journal affirmait dès dimanche soir que Washington et Téhéran, en froid depuis 34 ans, allaient entamer des pourparlers directs sur l’Irak.

Un responsable américain a expliqué lundi qu’un tel dialogue ne pourrait avoir lieu que de façon « complètement déconnectée » des discussions nucléaires entre l’Iran et le « 5+1 » (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne).

« Dans les négociations de Vienne, nous ne parlerons que du nucléaire iranien », a également souligné Abbas Araghchi, le chef des négociateurs iraniens.

Car le temps presse dans ce dossier aussi, à l’approche de la date-butoir du 20 juillet, pour conclure un accord.

La représentante de la diplomatie européenne Catherine Ashton, qui pilote les négociations entre Téhéran et les « 5+1 », a déjeuné avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Tous deux se réunissaient en milieu d’après-midi avec la délégation américaine, directement dirigée par Bill Burns, l’adjoint de John Kerry.

L’objectif est la transparence sur le programme nucléaire de Téhéran, et sa limitation pour garantir son caractère pacifique, en échange d’une levée des sanctions internationales.

Les deux parties ont envoyé pendant plusieurs mois des signaux encourageants. La dernière session de négociations, en mai, devait même permettre de commencer la rédaction d’un accord. Mais l’avancée espérée n’a pas eu lieu, et tout paraît depuis très fragile.

Les Etats-Unis ont toutefois affirmé lundi que, contrairement à ce qui avait été dit en mai, la rédaction d’un accord final avait été entamée, et qu’elle allait se poursuivre.

M. Zarif a assuré de son côté que l’objectif d’aboutir au 20 juillet restait d’actualité.

« Il y a encore beaucoup de travail », convenait pourtant à la veille du week-end une source diplomatique occidentale: « Sur les sujets les plus importants, il n’y a même pas l’esquisse d’une solution ».

L’enrichissement d’uranium dans des centrifugeuses, qui permet, s’il atteint un haut niveau, de fabriquer le combustible nécessaire à une bombe atomique, est l’un des principaux enjeux de cette discussion complexe et multiple.

Selon la source occidentale, « la principale difficulté » dans les négociations est la capacité d’enrichissement que conservera l’Iran après un éventuel accord, et sur ce point, « on est loin du compte ».

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a à cet égard réclamé que l’Iran ramène le nombre de ses centrifugeuses à « quelques centaines », contre 20.000 actuellement.

– Prolonger les discussions, un choix risqué –

La République islamique en veut au contraire davantage, pour alimenter un ensemble de réacteurs produisant de l’énergie nucléaire à usage civil. L’argument laisse sceptiques les Occidentaux, qui soupçonnent l’Iran de vouloir enrichir de l’uranium à des fins militaires, ce qu’a toujours nié Téhéran.

L’accord provisoire prévoit la possibilité de prolonger les discussions pendant six mois d’un commun accord.

Mais cette option est politiquement risquée. Aux Etats-Unis, elle expose le président Barack Obama à devoir composer avec le prochain Congrès qui sera renouvelé en novembre, et devrait se montrer encore plus méfiant envers un accord avec l’Iran.

Et en Iran, le temps travaille aussi contre le président Hassan Rohani, qui est sous la pression de la frange conservatrice du régime, inquiète de l’avenir du programme nucléaire.

La menace de désintégration de l’Irak, où l’avancée des jihadistes alarme autant Téhéran que Washington, ajoute encore une inconnue à cette équation complexe.

Source: http://feedproxy.google.com

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