vendredi, mars 29, 2024

Mauritanie: le gouvernement ferme des centres caritatifs musulmans

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Le gouvernement mauritanien a ordonné la fermeture d’établissements caritatifs musulmans actifs notamment dans la santé et l’éducation, les accusant d’être « sortis du domaine de leur mission », a-t-on appris vendredi de source sécuritaire.

La décision de fermeture de ces établissements a été prise jeudi lors d' »un conseil des ministres au cours duquel les questions sécuritaires et les conséquences des derniers dérapages sur la stabilité du pays ont été largement évoqués », et elle a commencé à être appliquée dès jeudi soir, a affirmé à l’AFP cette source sécuritaire.

Dans ce cadre, selon elle, les autorités ont fermé et mis sous scellé les locaux de « l’Association de l’avenir pour le prêche, la culture et l’enseignement » à Nouakchott et ses représentations dans plusieurs villes du pays.

Cette association appartient à l’érudit mauritanien Cheikh Mohamed El-Hacen Ould Dedaw que certains présentent comme « le père spirituel des Frères musulmans de Mauritanie ».

M. Ould Dedaw avait été emprisonné sous le régime de Maaouiya Ould Taya, qui a dirigé la Mauritanie de 1984 à 2005. Il avait été arrêté après une tentative de putsch menée en 2003 par les « Cavaliers du changement », mouvement alors formé d’officiers de l’armée accusés d’être de connivence avec les islamistes.
D’autres centres caritatifs actifs dans les domaines de la santé et de l’enseignement, dont celui de « l’Education des filles de Nouakchott », ont également été fermés par les autorités, selon la même source sécuritaire.

Aucune explication officielle n’a été donnée à cette mesure qui intervient après des manifestations, à Nouakchott et dans d’autres localités du pays, les 2 et 3 mars contre une profanation présumée du Coran dans une mosquée de Nouakchott, le soir du 2 mars.

Aucun lien n’a cependant été clairement établi entre la décision du gouvernement de fermer ces ONG et ces derniers événements.

Les manifestations contre la profanation présumée du Coran, dont les auteurs étaient toujours recherchés vendredi, ont fait un mort et plusieurs blessés à Nouakchott le 3 mars.

Jeudi, le ministre mauritanien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Sidi Mohamed Ould Maham, avait accusé « certaines » organisations politiques mauritaniennes, qu’il n’a pas identifiées, d’avoir « cherché, à travers leurs moyens d’informations, à faire l’apologie de pratiques inconnues dans notre société ».

Par ailleurs, Jemil Ould Mansour, président du parti islamiste Tewassoul, première force de l’opposition parlementaire en Mauritanie, a annoncé jeudi soir à la presse que sa formation avait accepté l’interdiction par le ministère de l’Intérieur, pour « des raisons sécuritaires », d’un meeting qu’elle avait prévu le même jour à Nouakchott.
Jeuneafrique.com

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