vendredi, avril 19, 2024

Lutte contre le terrorisme : L’Iran prêt à coopérer avec son « pire ennemi », la Syrie

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L’avancée fulgurante des extrémistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui contrôlent de nombreux territoires dans le nord et l’est du pays, « inquiète » les responsables à Téhéran, a affirmé ce samedi le président iranien Hassan Rohani. Mais, a-t-il souligné, il y a « une différence entre aider et intervenir ».

« L’intervention des forces iraniennes » n’est pas à l’ordre du jour, a-t-il assuré lors d’une conférence de presse, démentant des informations sur la présence de troupes sur le sol irakien. Il a toutefois précisé qu’il était « possible qu’on nous demande des conseils pour combattre le terrorisme ».

L’Iran, principal allié régional du régime syrien

L’Iran, principal allié régional du régime syrien dans sa lutte contre la rébellion, a déjà admis envoyer des conseillers militaires en Syrie pour soutenir l’armée régulière qui a enregistré récemment plusieurs victoires sur le terrain. »Nous les avons déjà mis en échec (…) Cela peut être fait à nouveau », avait indiqué samedi un ancien officier des services de renseignement iranien.

L’EIIL est également très actif en Syrie, où il contrôle de larges secteurs de la province pétrolière de Deir Ezzor (nord-est), faisant craindre une unité territoriale avec le nord-ouest irakien.

Rohani a précisé que l’Iran était « prêt à aider l’Irak (…), si le gouvernement irakien nous le demande, sur la base du droit international et de la volonté du peuple et du gouvernement irakiens ».Mais « pour le moment, nous n’avons reçu aucune demande particulière », a-t-il assuré.

« On peut penser à une coopération avec Washington »

Téhéran n’exclut pas non plus une coopération avec Washington dans la lutte contre les insurgés, malgré l’absence de relations diplomatiques avec les Etats-Unis depuis 35 ans. Même si les deux pays ont déjà eu des discussions avant le retrait des troupes américaines d’Irak fin 2011 sur la situation dans le pays.

Il existe « beaucoup de façons, officielles et officieuses » de contacter la partie américaine, a d’ailleurs dit en souriant le président Rohani. »Si nous voyons que les Etats-Unis agissent contre les groupes terroristes, alors on peut penser (à une coopération) mais jusqu’ici nous n’avons vu aucune action de leur part », a-t-il affirmé, alors que le président américain Barack Obama a exclu d’envoyer des troupes pour contrer l’avancée des jihadistes en Irak.

Capables de régler le problème

Malgré la déroute de l’armée irakienne face à des insurgés qui se trouvent désormais à une centaine de kilomètres de Bagdad, Téhéran reste persuadé que l’Irak pourra régler la situation sans aide extérieure. »Les Irakiens peuvent repousser le terrorisme eux-mêmes », a affirmé M. Rohani. Ils « seront capables de régler le problème, surtout avec la fatwa de l’ayatollah Sistani (la plus haute autorité chiite en Irak) qui a appelé les Irakiens à prendre les armes », a-t-il ajouté. L’armée irakienne a affirmé samedi avoir repris le contrôle de trois villes proches de Bagdad et préparer une contre-offensive dans la région de Tikrit.

Depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003 par les Etats-Unis, l’Iran et l’Irak ont largement renforcé leurs relations politique. Les deux pays sont à majorité chiite et de nombreux lieux saints chiites se trouvent en Irak, où chaque année plusieurs centaines de milliers de fidèles iraniens se rendent en pèlerinage.

« L’Irak est un sujet très fédérateur pour l’Iran avec la défense des lieux saints chiites, le soutien à un pays à majorité chiite, et la lutte contre le terrorisme », a déclaré un observateur étranger basé à Téhéran. »L’inquiétude pour tout le monde, c’est de voir l’Irak être morcelé entre chiites, sunnites et kurdes », a-t-il ajouté.

RTL

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