L’un des conseillers d’Aida Ndiongue , Me Mbaye Jacques Ndiaye , qui a été à l’origine de l’incident et des échanges de propos aigres-doux entre le procureur spécial Alioune Ndao et Me El hadji Amadou Sall lors de la mise en demeure de leur cliente vendredi, a reçu samedi dernier la visite d’une quarantaine de gendarmes, armés jusqu’aux dents, venus fouiller son domicile à Saly. Contacté, Me Ndiaye dit avoir saisi le bâtonnier et compte écrire ce jour au procureur général pour être fixé sur les motifs de cette descente musclée et pour le moins intrigante.
Sur un ton serein, Me Ndiaye déclare au bout du fil : » Le bâtonnier s’occupe du cas. Il s’informe. Je laisse l’affaire entre ses mains. Ceux qui ont agi ainsi sont tenus de me donner une explication. Pour l’instant, je suis chez moi à Dakar, libre comme l’air. S’ils pensent m’intimider, ils se trompent lourdement. Je reste zen. Confie t-il dans les colonnes de l’As quotidien.
L’avocat qui a une maison à Saly s’y rend souvent le week-end pour étudier des dossiers en toute tranquillité, ou se reposer parfois avec sa famille. Il y était ce samedi le jour des faits. Il a déjeuné avec un ami qui était passé le voir et vers 15 heures 30, ils se sont mis sur le chemin du retour, chacun au volant de sa voiture. Arrivé à hauteur de Diass, Me Ndiaye reçoit un appel de son gardien. Sur un ton alarmé, ce dernier l’informe que deux camions de gendarmes avec à leur bord une quarantaine d’éléments ont fait irruption dans la maison. » J’avais du mal à croire ce qu’il disait, tellement c’était incroyable. Je lui ai alors demandé s’ils passaient devant ou s’ils étaient dehors. Le gardien m’a dit qu’ils sont venus à la maison et ont demandé le propriétaire. Il a répondu qu’il n’est pas sur les lieux ; ils sont allés directement dans mes appartements privés où il y a le salon, le bureau, la cuisine. Ils ont fouillé ces pièces. Le gardien était sous le choc. Quand ils ont fini de regarder, ils sont partis et sont curieusement revenus un quart d’heure plus tard. Le gardien dit qu’ils voulaient avoir l’adresse exacte. Je ne sais pas s’ils ont emporté quelque chose, parce que je n’y suis pas retourné, confie l’avocat.
Poursuivant, le plaideur soutient que les gendarmes n’ont pas droit de faire irruption dans le domicile d’une personne, a fortiori s’il s’agit d’un avocat qui gère le secret professionnel. On ne peut pas aller chez quelqu’un sans s’informer au préalable sur son identité. Donc j’en déduis que les gendarmes savaient ce qu’ils faisaient. Cela aurait été plus grave s’ils avaient trouvé ma femme et mes enfants. Ces derniers, qui sont souvent sur le net, ont vu ma photo et lu l’information. Pour qu’ils ne soient pas traumatisés, j’ai tenté de tourner l’affaire en dérision, mais ce n’est pas drôle du tout…
Fatou Binetou WANE
Source: gfm