vendredi, avril 19, 2024

La Colombie reprend le chemin de la paix avec Santos

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La Colombie reprend lundi le chemin de la paix avec son président réélu, Juan Manuel Santos, mandaté pour aboutir dans ses négociations avec les guérillas, dans un pays encore divisé après un demi-siècle de conflit.

La voie est désormais libre pour la poursuite du dialogue avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et l’Armée de libération nationale (ELN), les dernières rébellions d’extrême gauche en activité, avec 8.000 et 2.500 combattants selon les autorités.

Vainqueur du second tour de la présidentielle avec 50,9% face à Oscar Ivan Zuluaga, détracteur de ces pourparlers, M. Santos, dont la coalition de centre droit a déjà obtenu en mars dernier la majorité relative au Parlement, a surmonté un nouvel obstacle de taille.

Lors de son discours de victoire, ce dirigeant de 62 ans issu d’une grande famille de la politique a promis d’obtenir une « paix juste » et sans « impunité ». « Nous aurons des moments difficiles pour garantir qu’elle soit non seulement juste mais durable », a-t-il admis.

« Le processus de paix sort renforcé dans sa forme actuelle et se voit de plus en plus viable. Même les Farc et l’ELN apparaissent renforcées en tant que négociateurs », a expliqué à l’AFP Jorge Alberto Retrepo, directeur du Cerac, centre de recherches spécialisé dans le conflit.

Garant du processus de paix avec Cuba où se déroulent depuis 19 mois les discussions avec les Farc, la Norvège a salué lundi une « opportunité historique d’arriver à la paix ». M. Santos a une « bonne plateforme pour la poursuite des négociations », a souligné Boerge Brende, le chef de la diplomatie norvégienne.

Le président réélu aurait toutefois tort de chanter victoire trop vite. Son score, relativement modeste, révèle un soutien en demi-teinte dans un pays de 47 millions d’habitants, où la pauvreté touche le tiers de la population malgré une croissance supérieure à 4%.

« La victoire est nette et la différence significative, mais le résultat montre que des personnes ont voté pour Santos, convaincues de la nécessité de poursuivre le processus de paix et pas forcément par le gouvernement », signale à l’AFP le politologue Felipe Botero, professeur à l’Université des Andes.

Quel rôle pour l’opposition ?

Le président sortant, qui prêtera serment en août prochain, doit préciser sa stratégie après avoir noué, entre les deux tours, des alliances avec les partis de gauche au nom de la paix. »Le gouvernement se retrouve avec des dettes politiques envers des secteurs politiques et les guérillas elles-mêmes qui l’ont aidé dans sa campagne et qui peuvent maintenant prétendre à participer dans le nouveau gouvernement », estime Ruben Dario Acevedo, historien à l’Université nationale, tout en observant qu’il reste « une partie de la population exigeante à l’égard des pourparlers de paix ».

Reste aussi à savoir le rôle que jouera l’opposition de droite incarnée par son adversaire malheureux à la présidentielle où il a recueilli seulement 45,02% des voix (le reste ayant été comptabilisé en vote blanc).

M. Zuluaga sait que le scepticisme vis-à-vis des négociations de paix avec les Farc, qui se déroulent sans cessez-le-feu, depuis 19 mois à Cuba, demeure puissant, tout comme son mentor, l’ancien président Alvaro Uribe, toujours très populaire pour avoir livré une guerre totale à la guérilla entre 2002 et 2010.

« Fier d’avoir été le candidat de l’+uribisme+ », cet économiste de 55 ans a rappelé par cette formule que M. Uribe, sénateur à la tête du premier parti d’opposition, le Centre démocratique, avait encore des combats à mener contre son successeur et ancien ministre de la Défense, qu’il accuse régulièrement de « trahison ».

Dénonçant des « fraudes » durant la présidentielle, l’ancien chef de l’Etat a prévenu que le Centre démocratique, qu’il a fondé il y a seulement quelques mois, resterait « fidèle à ses principes ».

La candidate présidentielle du parti conservateur, Marta Lucia Ramirez, qui avait rallié le camp de M. Uribe après le premier tour, a aussi assuré son intention de « continuer à réclamer que toute négociation se fasse sous conditions ».

« L’+uribisme+ devient une force importante qui va s’opposer à Santos au Parlement, observant de très près les négociations de paix », prédit M. Botero.

Source: http://feedproxy.google.com

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