jeudi, avril 18, 2024

Mbour : tout n’est pas rose à la Petite-Côte pour les acteurs du balnaire!

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Des acteurs du tourisme de la Petite-Côte sénégalaise assurent que ce secteur continue de faire avec la crise qui le caractériserait depuis quelques années, sans qu’une évolution véritablement positive ne soit notée.

Un avis pourtant tempéré par des officiels qui mettent en avant la nouvelle impulsion politique née de la volonté des pouvoirs publics de mieux prendre en charge les préoccupations du secteur.
Le président de la République, Macky Sall, est venu à Saly-Portudal, le 29 novembre dernier, procéder au lancement officiel de la présente saison touristique. Mais près de cinq mois après ce déplacement, qui promettait à l’époque un renouveau du secteur, le tourisme de la Petite-Côte ne semble pas avoir terminé avec la  »morosité » qui le caractériserait depuis 2004 au moins, si l’on en croit ses acteurs. Les taux de fréquentation n’ont depuis guère augmenté, affirment des responsables hôteliers, dont le président du Syndicat d’initiative touristique de la région de Thiès (centre), Boubacar Sabaly. Il se refuse toutefois à avancer des chiffres, se contentant de signaler que  »la mauvaise qualité » des prestations constitue aussi  »un handicap majeur » pour l’accès des entreprises aux installations touristiques et hôtelières. M. Sabaly est d’avis, avec Ibrahima Sarr, directeur d’hôtel et président du Comité de station de Saly-Portudal, pour dire qu’il se pose  »un véritable problème » de formation et d’encadrement, conséquence d’une  »mauvaise politique touristique ». D’autre acteurs, dont certains touristes même, mettent en avant les inconvénients de l’instauration du visa d’entrée au Sénégal, appliqué depuis le 1er juillet juillet 2013, aux citoyens de pays en dehors de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Mauritanie et du Maroc. Par exemple, du côté des centres artisanaux de la commune de Mbour ou du village artisanal de Saly, des autres centres commerciaux et réceptifs hôteliers, les acteurs interrogés font également état d’une baisse de l’activité touristique. Pour Abdoulaye Mbow, artisan d’art à la plage de Saly-Portudal, la situation se serait même empirée. « Nous avons du mal à mettre la main sur un touriste. Le peu de touristes présents à Saly restent à l’intérieur des hôtels », fait-il valoir. Le directeur de l’Office communal du tourisme, de la culture et de l’artisanat (OCTCA) de Mbour, Doudou Ndiaye Kopa, ramant à contre-sens, dit avoir noté en ce qui le concerne une ‘’nette amélioration ». ‘’La fréquentation touristique a bel et bien évolué, parce que tout simplement, pour la première fois de l’histoire du tourisme au Sénégal, un chef d’Etat procède, lui-même, au lancement officiel de la saison touristique. Ce qui démontre une réelle volonté politique de nos autorités », a estimé M. Ndiaye. ‘’Depuis que la présente saison touristique a été lancée, les choses commencent à bouger dans le bon sens et l’espoir commence à renaître. On a constaté une ouverture beaucoup plus large de la destination Sénégal à d’autres marchés émetteurs », a-t-il dit. M. Ndiaye ajouté : « Si nous restons patients, nous ne le regretterons point, parce que les résultats attendus seront visibles qu’à partir de 2015, même si nous constatons de l’évolution en termes de fréquentation ». Il reste que du point de vue du directeur de l’Office communal du tourisme, de la culture et de l’artisanat de Mbour (OCTCM), le secteur du tourisme doit être pensé ‘’autrement » au Sénégal. ‘’Le tourisme c’est un mouvement d’ensemble, tout le monde est interpellé par la situation du secteur. Et le chef de l’Etat semble comprendre les enjeux », a noté M. Ndiaye, membre de la première promotion de l’Ecole nationale de l’hôtellerie et du tourisme. Aussi, a-t-il salué la création de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (ASPT), dont les domaines de compétences étaient jusque-là dévolus à la défunte Agence nationale de promotion touristique (ANPT). Il suggère, de plus, la mise en place d’un fonds de crédit pour les hôteliers et autres acteurs du secteur du tourisme, estimant que la saisonnalité est ‘’un frein à l’essor » du secteur. ‘’Le Maroc, la Tunisie et autres destinations qui furent nos concurrents dans le domaine du tourisme ne parlent plus de saisonnalité. Le Sénégal est arrivé à un point où il doit mettre, au moins, 5 à 10 milliards de francs CFA, pour la promotion de sa destination. Il ne faudrait pas qu’on se cantonne uniquement à Deauville, en France, un pays qui représente 50 à 52% de la clientèle touristique du Sénégal », a insisté M. Ndiaye. ‘’En basse saison, c’est la période estivale en France et dans beaucoup d’autres pays d’Europe. Donc, les Français ne viennent pas en vacances au Sénégal au cours de cette période, argumente-t-il. C’est pourquoi on doit s’ouvrir à d’autres marchés émetteurs, afin d’avoir des touristes toute l’année durant », a ajouté Doudou Ndiaye Kopa, également animateur de l’émission ‘’Gan Ganalé » diffusée sur une station radio sise à Mbour.

aps.sn

 

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