vendredi, avril 19, 2024

Rwanda: Elise: « Je ne peux pas comprendre comment les tueurs étaient nos voisins, nos amis, nos proches, je ne sais pas »

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« Il est temps de parler », écrit Elise, dans son livre. « Je n’ai pas survécu pour vivre, mais plutôt pour témoigner », raconte celle dont les parents et les frères ont été assassinés sous ses yeux parce qu’ils étaient Tutsi. Il y a 20 ans, l’avion transportant le président rwandais Juvénal Habyarimana était abattu en plein vol. Le lendemain, commençait le génocide des Tutsis par les Hutus, qui a fait 800.000 morts en 90 jours à peine. A l’époque, Elise n’avait que 10 ans. Son papa était médecin dans une petite ville du nord du Rwanda. « Mon père a été tué le 9 avril, ma mère et mes deux frères ont été tués le 12 avril », se souvient la jeune femme, au micro de notre envoyé spécial Jean-Pierre Martin.

Son père a tenté de les sauver, en vain

Elise s’était cachée sous le toit de leur maison, avec sa mère et ses deux frères. Elle rappelle, avec beaucoup d’émotion, que son père avait tenté de les sauver, tous. « Il est allé chercher un moyen pour nous sauver. Mais il n’a pas réussi à revenir. Les tueurs ont entendu nos cris. Alors, ils nous ont découverts dans notre cachette », poursuit Elise.

A 10 ans, Elise se retrouve entièrement seule

Elise a été grièvement blessée, laissée pour morte. Mais elle a survécu. « J’attendais la mort. Aujourd’hui, je me demande si je suis vivante ou pas. A cette période, je ne pouvais pas dire que j’étais contente de ne pas avoir été tuée. Je ne voyais pas où vivre, comment vivre. Je ne savais pas », témoigne-t-elle, 20 ans après les faits.

Ses voisins, amis, proches ont été complices avec les tueurs

Elise n’est retournée qu’une seule fois dans cette maison. Elle a aperçu ses anciens voisins, coupables ou complices. « Même aujourd’hui, à 30 ans, je ne peux pas imaginer cela. Je ne peux pas comprendre comment les tueurs étaient nos voisins, nos amis, nos proches, je ne sais pas », confie Elise, en précisant que jamais, ils ne lui ont demandé pardon.

Sans haine, ni rancoeur, Elise tente aujourd’hui de participe à la construction d’un nouveau Rwanda et dédie son oeuvre à sa famille assassinée.

Source: FEEDPROXY

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