jeudi, avril 25, 2024

Mikhaïlo Malychev annonce que 95,5% ont voté pour le rattachement de la Crimée à la Russie

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« 95,5% ont voté pour le rattachement de la Crimée à la Russie », a annoncé le président de la commission électorale locale, Mikhaïlo Malychev, faisant état des premiers résultats du référendum après le dépouillement de plus de la moitié des bulletins. Le taux de participation était de 81% pour cette consultation organisée en catastrophe dans une péninsule occupée depuis deux semaines par les troupes russes.

Poutine: un référendum conforme au droit international

« Nous rentrons à la maison ! », a lancé le Premier ministre de Crimée, Serguiï Axionov, place Lénine à Simféropol, avant d’entonner l’hymne national russe avec la foule et une chorale de chanteurs. Plus sobrement, la Maison Blanche avait plus tôt rejeté sans surprise le référendum et accusé Moscou d’actes « dangereux et déstabilisants ». Le président Barack Obama s’est entretenu peu après au téléphone avec Vladimir Poutine qui lui a dit que le référendum était « pleinement conforme » au droit international et qu’une éventuelle mission de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) devait s’étendre à toute l’Ukraine. Pour sa part, Londres a qualifié le scrutin de « farce », suivi par Paris qui a raillé un scrutin « sous la menace des forces d’occupation russes ».

Fête dans les rues de la capitale de la Crimée

Dès l’annonce du sondage à la sortie des bureaux de vote, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à Simféropol, la capitale de la Crimée, et Sébastopol qui abrite la flotte russe de la mer Noire, pour fêter la victoire jouée d’avance du rattachement de la péninsule à la Russie. A Simféropol, les partisans de Moscou ont repris en choeur l’hymne russe en agitant des drapeaux tricolores. A Sébastopol, des milliers de personnes fêtaient la victoire de Moscou avec force alcool et en scandant « Sé-bas-to-pol » et « Ru-ssie » devant des artistes exécutant des danses traditionnelles russes.

Demande officielle de rattachement dès ce lundi

Le Premier ministre Sergueiï Axionov a annoncé que la république demanderait officiellement dès lundi son rattachement à la Russie au cours d’une session extraordinaire du Parlement. Des députés se rendront le même jour en Russie. Le référendum, présenté comme un exercice de démocratie populaire par les autorités séparatistes et par Moscou, se déroulait en présence de milliers de soldats russes qui contrôlent la région depuis deux semaines aux côtés de milices séparatistes.

L’Union européenne a averti qu’elle mettrait ses menaces à exécution dès lundi en établissant une liste noire de responsables russes et ukrainiens pro-russes visés par des sanctions.

Ceux qui ont voté pour le rattachement espèrent une amélioration de la situation économique grâce à l’argent de Moscou

Bien loin de la crise diplomatique qui se joue entre Russes et Occidentaux, à Sébastopol les électeurs se sont rendus massivement aux urnes. A Bakhtchissaraï, « capitale » de la communauté musulmane tatare de la Crimée dont les leaders ont appelé à boycotter la consultation, on ne voyait guère de Tatars dans les rues. Seuls les Ukrainiens d’origine russe votaient avec enthousiasme, ravis de se débarrasser bientôt de leur passeport ukrainien et espérant vivre mieux avec les subventions de Moscou.

La Crimée donnée à l’Ukraine soviétique en 1954

Les 1,5 million d’électeurs de cette république autonome étaient invités à choisir entre l’intégration à la Russie et une autonomie élargie au sein de l’Ukraine. Cette péninsule majoritairement peuplée de russophones a été rattachée il y a soixante ans sur décision de Nikita Khrouchtchev à une Ukraine soviétique qui a toujours semblé lointaine à de nombreux habitants. La question posée donnait aux électeurs le choix entre « la réunification avec la Russie en tant que membre de la Fédération de Russie » ou le retour à un statut, datant de 1992 et jamais appliqué, d’autonomie élargie à l’égard de Kiev.

Une prise de pouvoir des pro-russes par les armes alors que les pro-européens prenaient le pouvoir à Kiev

Les autorités sécessionnistes sont arrivées au pouvoir à Simféropol après la destitution à Kiev, le 22 février, du président pro-russe Viktor Ianoukovitch et à la faveur d’un coup de force organisé par des civils pro-russes en armes et des milliers de soldats russes. Venus de la base maritime de Sébastopol, à la pointe sud de la péninsule puis entrés en Crimée en colonnes de blindés depuis le territoire russe, ils assiégeaient dans les bases militaires et les lieux stratégiques de la péninsule les soldats ukrainiens restés fidèles aux autorités de Kiev.

A Kiev, l’homme de la rue – ou plutôt du Maïdan (place de l’Indépendance) – n’en craint pas moins la guerre. « C’est une possibilité », dit un membre des groupes d’autodéfense du Maïdan, Vassyl Petrachthouk. « Poutine verra que nous ne sommes pas prêts à nous écarter de son chemin. Aujourd’hui il prend la Crimée, demain il voudra prendre Donetsk, Kharkiv, pas à pas. Il veut rétablir l’Union soviétique ».

Tensions dans l’est de l’Ukraine

Dans l’est du pays, des manifestants pro-russes, encouragés par le référendum séparatiste, ont procédé à une démonstration de force dans les grandes villes industrielles en passe de devenir de nouveaux « points chauds ». A Donetsk, ancien fief du président Viktor Ianoukovitch destitué fin février, des manifestants pro-russes ont ainsi pénétré dans les sièges du parquet et des services spéciaux (SBU). A Kharkiv, l’ancienne capitale de l’Ukraine, 6.000 partisans de Moscou ont organisé malgré l’interdiction de la justice un meeting-référendum pour plus d’autonomie et pour la « souveraineté » de la langue russe. Les organisateurs ont distribué des « bulletins » en faveur de la « fédéralisation économique » et « la souveraineté linguistique » qu’il fallait remplir et glisser dans un sac en plastique. Des milliers de pro-Russes ont ensuite marché vers les bureaux d’organisations nationalistes devant l’entrée desquels ils ont brûlé drapeaux, livres et tracts.

Source: RTLInternational

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