vendredi, mars 29, 2024

EGYPTE : Agression sexuelle d’une étudiante lors de l’investiture du président Al-Sssi

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Déshabillée, frappée et agressée sexuellement au milieu de la foule. La vidéo d’une jeune femme brutalisée lors de la célébration de l’investiture du nouveau président Abdel Fatah Al-Sissi place Tahrir suscite une vague de colère et d’indignation en Egypte.

Cette séquence d’environ deux minutes, filmée dimanche, montre une jeune femme nue et ensanglantée, entourée par des dizaines d’hommes au coeur de la manifestation, alors qu’un policier tente de l’exfiltrer. La victime, une étudiante de 19 ans, a été hospitalisée selon les autorités, qui n’ont pas précisé son état de santé. La vidéo a déjà été vue plus de 500.000 fois, provoquant l’émoi des réseaux sociaux, où l’on va jusqu’à appeler à  » castrer les coupables sur la place publique.

 » Ils sont juste contents

Sept hommes ont été arrêtés lundi dans la foulée pour  » harcèlement sexuel – mais leur lien avec l’agression de l’étudiante n’est pas établi. En tout, au moins cinq femmes auraient été agressées sexuellement pendant ce gigantesque rassemblement en l’honneur de Sissi, quatre ayant dû être hospitalisées, selon l’association  » I saw harassment, qui lutte contre le harcèlement sexuel des femmes en Egypte.

Tollé encore plus virulent sur les réseaux sociaux : dans une autre vidéo, une présentatrice de télévision commente les cas d’agressions sexuelles sur la place Tahrir en riant, expliquant que les auteurs de ces  » débordements  » sont juste contents. La journaliste a depuis été suspendue, selon les médias égyptiens.

Les attaques de ce type sont devenues monnaie courante depuis la révolution, en 2011, durant laquelle des femmes avaient été victimes de viol au milieu de la foule place Tahrir, dont des journalistes étrangères.

29 associations ont publié un communiqué commun dénonçant l’absence  » de mesures pour empêcher de telles agressions qui sont régulières. D’après I saw harassment, environ 250 cas de harcèlement, d’agressions ou de viols sous la menace d’une arme ont été recensés entre novembre 2012 et juin 2013 au cours de manifestations au Caire.

Selon Human Rights Watch, près de 100 femmes ont été agressées sexuellement lors des quatre jours de manifestations monstre pour réclamer la destitution du président islamiste Mohamed Morsi fin juin 2013 – 80 en une seule journée d’après l’ONG Tahrir Bodyguard.

Phénomène  » endémique

Pour les associations, le problème est d’abord d’ordre culturel, la société égyptienne ayant beaucoup tardé à punir les auteurs, préférant blâmer les victimes. Le président de l’université du Caire avait ainsi déclaré plus tôt cette année qu’une étudiante agressée sur son campus était autant à blâmer pour l’incident que ses agresseurs parce qu’elle portait des vêtements moulants.

Ce qui se produit sur la place phare de la révolution, où des manifestants profitent de la confusion générale pour commettre des viols, n’est que l’exacerbation de ce que toutes les Egyptiennes vivent au quotidien, quelque soit leur tenue, poursuivent les ONG. Selon un rapport des Nations unies réalisé en avril 2013, 99,3 % des femmes et jeunes filles égyptiennes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel, un phénomène  » endémique.

Deux jours avant ce nouveau scandale, le gouvernement a adopté une loi criminalisant pour la première fois le harcèlement sexuel. Mardi, le président Al-Sissi a également appelé le ministre de l’Intérieur à faire appliquer le texte avec fermeté. Mais le nouveau président s’était illustré en 2011 en défendant les  » tests de virginité pratiqués par des soldats sur des manifestantes arrêtées place Tahrir, afin, disait-il, de  » protéger l’armée contre des accusations possibles de viol.

2stv

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