Monsieur le Président de la République, depuis l’avènement de la seconde alternance démocratique au Sénégal, vous avez amorcé et mis en œuvre un certain nombre de programmes et de politiques publiques. Après deux ans passés à la tête du Sénégal, il incombe pour nous autres hommes politiques et citoyens, de jeter un regard sur vos options stratégiques, vos engagements, bref sur votre bilan à mi-parcours.
Bien que des efforts notables et salutaires sont à enregistrer dans le domaine social, notamment une réduction substantielle de la cherté de la vie (diminution du loyer, baisse et stabilisation des prix des denrées de première nécessité etc.), il n’en demeure pas moins que beaucoup d’engagements peinent encore à être respectés.
Par rapport à la politique de l’Etat concernant la création de richesse et d’emplois, je pense profondément que le secteur privé national doit être renforcé et que l’accent doit être particulièrement mis sur la mobilisation des ressources au niveau du marché financier international et à l’absorption de ces ressources à travers des projets, plans et programmes clairement définis et qui, une fois mis en exécution, permettront de booster la croissance ; ce qui permettra d’offrir à des milliers de jeunes sénégalais la possibilité d’avoir un emploi décent pour contribuer à la hausse de la croissance économique nationale.
Et à ce titre, votre trouvaille, le Plan Sénégal Emergent, est-elle la réponse appropriée ? En tout cas, d’emblée monsieur le Président de la République, il me semble que ce » fameux » plan n’est pas servi sur un plateau d’or et qu’il est sous-tendu par le respect d’un certain » nombre d’engagements de trop »qui s’inscrivent en porte à faux avec la volonté populaire clairement exprimée au soir du 25 mars 2012 et qui vous a permis d’accéder à la magistrature suprême de notre pays.
Nous ne comprenons pas monsieur le Président, le contrat paraphé entre l’Etat du Sénégal et l’Union Européenne concernant les licences de pêche » cédées » moyennant une compensation financière de 9 milliards de francs CFA sur 5 ans, en rapport aux ressources halieutiques gracieusement mises à leur disposition au détriment de nos braves pêcheurs qui représentent presque 10% de la population active.
Ensuite Excellence, nous ne comprenons pas, la nature du contrat de concession au profit de NECOTRANS pour une durée de 25 ans au détriment de nos braves entrepreneurs et de milliers de travailleurs sénégalais, qui sont du coup gravement exposés au chômage. Et pourtant, ce type de concession a toujours été décrié par l’opinion nationale du fait des plus values immenses amassées par ces entreprises étrangères au détriment du tissu économique national. Nous ne comprenons pas aussi monsieur le Président la gestion cacophonique de la crise au niveau des Universités, alors que la formation universitaire devrait être de qualité pour permettre aux étudiants de relever les défis et de jouer pleinement leur rôle de force motrice capable de participer au développement de la Nation.
Ainsi, Monsieur le Président, dans ce contexte peu lumineux, je pense qu’il faut marquer un temps d’arrêt et faire une réflexion sur les conséquences désastreuses que ces choix périlleux peuvent avoir sur le vécu de vos concitoyens que nous sommes. Un Chef d’Etat doit être le porte-étendard de son peuple, la figure de proue de sa Nation et la cristallisation de tous les espoirs tels qu’ils ont été clairement exprimés à travers le choix fait sur votre honorable personne le 25 mars 2012. N’oubliez pas que la voix du Peuple est la voix de Dieu et que, sous ce rapport, seul le respect des aspirations de vos compatriotes vous permettra de réussir votre noble mission et de graver à jamais votre nom dans le cœur des sénégalais et de leur Histoire.
A ce titre, il n’est pas trop exagéré de vous suggérer de changer de fusil d’épaule aussi bien dans le domaine économique que politique, car de toute évidence ces » engagements de trop » auront inéluctablement, pour vous, un impact politique négatif lors des prochaines élections locales du 29 juin prochain et par ricochet lors de la présidentielle de 2017. Monsieur le Président de la République, permettez-moi, de vous rappeler que vous dirigez un pays très jeune, dont les deux tiers ou plus n’ont pas atteint 35 ans, et que prendre l’option de gouverner le pays sans les associer significativement risque d’être pour vous la plus » suicidaire » des manœuvres politiques.
Devenus conscients et très au fait de l’action de l’Etat, la Jeunesse sénégalaise à définitivement pris ses responsabilités et entend jouer pleinement un rôle déterminant dans la gestion des affaires de la Cité. Et dans ce sens, notre travail sera de faire la jonction entre toutes les forces vives de la population en général et de la jeunesse en particulier pour proposer les véritables solutions destinées à résoudre les véritables problèmes qui gangrènent notre société. Nous sommes un parti républicain et citoyen.
Monsieur le Président de la République, ayant la » chance d’être un jeune au pouvoir », vous devez comprendre que vos véritables alliés et les plus sûres constituent cette jeunesse compétente, pétrie de talents et prêts à servir la patrie avec honneur et loyauté. Monsieur le Président de la République, on n’accélère pas la cadence avec des » vieux » qui peinent déjà difficilement à suivre la vôtre. Monsieur le Président de la République, exécuter le Plan Sénégal Emergent passe par une assise politico-sociale solide qui vous permettra de mettre en œuvre ces projets qui seront, on pourrait encore y croire, d’un apport positif pour le Sénégal et dans cette perspective, la Jeunesse est votre meilleur allié !!! Amadou Moctar NDIAYE, Enseignant-Chercheur Université de Thies/Ucad Secrétaire Général du Parti Républicain et Citoyen(P.R.C/Geum Sa Bopp) Récépissé 16615/M.INT/DGAT/DLP/DAP
ferloo